Les congressistes rassemblés à Bruxelles se penchent sur la bonne « chattitude » - La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006

Médecine féline. Symposium Hill’s 2006 consacré au chat

Actualité

Auteur(s) : Karin de Lange

Décidément, le chat a la cote. Après avoir constitué le thème principal du congrès de l’Association britannique des vétérinaires pour animaux de compagnie (BSAVA) à Birmingham, du 20 au 23 avril dernier, il a occupé la première place quelques jours plus tard à Bruxelles, dans le cadre du symposium Hill’s. Organisé en collaboration avec la Société européenne de médecine féline (ESFM), cet événement a attiré quelque cent cinquante participants issus de vingt pays. Ont été abordés la dermatologie (Peter Hill), la gastro-entérologie (Tim Gruffydd-Jones), les voies urinaires (Jody Lulich, Jodi Westropp, Bernard Gerber et Marianne Diez), le comportement et l’accueil des chats en consultation (Sarah Caney) et, bien entendu, la nutrition (Jacques Debraekeleer).

Le chat a la fâcheuse habitude de ne pas lire les manuels vétérinaires

Peter Hill (Bristol) a souligné la présentation atypique des lésions dermatologiques chez le chat. « Par exemple, si l’allergie aux piqûres de puces (DAPP) a une apparence et une distribution assez typiques chez le chien, elle peut prendre plusieurs formes chez le chat, qui ne lit pas les manuels vétérinaires. Cela peut aller de croûtes et pustules sur le dos jusqu’à des zones alopéciques diverses et variées, ou même des plaques d’ulcères autour du cou. » Quant au complexe granulome éosinophilique, Peter Hill avance l’hypothèse d’une origine auto-immune chez le chat contre sa propre salive. « Cela expliquerait pourquoi il est essentiellement décelé aux endroits où la langue (râpeuse) a permis un contact direct avec la salive. »

Le conférencier a en outre affirmé que « les tests de recherche d’allergènes sont peu fiables chez le chat ». La méthode de choix pour diagnostiquer les allergies alimentaires reste le régime d’éviction. En revanche, il recommande de répéter le régime d’exclusion/provocation une deuxième fois « pour un diagnostic clinique plus rigoureux ». Si les rations “faites maison” restent à privilégier, les nouveaux aliments à base de protéines hydrolysées constituent une solution tout à fait acceptable. Quant au temps pendant lequel ils doivent être utilisés, « cela suscite de nombreuses controverses. Certains les prescrivent pour deux mois, d’autres observent déjà des améliorations au cours des premières semaines ».

Pour sa part, Tim Gruffydd-Jones (Bristol) s’est penché sur l’affection abdominale inflammatoire (inflammatory bowel disease), qui demeure une maladie complexe, difficile à diagnostiquer et à traiter. Il a décrit le retour aux biopsies chirurgicales (pleine épaisseur) qui fournissent une information qualitativement meilleure que celles effectuées par voie endoscopique. Il a également indiqué la nécessité de prendre en considération une éventuelle “triadite” lors de présence simultanée de pancréatite et de cholangite, en plus de l’affection abdominale inflammatoire. Chez des cas réfractaires au traitement, il convient d’exclure d’autres causes possibles, comme une infection par Giardia ou Trichomonas, voire un lymphosarcome.

Lors de struvites, il convient d’acidifier, mais pas trop

Jody Lulich (Etats-Unis) a présenté un résumé historique des résultats d’analyses de cristaux urinaires réalisés au Centre d’urolites du Minnesota (MUC). Ils montrent un « passage dramatique » d’une proportion de 90 % de struvites et très peu de cristaux d’oxalate au début des années 80 à une majorité d’oxalates à partir de 1995. Aujourd’hui, un équilibre semble établi entre les deux cristaux dans les échantillons soumis au MUC.

Le conférencier a cité l’acidification des régimes alimentaires comme principal facteur de risque. « En 1984, un article scientifique recommandait l’acidification de l’urine pour éviter les struvites. L’année suivante, des scientifiques ont suggéré d’acidifier l’alimentation des chats. » La suite est connue : en 1990, les cristaux d’oxalate de calcium sont passés en première place. Or ils sont plus difficiles à enlever et se trouvent souvent dans les voies urinaires hautes. Selon Jody Lulich, « le pH urinaire idéal », qui évite à la fois les oxalates et les struvites, se situe entre 6,26 et 6,9.

Concernant les méthodes d’enlèvement des urolites, il en propose une simple, mais efficace : l’uro-hydropropulsion. Elle consiste, sous anesthésie générale, à remplir la vessie rétrograde puis à la vider en tenant le chat en position “verticale”. Cette technique est uniquement réalisable chez la femelle, lorsque les cristaux sont de petite taille (diamètre inférieur à 5 mm) et qu’il n’existe pas d’obstruction.

Le stress constitue un facteur de risque dans la survenue des cystites

Sarah Caney (Royaume-Uni) a souligné l’importance d’accorder un accueil particulier aux chats lors des visites à la clinique. Elle a notamment donné des conseils pratiques pour l’aménagement de la salle d’attente, la pesée, la salle de consultation et la manipulation. Dans cette approche “proféline”, l’essentiel est d’adopter une bonne « chattitude », a-t-elle insisté.

Un environnement sans stress est aussi un élément important que font apparaître les études sur la cystite idiopathique féline (FIC) présentées par Jodi Westropp (Etats-Unis). Actuellement sous presse, elles montrent l’existence de plusieurs facteurs contribuant à déclencher cette affection. Le stress en est un essentiel.

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