La sélection canine s’inscrit dans la loi d’orientation agricole - La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006

Cynophilie. Assemblée de la Société centrale canine (SCC)

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

La SCC poursuit son engagement en matière d’amélioration génétique.

L’assemblée générale de la Société centrale canine (SCC), qui s’est tenue le 11 mai dernier à Paris, a notamment permis la reconduction de l’équipe sortante à l’issue des résultats des votes du premier tour (le deuxième tour aura lieu en fin de mois). Elle a également été l’occasion, pour Gérard Arthus, son président, de souligner « la bonne solution trouvée afin que le dispositif d’identification fonctionne efficacement et durablement ». En effet, cette assemblée a eu lieu peu après la reconduction par le ministère de tutelle de la gestion du fichier national canin (accord signé le 21 avril dernier(1)). Cela permettra de ne pas renouveler la situation constatée l’an passé, qui a abouti à un retard d’enregistrement de près de 500 000 dossiers. « Il faudra un certain temps pour épurer totalement les incohérences et les redondances issues du passé », souligne Gérard Arthus dont la tâche principale cette année est de mener à bien le chantier de la modernisation et de la réorganisation du dispositif informatique de la SCC.

Embauche de personnel intérimaire pour combler les retards d’enregistrement

Aujourd’hui, le traitement des déclarations de saillie nécessite près de quarante-cinq jours, au lieu de dix en temps normal. Les pedigrees ne sont pas mieux lotis, avec un délai de cent cinq jours pour l’expédition du certificat de naissance et du formulaire de confirmation (un mois normalement). « Afin que ces retards soient résorbés cet été, nous avons recruté du personnel intérimaire et mis les cinq employés en charge de la saisie des résultats à la disposition du service “production”. Ces mesures doivent nous permettre de revenir rapidement à une situation normale », explique Gérard Arthus.

En outre, le nouveau système informatique devrait intégrer l’ensemble des données dans une seule base relationnelle. A terme, dans le cadre du Livre des origines français (Lof), les éleveurs pourront effectuer les déclarations de saillie, de naissance et l’inscription des chiots via l’Internet. Ils auront également accès aux documents et formulaires inhérents à leur activité d’élevage. Quant au questionnaire envoyé aux éleveurs inscrivant des portées au Lof fin août dernier, il est en cours d’analyse. « Selon les personnes interrogées, les progrès majeurs à apporter au fonctionnement de la SCC relèvent sans conteste de la communication avec les éleveurs », explique Gérard Arthus. 45 % d’entre eux demandent en priorité une amélioration du standard téléphonique. La gestion plus rapide du fichier central est le deuxième point mis en exergue.

Développement de la recherche et participation à des études génétiques

La SCC suit plusieurs travaux de recherche relatifs aux races canines et au développement d’outils d’aide à l’élevage. Elle finance par ailleurs des programmes en rapport avec l’élevage canin. Jusqu’en 2007, elle participe notamment à un travail sur la biomécanique du chien avec Laurent Fanchon (unité de médecine de l’élevage et du sport de l’école vétérinaire d’Alfort, Umes), à un autre sur la diversité génétique et la gestion des races canines avec Grégoire Leroy (laboratoire Inra/Ina-PG de génétique et diversité animales). Elle prend également part à un programme de recherche génétique sur les maladies invalidantes mené par Catherine André, du laboratoire de génétique et développement du Centre national de recherche scientifique (CNRS) de Rennes. Elle envoie aussi des représentants aux congrès scientifiques nationaux et internationaux.

La commission “élevage” de la SCC, présidée par Jacques Goubie, poursuit pour sa part son travail sur la mise en place et l’harmonisation de grilles de sélection.

L’année 2005 a aussi été celle du bilan du développement d’une communication vers les éleveurs et les membres fédérés, avec un accroissement du tirage du magazine de la SCC, passé à 20 000 exemplaires. Un projet est également à l’étude pour que les cabinets et cliniques puissent être tenus au courant de la vie de la fédération via cette publication. L’Europe fait en outre l’objet de projets au sein de la SCC.

Gérard Arthus a aussi évoqué le décret sur les installations d’élevage, toujours à l’étude au Conseil d’Etat, ainsi que celui sur la généalogie. « Ce texte, qui doit être abordé cette année, viendra compléter la loi d’orientation agricole », estime-t-il.

La loi d’orientation agricole a pour effet la multiplication des interlocuteurs

Dans le contexte de la loi d’orientation agricole, la SCC s’engage en matière d’amélioration génétique. « De nouveaux interlocuteurs apparaissent. Jusqu’à présent, les livres officiels des chiens et des chats dépendaient uniquement de la Direction générale de l’alimentation (DGAL). » Désormais, interviennent l’Inra et la Direction de la production et des échanges internationaux (DPEI) pour les mouvements d’animaux, les statistiques des populations, les relations avec les pays tiers, les importations, les exportations et les conséquences économiques. « Le bureau des ressources génétiques devient lui aussi un interlocuteur de choix. Par ailleurs, le rôle des écoles vétérinaires est renforcé. »

Cette année et la prochaine seront celles d’une transformation des textes réglementaires qui régissent la sélection de l’espèce canine. Si la loi d’orientation agricole est adoptée, les décrets et les arrêtés d’application sont encore à paraître. « Notre travail consistera à définir les procédures que nous souhaitons y voir figurer », ajoute Gérard Arthus.

En outre, il a appelé ses troupes à l’union au niveau tant des associations que des différentes sociétés et clubs. Le président de la SCC a également abordé le rapport Coperci sur la gestion des races de l’espèce canine commandé par le ministère de l’Agriculture et l’étude juridique portant sur le Lof, qui a suscité une réflexion sur l’évolution de la fédération. La rénovation statutaire de cette dernière est en chantier.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1223 des 22 et 29/4/2006 en page 16.

  • La diminution du nombre total d’immatriculations en 2005 s’explique en grande partie par le cas de rage en Gironde durant l’été 2004, qui a entraîné une vague d’immatriculations.

Les chiffres du Lof et du fichier canin

• Inscriptions au Lof :

- 2003 : 175 667.

- 2004 : 171 945.

- 2005 : 173 940 (+ 1,15 %).

• Identifications par tatouage :

- 2003 : 480 968.

- 2004 : 414 263 (- 13,8 %).

- 2005 : 378 647 (- 8,6 %).

• Identifications par puce :

- 2003 : 268 060.

- 2004 : 424 445 (+ 58 %).

- 2005 : 401 260 (- 5,5 %).

M. N.
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