Un obstacle trop large, assorti d’eau, ou une mauvaise zone d’appel favorisent la chute

L’équipe de Jane Murray (universités de Bristol et de Liverpool, Royaume-Uni) s’est intéressée aux facteurs susceptibles de favoriser les chutes lors des épreuves de concours complet. Les résultats exploités proviennent des compétitions organisées en Grande-Bretagne en 2001 et 2002. Ils se fondent sur 173 cas de chutes du couple cheval-cavalier et 503 épreuves contrôlées.

L’étude montre que les risques de chute sont accrus lorsque le cheval saute dans ou hors de l’eau. Les auteurs estiment en effet que l’animal a alors plus de mal à évaluer la base de l’obstacle, cachée par l’eau, et donc sa hauteur. Lors de la réception, la chute est aussi favorisée par la résistance de l’eau, déséquilibrante pour le cheval, ou la réverbération de la surface qui l’empêche d’apprécier correctement la présence et la profondeur de l’eau. L’appel pris sur un sol mou ou lourd et la réception en terrain dénivelé après le franchissement d’un obstacle favorisent également la chute, de même que l’angle d’approche de l’obstacle et sa largeur.

Les obstacles les plus périlleux sont non angulaires, avec une largeur supérieure à deux mètres. Le danger existe aussi avec les obstacles angulaires, car le cheval doit alors prendre plus de précaution pour son appel du saut : les membres avant doivent passer au-dessus de l’obstacle et il est fréquent que les genoux ou l’épaule touchent.

En outre, le cavalier qui se sait en tête de la compétition avant de prendre le départ du cross peut avoir une vitesse inappropriée (trop rapide ou trop lente). L’objectif de l’étude est d’agir sur la prévention des risques de chute. Ses auteurs estiment que la mise en place de certaines mesures pourrait réduire par trois les blessures enregistrées lors de compétition.

Ils proposent ainsi de maintenir une zone d’appel en bon état avant l’obstacle (les surfaces fermes sont désormais courantes pour les athlètes humains en saut en longueur ou en hauteur, avec un sol souple à la réception pour éviter les blessures), de réduire l’étendue de base des obstacles à moins de deux mètres et de diminuer l’utilisation de ceux qui imposent une sortie ou une entrée dans l’eau.

Une chute sur trois entraîne des lésions et une sur cent est fatale.

• Source : J.K. Murray et coll. : « The risk of a horse-and-rider partnership falling on the cross country phase of eventing compétitions, » Equine Veterinary Journal, mars 2006.