« Les vétérinaires se doivent de communiquer davantage entre eux » - La Semaine Vétérinaire n° 1224 du 06/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1224 du 06/05/2006

Témoignage d’un confrère exerçant seul

À la lune

Auteur(s) : François Bongars

Effectivement, il faut choisir entre travailler seul ou non, l’évolution actuelle semblant plutôt nous inciter au regroupement, afin de mieux satisfaire les demandes toujours croissantes de la clientèle et de faire face aux contraintes grandissantes de notre exercice. Cela dit, de vieux proverbes disent qu’il vaut mieux « un petit chez soi qu’un grand chez les autres » ou encore que « si l’association était la panacée, Dieu lui-même aurait un associé »

Les progrès des techniques de communication font que nous ne sommes jamais vraiment seuls. Le tissu vétérinaire, de plus en plus dense, permet de compléter les palettes de services des uns et des autres, tant sur le plan des horaires que des qualifications.

Dans une structure donnée, le fait d’être le seul diplômé vétérinaire peut suffire dans le cadre d’une clientèle de centre ville, spécialisée dans le traitement des affections les plus fréquentes et facilement curables. Cette structure convient parfaitement à l’exercice en solitaire, car la clientèle est souvent très attachée et personnalisée. Dans ce contexte, il est difficile d’introduire un deuxième vétérinaire qui va nécessairement avoir du mal à trouver sa place et qui, au mieux, servira de “bouche-trou”, position qui n’est guère enviable ni valorisante. Si la clinique de taille modeste veut grandir, il va falloir inventer de nouveaux services et augmenter “le panier”, un terme de marketing. Est-ce vraiment là notre vocation ? Personnellement, je le crois difficilement, bien qu’il soit dans l’air du temps de pousser à la consommation et à l’inflation de nouveaux produits et services.

Aujourd’hui, le deuxième mode d’exercice qui devrait devenir prépondérant, c’est le groupement de plusieurs vétérinaires dans des structures de grande taille. Leur mérite est de pouvoir faire face vingt-quatre heures sur vingt-quatre aux urgences et aux problèmes posés par la clientèle, en utilisant des installations complexes et mieux équipées pour le diagnostic et le traitement d’affections plus graves et moins courantes. Cela étant, il n’est pas certain que la qualité et le niveau d’écoute soient au rendez-vous, car de telles structures nécessitent d’importants efforts d’investissement et une gestion ultrarigoureuse pour tenir économiquement. Il faut bien comprendre que toutes les zones géographiques ne sont pas équivalentes et que les besoins varient d’un endroit ou d’une culture à l’autre.

La principale raison qui me tient à l’écart de cette façon de travailler concerne surtout la qualité de la relation du vétérinaire avec les animaux et leurs maîtres. Je suppose, peut-être à tort, que devoir rentabiliser des investissements coûteux influence le comportement du praticien, qui perd du même coup sa sérénité et son indépendance. Le fait de devoir rendre des comptes à ses associés et à ses financiers diminue ainsi l’indépendance d’esprit et la liberté d’action. Il est vrai que sur le plan des loisirs et de l’emploi du temps, les avantages sont nombreux, mais est-ce suffisant pour justifier les inconvénients cités plus haut ?

Chacun choisira son mode d’exercice selon sa personnalité et son sens du travail en équipe. Le plus dur est, à mon avis, de répondre à une demande de plus en plus complexe de la part du public, qui souhaite à la fois une personnalisation des soins et un service étendu et de qualité. La solution passe par les différents modes, seul ou associé, étant entendu qu’exercer en solo ne doit pas, bien au contraire, nous tenir à l’écart des confrères voisins. Les vétérinaires se doivent de communiquer davantage entre eux. Plus que la formation permanente, cette règle de confraternité devrait être obligatoire. Une rencontre périodique entre tous les praticiens du même canton ou de la même agglomération, selon la taille, permettrait de mettre chaque énergie au service de tous.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr