Le plan de sauvegarde des données est crucial pour un cabinet vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1224 du 06/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1224 du 06/05/2006

Matériel de stockage des données informatiques

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Stéphane Torrès

Les fichiers clients et la comptabilité sont des éléments essentiels à sauvegarder, gages de la stabilité de l’entreprise et de la continuité de son fonctionnement.

Des solutions traditionnelles qui utilisent des bandes jusqu’aux systèmes complets de duplication qui créent des copies hors site, les options ne manquent pas pour sauvegarder les données informatiques. Leur volume, le niveau d’expertise technique et le coût sont les facteurs qui déterminent le choix d’une solution. Le gestionnaire du parc informatique doit ainsi évaluer précisément les besoins pour choisir de façon optimale le matériel et les supports de stockage nécessaires.

Evaluer le volume des données pour adapter la procédure de sauvegarde

La viabilité du cabinet vétérinaire passe par une sauvegarde complète et régulière des éléments qui assurent la continuité de son activité. L’inventaire des données critiques comprend le fichier des clients, les données comptables, les dossiers des patients, la gestion des différents produits en stock, les éventuels fichiers multimédias numérisés (examens complémentaires) et la messagerie électronique. Le volume de sauvegarde peut ainsi varier de quelques dizaines de méga-octets (Mo) à plusieurs giga-octets (Go). Cet élément étant par nature appelé à augmenter, il est préférable de le surévaluer en estimant sa croissance dans le temps (sur deux ou trois ans hors archivage) et de sélectionner une solution qui laisse une certaine marge de manœuvre.

Le volume de données à sauvegarder conditionne en outre la stratégie de sauvegarde. S’il est peu important, une procédure rapide, lancée facilement avant de partir du cabinet, peut être envisagée, la sauvegarde étant emportée le soir même. S’il est lourd et les sources nombreuses, il convient de mettre en place un plan d’action qui demande alors de la rigueur dans sa gestion, ainsi qu’une formation du personnel chargé de vérifier et d’exécuter la procédure. Son automatisation permet souvent d’éviter les erreurs de manipulation.

Les solutions de sauvegarde sont légion, mais parfois disproportionnées

Les systèmes de bande DDS (digital data storage) ne conviennent généralement qu’aux entreprises de petite taille qui ont moins de 10 Go de données à protéger. Pour les professions libérales, c’est un bon choix, car les lecteurs de bandes sont économiques et considérés comme fiables. De nombreuses options de chargeurs automatiques ou de systèmes en rack sont disponibles pour cette plate-forme, permettant également à ces bandes magnétiques de couvrir la plupart des besoins des PME.

Les systèmes de bande DLT (digital linear tape), plus onéreux, offrent toutefois une capacité plus élevée. Ces solutions sont généralement disproportionnées par rapport aux besoins d’un cabinet vétérinaire.

Les graveurs de DVD-Ram constituent une option simple et tout à fait indiquée dans le cadre de sauvegardes. Ces solutions économiques sont incluses en standard dans les configurations actuelles. D’une capacité relativement modeste (4 Go), le média DVD-Ram offre cependant une grande souplesse qui permet notamment une suppression simple des données et une sauvegarde par glisser-déposer. Le DVD-Ram supporte plus de mille opérations par disque. Une rotation de six à sept DVD-Ram pour chacun des jours de la semaine se met aisément en œuvre.

La connectique USB 2 multiplie les possibilités, de la simple clé au disque dur

La connectique USB 2.0 présente un intérêt particulier dans le cadre des sauvegardes : débit important, branchement à chaud et simplicité d’utilisation sont ses atouts.

Le périphérique de sauvegarde le plus pratique dans ce domaine est sans nul doute la clé USB. Compacte, facile à utiliser, compatible avec tous les systèmes, elle s’impose comme le support de sauvegarde le plus ergonomique. Son seul défaut en tant que périphérique de stockage réside dans sa faible capacité, d’à peine quelques giga-octets dans le meilleur des cas. Cela est cependant suffisant dans le cadre d’une sauvegarde, notamment si celle-ci ne contient pas de données multimédias. Un cryptage associé des données garantira la confidentialité.

D’autres options existent, comme les lecteurs Zip de 100, 250 ou 750 Mo, ainsi que la solution Rev promue par Iomega. Cette dernière s’assimile à des cartouches analogues à des petits disques durs de 35 Go de volume natif. Branchés via une interface USB 2.0 avec un débit théorique de 480 Mbits/s, ou sur un port firewire de 400 Mbits/s, ces périphériques externes offrent une grande facilité d’emploi. Connectés et déconnectés à chaud sur n’importe quel ordinateur supportant le plug and play, ils permettent le transport de la sauvegarde d’un poste à un autre et surtout de son support d’utilisation.

Il est en outre possible d’utiliser un ou deux disques durs, insérés dans un boîtier USB 2.0 et connectés à la station à sauvegarder. La sauvegarde sur un disque dur externe est une solution pertinente. Elle permet de protéger de grands volumes de données réduits au minimum par une méthode de synchronisation (seuls les éléments modifiés depuis la dernière sauvegarde sont traités la fois suivante). Le délai réduit de l’opération permet ainsi de la lancer et d’emporter avec soi le disque dur externe. Par exemple, le Maxtor Personal Storage 5000 XT dispose d’une touche activant la sauvegarde complète de l’ordinateur auquel il est connecté. D’une capacité de 250 Go, il constitue une station de stockage itinérante bien adaptée.

Des solutions avec redondance (deux disques durs en miroir), plus coûteuses, existent également. Les données sont copiées simultanément sur deux disques durs, augmentant la sécurité en cas de panne de l’un des supports.

La mise en réseau des ordinateurs offre une sécurisation des données

En déclinaison de l’utilisation de disques multiples, il est possible de recourir aux solutions de type NAS (network attached storage). Le principe consiste à centraliser les données en un lieu unique, dans un boîtier contenant plusieurs disques durs en redondance (RAID 0+1, RAID 5) et une alimentation sécurisée, le tout géré par un système de droit d’accès par utilisateur ou par groupe d’utilisateurs.

L’emploi de RAID 5 avec trois ou cinq disques durs permet d’enlever un périphérique sans éteindre le NAS et de le remplacer pour reconstruire les données. Ces dernières sont réparties sur tous les disques, une défaillance matérielle de l’un d’entre eux ne compromettant pas l’intégrité de la sauvegarde. Le principal inconvénient de cette solution est qu’il n’est pas réellement possible de l’emporter chez soi. Une éventuelle dégradation majeure des locaux de la clinique (incendie, dégât des eaux, cambriolage) ne permettra pas de restaurer les données a posteriori. Ce type de matériel est encore cher, mais son prix baisse d’année en année.

Les solutions matérielles de sauvegarde des données sont ainsi nombreuses et leur coûts variables. Pour s’y retrouver, les clés de la réussite consistent à bien évaluer le niveau technique nécessaire, le temps de réalisation, mais également la facilité de restauration, c’est-à-dire la manipulation des médias de sauvegarde. Nos confrères ne feront pas l’économie d’expliquer et de formaliser au maximum ces procédures avec l’ensemble du personnel, de les sensibiliser à l’importance de ces opérations, et de s’astreindre à ce rituel journalier permettant de travailler en toute sérénité.

Les sauvegardes sur l’Internet

De nombreuses solutions de sauvegarde à distance(1) utilisent les connexions à haut débit des clients et des serveurs distants sécurisés. Le principe est simple : utiliser les connexions web continues pour louer un espace de stockage de taille variable à distance, sur un serveur, et y envoyer les données sensibles de l’entreprise, sous couvert du cryptage. L’utilisateur peut ainsi disposer en un lieu complètement sécurisé d’une sauvegarde accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Ces offres permettent de ne pas investir dans un matériel spécifique au niveau de la clinique et d’utiliser, la nuit par exemple, sa connexion Internet. Ce type de solution est, bien entendu, réservé aux connexions à très haut débit ascendant.

S. T.

Plusieurs méthodes de sauvegarde

• La sauvegarde complète transfère sur le support choisi une copie de toutes les données concernées.

• La sauvegarde différentielle traite tous les fichiers modifiés depuis la précédente sauvegarde complète, un même fichier pouvant donc être envoyé plusieurs fois.

• La sauvegarde incrémentielle ne transfère que les fichiers modifiés depuis la dernière opération de sauvegarde, quel que soit son type (complète, différentielle ou incrémentale).

Les deux dernières méthodes permettent une sauvegarde beaucoup plus rapide et emploient un volume de stockage moins important. La gestion des restaurations est cependant plus complexe, car la reconstitution des données nécessite l’utilisation de plusieurs sauvegardes.

S. T.
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