La traçabilité des aliments est assurée par un « code-barre biologique »

Un projet de recherche, visant à analyser de façon globale les micro-organismes présents sur les aliments tropicaux afin d’en assurer la traçabilité, est mené depuis cinq années par l’équipe de Didier Montet, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Le fruit de ces recherches est la mise au point récente d’un procédé de code-barre qui, agissant comme un marqueur biologique, permet d’identifier l’origine géographique des produits alimentaires importés, même après leur conditionnement.

Les poissons du sud-est asiatique (pangasius et tilapias), dont la provenance précise est souvent inconnue, ont servi de cobayes dans l’expérimentation. Ils portent en effet des bactéries qui se sont adaptées à leur environnement et témoignent ainsi de leur origine géographique. « Dans le procédé biologique mis au point, l’ADN des bactéries est multiplié, puis placé sur un gel qui en sépare les fragments de même taille. Ensuite, une analyse d’images est réalisée par recoupement d’après un modèle statistique, explique Didier Montet. C’est ainsi qu’est obtenu le code-barre biologique du poisson, qui peut également être réalisé pour des végétaux. » Toutes les traces chimiques, biochimiques et biologiques présentes sur le produit animal ou végétal peuvent entrer dans ce type d’analyse statistique globale.

Les enjeux économiques sont importants sur le nouveau marché de la détermination d’origine des produits et ce procédé permettra aux importateurs et aux industriels, qui doivent répondre à l’obligation de traçabilité, de s’assurer de la provenance du produit avant toute commercialisation.

• Source : Cirad. Pour plus de renseignements, contacter Didier Montet, didier.montet@cirad.fr