Après les volailles domestiques, une surveillance accrue du gibier d’élevage est recommandée - La Semaine Vétérinaire n° 1222 du 15/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1222 du 15/04/2006

Influenza aviaire. Nouvel avis de l’Afssa

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

La chasse est actuellement fermée. Néanmoins, l’activité des éleveurs de gibier “oiseaux” se poursuit en vue de la prochaine période de chasse(1). A la fin de leur cycle de production, ces volatiles sont indiscernables du gibier sauvage de la même espèce et sont destinés à faire l’objet de lâchers, échelonnés de début juin jusqu’à la fin de la saison de chasse. En France, des foyers d’influenza H5N1 hautement pathogène d’origine asiatique sont identifiés et confirmés depuis le 17 février dernier chez différentes espèces d’oiseaux sauvages. Or l’extension des foyers ponctuels dans l’avifaune sauvage, telle qu’elle est constatée en Europe et en France, fait craindre l’introduction du virus au sein des élevages de gibier. » C’est ce qu’estiment les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa)(2) dans un nouvel avis sur la réévaluation du risque lié à l’influenza aviaire H5N1 hautement pathogène d’origine asiatique pour les élevages de gibier. Il se penche notamment sur les mesures complémentaires de protection pour ces élevages et évalue les risques sanitaires éventuels induits par les lâchers d’oiseaux qui en sont issus.

Des recommandations générales et par type d’élevage jusqu’à fin mai au moins

L’Afssa distingue « les espèces très sensibles à la maladie (faisan, perdrix rouge et perdrix grise), dont les modalités d’élevage peuvent être adaptées au niveau de risque actuel, et le canard colvert. Ce dernier présente un risque plus important de contact avec les oiseaux sauvages infectés compte tenu de ses conditions d’élevage et un risque supérieur de dissémination du virus étant donné sa moindre sensibilité à la maladie. »

L’agence recommande donc, jusqu’à fin mai au moins, l’interdiction de l’élevage des gibiers destinés à la chasse et l’arrêt des lâchers d’oiseaux dans les zones qui sont ou qui ont été reconnues officiellement infectées, ainsi que dans les secteurs adjacents à risque particulier. Dans les zones où le lâcher reste possible, l’Afssa incite à baguer chaque oiseau de ces élevages, pour pouvoir reconnaître l’exploitation d’origine avant et après les lâchers.

Viennent ensuite les recommandations particulières par type d’élevage. Ainsi, pour ceux de faisans et de perdrix rouges et grises (espèces particulièrement sensibles au virus, donc chez lesquelles l’infection sera facilement détectée), les experts préconisent de retarder le passage en volière à sept semaines d’âge au moins et, en tout état de cause, jusqu’à fin mai. Par ailleurs, ils suggèrent la mise en œuvre d’une surveillance sanitaire étroite comportant notamment un contrôle quotidien des mortalités (nombre, cause) pendant la période qui précède et celle qui suit la mise en volière. Pour les élevages de canards colvert, l’agence émet deux autres recommandations. La première est le renforcement des mesures d’isolement vis-à-vis des autres élevages de gibier à plume et de volailles domestiques pour éviter tout contact direct et indirect. La seconde est l’accentuation des mesures de contrôle du risque d’infection à partir de l’avifaune sauvage via l’adaptation au niveau de risque, notamment selon la localisation géographique. Ainsi, dans les trois départements à risque élevé d’introduction et de diffusion du virus influenza chez les volailles (Landes, Loire-Atlantique, Vendée), et en l’absence d’identification du virus H5N1 dans l’avifaune migratrice en provenance d’Afrique, il conviendrait de mettre en œuvre soit une vaccination associée à une surveillance, soit une protection des élevages (système de filets englobant volières et plans d’eau) associée à une surveillance comparable.

Dans le reste du territoire national autorisé (c’est-à-dire hors des zones réglementées et des secteurs adjacents à risque particulier), l’agence envisage une protection des élevages par un système de filets englobant volières et plans d’eau ou une surveillance permettant de détecter l’éventuelle circulation du virus.

« Il est probable que l’infection de la faune sauvage devienne durable »

L’Afssa recommande, en outre, qu’une réévaluation périodique du risque propre à ces types d’élevage soit réalisée selon l’évolution de la situation épidémiologique. Elle insiste sur sa réalisation impérative dès la fin du mois de mai, avant les premiers lâchers d’oiseaux. Concernant les exploitations des départements des Landes, de Loire-Atlantique et de Vendée, « toute identification du virus H5N1 HP dans l’avifaune migratrice en provenance d’Afrique devrait conduire à l’application simultanée et combinée des trois mesures de contrôle proposées : vaccination, surveillance et protection par des filets englobant volières et plans d’eau. »

L’Agence souligne également qu’il est « hautement probable que la situation de l’infection de la faune sauvage dans plusieurs départements français devienne durable, ce qui nécessitera une adaptation fine et permanente des mesures à l’évolution de la situation épidémiologique, en s’appuyant sur les connaissances acquises, qui diminuent progressivement le degré d’incertitude sur la nature du risque. »

  • (1) En France, la production d’oiseaux de repeuplement pour la chasse concerne essentiellement quatre espèces : le faisan (14 millions d’individus produits), la perdrix rouge et la perdrix grise (5 millions), le canard colvert (1 million).

  • (2) Avis de l’Afssa du 23/3/2006 rendu public le 6/4/2006 (disponible en intégralité sur www.afssa.fr).

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