Les experts sont favorables à la réouverture des frontières aux bovins britanniques

Le Parlement européen a un mois pour décider du sort du bœuf britannique : franchira-t-il ou non la Manche ? Les experts du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé des animaux y sont favorables. Leur avis, rendu le 8 mars dernier, répond à une proposition de la Commission visant à lever l’embargo européen sur la viande bovine britannique. La décision a été communiquée aux parlementaires qui peuvent exercer un droit de regard pendant quatre semaines.

Les conditions fixées par la Commission européenne pour cette réouverture des frontières sont remplies. D’une part, l’incidence de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) au Royaume-Uni est passée en deçà de 200 cas par million de têtes. D’autre part, le système britannique de surveillance et de maîtrise de la maladie est efficace, selon les conclusions d’un rapport réalisé par l’Office alimentaire et vétérinaire (OAV) de la Commission⁽¹⁾.

L’accord sur la levée de l’embargo permettrait au Royaume-Uni de reprendre ses exportations de bovins sur pieds nés après le 1^er août 1996. De même, la viande et les dérivés carnés produits après le 15 juin 2005 pourraient être exportés. Un embargo européen vis-à-vis des bovins vivants et de tous les produits obtenus à partir de bovins abattus en Grande-Bretagne a été décrété par la Commission européenne, en mars 1996. La mesure a été assouplie en 1999. La France ne s’est pliée à cet assouplissement qu’en 2002. Mais la levée de l’embargo européen n’était que partielle. Seuls les animaux britanniques éligibles au DBES (Date Base Export Scheme) pouvaient être importés dans les pays membres. Parmi les conditions exigées, les bovins importés devaient être âgés de moins de trente mois. Dix ans après la première crise de la “vache folle”, les produits bovins britanniques pourraient donc de nouveau transiter en Europe. En 1992, plus de 37 000 cas d’ESB ont été détectés au Royaume-Uni. Depuis, le nombre de “vaches folles” britanniques n’a cessé de décroître. En 2005, moins de 200 cas ont été diagnostiqués.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 8/10/2005 en page 29.