Deux vétérinaires de l’Umes ont examiné l’attelage

Depuis le 2 décembre, l’explorateur et musher Nicolas Vanier et son attelage de dix chiens ont entamé l’Odyssée sibérienne. Elle consiste à parcourir plus de 8 000 km depuis le lac Baïkal et devrait s’achever vers le 20 mars sur la place Rouge, à Moscou. Deux vétérinaires de l’Unité de médecine de l’élevage et du sport (Umes) de l’école d’Alfort, Dominique Grandjean et Yannick Klein, sont venus prêter main-forte à l’expédition en contrôlant l’état des chiens à mi-parcours (à Sourgout). Cette aventure représente en effet un exploit sportif pour ces animaux, dont la sélection et la préparation physique ont commencé voici plusieurs années.

L’examen clinique, réalisé chez tous les chiens, s’attache en particulier à leur état d’hydratation et à leur statut corporel. En effet, le besoin énergétique d’un chien de traîneau peut atteindre 10 000 kcal/j lorsqu’il parcourt une centaine de kilomètres par - 50 °C, comme dans cette Odyssée. Une alimentation riche en lipides et en protéines a donc été spécialement conçue pour les trois mois et demi de l’expédition. Au moment du contrôle, aucun des animaux ne présentait d’amaigrissement ni de déshydratation, ce qui prouve l’attention portée par le musher à son attelage. Les extrémités des membres, mises à rude épreuve par les milliers de kilomètres parcourus sur une piste formée de billes de glace à cette température, ont été examinées. Plusieurs stades de lésions ont été observés. Les espaces cutanés situés entre les coussinets rosissent, enflent et deviennent douloureux à la palpation. Des craquelures apparaissent ensuite entre les doigts, tangentiellement, et se transforment en crevasses. Celles-ci se rejoignent pour former des coupures nettes. Au dernier stade, l’augmentation locale de la sudation s’accompagne de macération, de surinfection et d’une abcédation des plaies.

Un onguent à base d’anti-inflammatoire, de pommade cicatrisante, de goudron de Norvège (antiseptique) et d’acides gras hyperoxygénés a été appliqué deux à trois fois par jour, complété par une antibiothérapie (amoxicilline) lors de plaies au dernier stade. Un jour de repos supplémentaire a été accordé aux chiens afin de faciliter la cicatrisation des lésions. Le port de “bottines” a été recommandé pour éviter les frottements dans la neige. A la suite de ce contrôle à mi-parcours, il restait à Nicolas Vanier à faire preuve de vigilance quant à l’état de ses chiens et à poursuivre les soins locaux quotidiens, pour atteindre la fin de l’expédition.