Une prescription est mieux suivie si l’auxiliaire renforce les instructions auprès du client

L’observance d’un traitement correspond au respect d’une prescription dans sa totalité, conformément aux recommandations du médecin. En 2003, une enquête⁽¹⁾ sur l’observance en médecine vétérinaire a été réalisée par l’American Animal Hospital Association (AAHA) auprès de 240 hôpitaux vétérinaires américains, à partir des dossiers de 1 400 animaux. Il s’agit des premiers travaux destinés à quantifier le taux de non-observance en pratique vétérinaire, sous-estimé par un grand nombre de structures. Ils montrent, par exemple, que plus de 80 % des chiens et des chats auxquels une alimentation thérapeutique est prescrite lors d’affection chronique ne sont pas nourris conformément aux recommandations. Deux tiers ne reçoivent pas les soins dentaires qui sont indiqués et deux tiers ne bénéficient pas du bilan gériatrique préconisé. En outre, même lorsqu’un aliment thérapeutique approprié est distribué (par exemple lors d’insuffisance rénale), les propriétaires le complètent avec un autre type de nourriture dans 24 % des cas.

Selon cette étude, trois principales raisons conduisent un client à ne pas respecter les prescriptions :

- absence d’instructions du vétérinaire ou difficultés de compréhension ;

- aucun suivi des recommandations auprès du client par le personnel de la clinique ;

- prescription faite sans s’assurer qu’elle pourra être suivie en pratique par le propriétaire une fois rentré chez lui.

Cela confirme la nécessité, pour le praticien, de s’assurer que ses instructions ont été bien comprises, par exemple en posant une question en fin de consultation. L’autre grand constat de ces travaux, encourageant, est la confirmation que si l’observance est relativement faible dans de nombreux domaines thérapeutiques, les structures vétérinaires qui s’en préoccupent et mettent en place des stratégies de suivi constatent une nette augmentation du taux d’observance. Dans ce cadre, le fonctionnement en équipe est bénéfique : le vétérinaire donne des recommandations, puis l’auxiliaire se charge de vérifier que le client a bien compris en prenant le temps de discuter avec lui, s’assure qu’il achète régulièrement le traitement prescrit, qu’il parvient à l’administrer, etc. Il peut donc être utile que l’auxiliaire, pendant qu’elle assiste le praticien en consultation, écoute attentivement les instructions données au propriétaire afin de tenir un discours cohérent par la suite. L’observance du traitement et la qualité des soins donnés à l’animal n’en sont alors que meilleurs, selon cette étude.

• (1) « Compliance in veterinary practice », EJCAP, 2005, vol. 15, n° 2, pp. 205-2009.