Protection et décontamination des personnes ont été testées à Kergloff - La Semaine Vétérinaire n° 1217 du 11/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1217 du 11/03/2006

Influenza aviaire

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Le choix du matériel et l’entraînement à son utilisation sont déterminants pour la qualité de la protection conférée. Les antiviraux sont utilisés pour réduire la phase symptomatique.

La protection des personnes qui ont une activité professionnelle à risque(1) est impérative, même si les virus influenza aviaires hautement pathogènes sont décrits comme peu adaptés à l’homme. L’analyse des prélèvements effectués chez les personnels chargés de l’euthanasie des volailles et les éleveurs en Asie n’a en effet montré que 0,5 % de réponses positives malgré des équipements imparfaits.

Cette protection s’inscrit réglementairement dans la prévention des risques biologiques. En effet, l’influenza aviaire hautement pathogène est classée dans la catégorie des zoonoses depuis 1997 et les cas humains déclarés depuis janvier 2004 (144) sont graves. Ainsi, un taux de mortalité de 53 % est enregistré (76 décès). En outre, « en cas d’influenza aviaire hautement pathogène dans un élevage industriel, les concentrations virales présentes dans le bâtiment pourraient atteindre des niveaux assez importants », a expliqué le professeur Jean-Pierre Ganière, de l’école de Nantes, à l’occasion de l’entraînement organisé à Kergloff(2) (Finistère) en novembre dernier.

La simulation mise en œuvre en Bretagne a permis de tester, en situation de travail, l’ergonomie et le confort de différents types de matériels au regard de la maîtrise de la pression virale chez les personnes qui effectuent les prélèvements et celles en charge du ramassage des volailles. Cette activité, ainsi que l’euthanasie des volatiles, le nettoyage et la désinfection sont considérés comme des phases au cours desquelles l’exposition est particulièrement importante, car elles associent effort physique et aérosols. De même, à l’équarrissage, le déversement des cadavres infectés dans la trémie constitue une situation à risque selon le type de benne utilisé.

La protection des voies respiratoires des personnels exposés est prioritaire

L’équipement complet de protection individuelle (EPI) doit comporter un appareil de protection respiratoire jetable filtrant contre les particules (de classe FFP2 au minimum), une paire de lunettes de protection, des gants étanches résistants aux agressions mécaniques, des bottes étanches ou des surbottes à usage unique, une cotte à usage unique et une charlotte si la cotte ne comporte pas de capuche (voir photo 1).

La protection naso-buccale et oculaire des personnes exposées est de première importance. Elle dépend de l’adéquation entre le modèle du masque et la morphologie du visage d’une part et du bon ajustement entre le port du masque et celui des lunettes d’autre part.

Par ailleurs, « en situation de travail, les lunettes trop étanches ne sont pas confortables. La buée apparaît rapidement. Elles nuisent à la protection respiratoire, alors que celle-ci est prioritaire, témoigne notre consœur Laurence Deflesselle, directrice adjointe des services vétérinaires du Finistère. L’exercice de Kergloff nous a donc conduits à privilégier le port de la lunette de type visière (voir photo 2). Le masque à ventilation assistée est l’appareil de protection respiratoire retenu lors d’interventions à haut risque comme l’enlèvement et l’abattage des oiseaux. Il est prévu un stock de vingt équipements par région. » L’efficacité de cette protection dépend de l’entraînement mis en place en vue de son utilisation. « Lors de la simulation, la seule personne qui a bien supporté l’appareil de protection respiratoire avait l’habitude de travailler avec un masque, explique ainsi le docteur Dominique Deugnier, médecin à la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales de Bretagne. En outre, l’équipement de protection est mieux supporté si, sous la cotte, l’habillement est léger. » Actuellement, les Directions départementales des services vétérinaires de Bretagne disposent d’un stock de huit mille appareils de protection respiratoire de type FFP2.

L’exercice de Kergloff, en novembre dernier, a permis de tester et de valider les procédures qui garantissent l’absence de contamination des personnes lors de la sortie d’un élevage contaminé, c’est-à-dire le déshabillage (voir encadré), l’élimination des EPI et la douche. « Cette dernière résout les problèmes de portage », explique Jean-Paul Le Dantec, chef de service à la Direction régionale des services vétérinaires de Bretagne. Néanmoins, la logistique induite par l’équipement nécessaire, de type tente hôpital, nécessite une logistique importante (par exemple l’approvisionnement en eau chaude), et mérite d’être amélioré avec des professionnels de l’urgence.

  • (1) La note de service du 18/1/2006 relative à la prévention des risques biologiques en milieu professionnel vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène est consultable sur www.agriculture.gouv.fr/spip/IMG/pdf/dgfarn20065001iz-2pdf

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1201 des 5 et 12/11/2005 en page 24.

  • Source : Caisses centrales de mutualité sociale agricole (CCMSA).

Equipements individuels

La procédure de retrait des équipements individuels comprend sept phases qui doivent avoir lieu à l’entrée de la zone II (zone de moyenne contamination) :

- retrait des gants, les mains gantées ayant été préalablement lavées ;

- retrait de la combinaison jetable en évitant de toucher les effets personnels et les cheveux, puis retrait des surbottes ;

- lavage des mains ;

- retrait des lunettes ;

- retrait de l’appareil de protection respiratoire ;

- lavage des mains et du visage ;

- jeter les protections individuelles à usage unique dans un sac qui sera hermétiquement fermé ;

- nettoyer et désinfecter les protections individuelles réutilisables.

C. B.-C.
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