Harmoniser les échanges de semence est un enjeu sanitaire

La reproduction des carnivores domestiques bénéficie d’évolutions importantes : les biotechnologies voient émerger les travaux d’équipes de recherche sur le clonage, la maturation ovocytaire, la fécondation in vitro, etc. En outre, de nouvelles molécules permettent de mieux maîtriser la reproduction : les antiprolactiniques, l’aglépristone, les anti-œstrogènes, voire les agonistes de la GnRH ou les inhibiteurs de l’aromatase pour lesquels les travaux de recherche clinique s’affinent. « Les perspectives d’avenir pour maîtriser cette discipline sont nombreuses, estime Alain Fontbonne, enseignant à l’ENV d’Alfort et président de l’European Veterinary Society for Small Animal Reproduction (Evssar). Elle devient aussi plus technique. » En outre, « nous travaillons à harmoniser la pratique de l’insémination artificielle en Europe et nous souhaitons créer un réseau de vétérinaires afin d’accroître les échanges de semence entre pays, comme aux Etats-Unis ». Plusieurs étapes préliminaires sont requises, comme l’harmonisation des règles d’échange de semence au plan européen. « L’enjeu est important, souligne Alain Fontbonne, car si la profession ne s’implique pas dans cette voie, les éleveurs s’organiseront d’eux-mêmes ; des sociétés commerciales proposent déjà des kits de prélèvement et de conservation de sperme ! » Quant au risque sanitaire, il n’est pas nul en raison des échanges croissants entre les pays. Les chiens des régions comme l’Amérique du Sud peuvent parfois être porteurs de brucellose canine, d’où l’importance d’un contrôle préalable de la semence avant son envoi, mais aussi du suivi et de la traçabilité de l’échantillon de sperme adressé d’un pays à un autre.

L’European College for Animal Reproduction (Ecar) existe depuis près de quatre ans. En Europe, la formation continue en reproduction est gérée par deux associations. L’European Society for Domestic Animal Reproduction (Esdar), qui s’intéresse surtout aux animaux de production, est présidée par un confrère hongrois et majoritairement constituée de chercheurs ou d’universitaires. L’Evssar traite, pour sa part, uniquement des animaux de compagnie. « Elle est constituée à part égale de praticiens et d’universitaires », explique Alain Fontbonne. L’Evssar est membre de la Federation of European Companion Animal Veterinary Associations (Fecava). Un congrès européen se tient tous les deux ans et le prochain aura lieu à Budapest (Hongrie) du 7 au 9 avril. En outre, des forums et des groupes de discussion sont en projet sur le site Internet de l’association⁽¹⁾.

• (1) www.evssar.org