Deux cas d’encéphalopathie spongiforme bovine sont suspectés chez des moutons français

L’influenza aviaire avait presque fait oublier l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Malheureusement, la maladie n’est pas avare en rebondissements. En effet, la présence de l’ESB est suspectée chez deux moutons français, issus de troupeaux de la Nièvre et de la Vienne. Dans un communiqué du 26 février dernier, le ministère de l’Agriculture parle seulement de « profil différent de celui communément observé en cas de tremblante ». La Commission européenne est beaucoup plus explicite. Les deux moutons concernés sont nés en 2000 et en 2002. Ils ont été prélevés à l’équarrissage dans le cadre du programme de surveillance des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) chez les petits ruminants, en décembre 2005 et en janvier 2006. Des tests ont montré des profils difficilement ou impossibles à différencier de celui relevé chez des moutons infectés expérimentalement par l’ESB. Ils ont été effectués par le laboratoire national de référence pour les EST de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Les échantillons cérébraux sont désormais entre les mains des experts du laboratoire communautaire de référence de Weybridge, au Royaume-Uni. Les résultats complémentaires seront connus dans les prochains jours. Mais la preuve formelle de la présence de l’agent de l’ESB chez ces animaux nécessite une inoculation à des modèles de référence, ce qui implique un délai d’au moins un an. Pour éviter un affolement général, le ministère de l’Agriculture n’évoque pas la suspicion d’ESB, mais précise que les moutons, destinés à l’équarrissage, n’ont donc pas été mis à la consommation.

Par ailleurs, l’Afssa a été immédiatement saisie pour évaluer le dispositif actuel de gestion des risques liés aux EST chez les ovins. Le nombre de moutons dépistés vis-à-vis des EST pourrait être revu à la hausse. Si l’un ou les deux cas sont confirmés, il s’agirait de la première infection d’un ovin par l’agent de l’ESB dans des conditions naturelles. Un cas a déjà été découvert chez une chèvre, en janvier 2005.