Comment gérez-vous les questions de votre clientèle sur la grippe aviaire ?

Nous rassurons ceux qui s’inquiètent pour leur santé

J’exerce en zone montagneuse et je suis donc beaucoup moins concerné par la crise de la grippe aviaire que mes confrères installés dans la région des Dombes. Mes clients ne semblent pas trop affolés par la situation actuelle. Les principales questions auxquelles nous avons eu à répondre portaient sur les risques pour l’homme, notamment alimentaires. La réponse est invariablement la même : la consommation de volailles ne présente aucun danger. Nous avons ressenti une certaine inquiétude lors de la découverte du chat infecté par le H5N1 en Allemagne. A l’occasion d’appels téléphoniques de ce type, nous signalons à nos interlocuteurs qu’une vaccination préalable des chats contre le coryza permettrait d’orienter le diagnostic en cas de doute…

Dans le département, nous sommes plutôt bien lotis en matière d’informations sur le sujet. Nous avons déjà pu bénéficier de deux formations, l’une sur la situation générale en automne et la seconde, deux jours avant la confirmation du premier canard atteint, via la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), nous rappelant les signes d’alerte et la conduite à tenir lors de suspicion de grippe aviaire. En ce qui concerne le confinement des volailles, les habitants de la région ne semblent hélas pas tous concernés. Il n’y a pratiquement aucun élevage professionnel dans le haut Bugey. Les contrôles qui devraient débuter et les amendes de 700 € sanctionnant le non-respect du confinement ramèneront peut-être les récalcitrants à la raison. Pour ma part, je les oriente, si besoin, en suivant les conseils d’un site Internet fédéral suisse (OVF) qui propose plusieurs plans, avec toutes les indications techniques pour réaliser différents types de confinement. Sinon, je leur conseille, le plus souvent, de confiner leurs poules dans le congélateur !

Tenir un discours cohérent aux clients

Nous avons dû faire face à un certain nombre de questions lors de la découverte des premiers cas de grippe aviaire, mais il y en a moins aujourd’hui.

Nos clients nous demandent principalement des renseignements sur le confinement des volailles et les mesures vaccinales concernant celles-ci et les chats.

En revanche, peu s’inquiètent des risques éventuels pour l’homme. Quelques-uns s’interrogent sur les dangers pour les chats, mais personne ne semble affolé.

Nous étudions avec les auxiliaires les circulaires transmises par la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) et nous nous concertons sur les réponses à donner, pour avoir un discours cohérent. Mais je pense que nous ne sommes pas assez formés, en tout cas dans notre département.

Aucune réunion n’est organisée par la DDSV. Les circulaires sont arrivées plus de huit jours après l’annonce du confinement obligatoire. Pendant cette semaine, nous n’étions pas plus informés que le commun des mortels. Et les circulaires ne sont pas claires sur les conditions de dérogation.

Les médecins et les personnels paramédicaux ont déjà assisté à des réunions d’information, alors qu'il n’y a presque aucun risque de transmission des volailles à l’homme dans nos conditions de vie, et encore moins de danger de contamination interhumaine. Nous qui sommes en première ligne, nous avons juste comme consigne de transmettre les informations à la DDSV ou aux gardes-chasses, et de ne pas nous occuper des oiseaux sauvages, morts ou vivants !

Nous avons donné des consignes aux secrétaires pour qu’elles répondent aux principales interrogations

Nous recevons en moyenne quatre à cinq appels par semaine au sujet de la grippe aviaire. Il n’y a donc pas d’affolement au sein de notre clientèle. Nous avons donné quelques consignes à nos secrétaires pour qu’elles répondent elles-mêmes aux questions des clients. Nous avons ressenti un peu d’inquiétude lorsque les médias ont soulevé l’éventualité d’une vaccination mais, pour l’instant, il n’y a eu aucune panique en ce qui concerne les chats. Début février, nous avons participé à la formation des vétérinaires sanitaires animée par la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). De plus, nous recevons régulièrement des notes sur ce thème de la part de la DDSV et des organisations professionnelles. Je pense donc que nous sommes assez informés. Certains particuliers nous ont apporté des cadavres de poulets. Après une petite enquête orale pour écarter toute suspiscion, nous avons réalisé les examens requis dans les conditions habituelles. Pour mieux informer nos clients, nous avons rédigé des affiches et des fiches, que nous remettons à chaque personne qui achète des produits pour volailles, sur les directives réglementaires concernant le confinement. Pour le moment, cet épisode ne nous pose pas de problèmes particuliers, mais nous attendons de voir comment la situation évoluera pour prendre éventuellement d’autres mesures vis-à-vis de notre clientèle.