L'élevage français est le premier contaminé d'Europe - La Semaine Vétérinaire n° 1216 du 04/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1216 du 04/03/2006

Influenza aviaire. H5N1 confirmé dans un élevage de dindes

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Après avoir été identifié chez un canard sauvage à Joyeux, dans l'Ain, le virus H5N1 hautement pathogène touche un élevage industriel de dindes du même département.

La forte suspicion d'un foyer d'influenza aviaire dans un élevage industriel de dindes de la commune de Versailleux, dans l'Ain, a été officiellement confirmée le 24 février dernier par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Ploufragan. Le virus, à l'origine de la mort de quelque 400 dindes sur les 11 700 que comptait l'exploitation, est bien de sous-type H5N1 hautement pathogène, qui présente un degré de parenté antigénique de 99 % avec le virus asiatique. Le même virus avait été identifié chez un canard sauvage quelques jours auparavant, le 17 février, dans la commune proche de Joyeux. Dès la suspicion du foyer de Versailleux, le 23 février, des zones de protection (3 km) et de surveillance (10 km) ont immédiatement été mises en place autour de l'élevage concerné, sans attendre les résultats définitifs de laboratoire. Par la suite, le périmètre de surveillance a été étendu à cent soixante communes, dont certaines situées dans le département du Rhône. Ces mesures s'ajoutent aux dispositions de renforcement de la surveillance des oiseaux sauvages. Une enquête est actuellement en cours pour identifier l'origine de la contamination de cet élevage de dindes pourtant confinées. Deux hypothèses sont avancées. La première est la contamination par des oiseaux sauvages de la paille entreposée dans un bâtiment pas entièrement fermé et non protégé par des filets. L'autre est le transport du virus par du matériel ou des déplacements humains ou animaux (via un chien, par exemple). D'ailleurs, certains craignent une dissémination du virus suite à la curiosité actuelle des particuliers et des journalistes pour le foyer de Versailleux.

D'autres élevages contaminés en France ou ailleurs en Europe ne sont pas à exclure

Depuis la découverte du premier canard contaminé par le dangereux virus à Joyeux, les cas se multiplient chez les oiseaux de la faune sauvage, dans le département de l'Ain. L'Afssa a ainsi confirmé la présence du H5N1 hautement pathogène chez un deuxième canard, retrouvé dans la commune de Bouvent, le 22 février dernier. Quatre jours plus tard, l'agence a également indiqué la présence du virus chez quinze cygnes découverts dans cinq communes des étangs de la Dombes, proches de Joyeux (Birieux, Marlieux, Sandrans, Versailleux et Villars-les-Dombes). Un arrêté ministériel d'application immédiate, paru au Journal officiel du 25 février dernier, rend obligatoire l'utilisation de pédiluves dans tous les élevages de volailles et les basses-cours de la zone concernée. Il impose également, sans alternative, le confinement des volailles dans les basses-cours de moins de cent têtes. Par ailleurs, le 26 février, la préfecture de l'Ain a interdit l'accès des visiteurs aux étangs de la Dombes, particulièrement prisés par les oiseaux sauvages aquatiques et les oiseaux migrateurs.

Le foyer de Versailleux est le premier cas de contamination d'un élevage de volailles domestiques par le H5N1 hautement pathogène. A l'heure où nous mettons sous presse, le 1er mars, un élevage de dindonneaux du Pas-de-Calais fait l'objet d'analyses. L'hypothèse d'une intoxication par les aliments est avancée mais, dans le contexte actuel, toutes les mesures de précaution sont prises. Selon certains spécialistes, le virus peut vraisemblablement se propager à des élevages d'autres pays d'Europe. Ils rappellent aussi que les oiseaux migrateurs, sans doute contaminés, de retour d'Afrique et du Moyen-Orient au printemps prochain, constituent une menace supplémentaire.

Perte du statut indemne et embargos sur les importations françaises

L'apparition du foyer de Versailleux a fait perdre à la France son statut de pays indemne d'influenza aviaire pour une durée minimale de trois mois. Les conséquences économiques pour la filière ne sont pas négligeables. Mis à part la baisse des ventes de viande de volaille enregistrée dans l'Hexagone suite à la “psychose grippe aviaire”, plus d'une vingtaine de pays avaient déjà notifié, au 28 février, des mesures de restriction pour des produits avicoles français (embargo total ou partiel) après la confirmation du foyer. Il s'agit de l'Afrique du Sud, de l'Angola, de Berhein, du Canada, du Congo, de la Corée du Sud, de l'Egypte, de la Guinée Bissao, du Japon, de la Jordanie, du Kenya, du Liban, de la Malaisie, du Maroc, d'Oman, de Panama, de la Polynésie, du Sénégal, de la Serbie, de la Syrie, du Tchad, de la Thaïlande, du territoire palestinien et du Yémen. Cette liste pourrait s'allonger.

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