Jacques Chirac et le ministère de l'Agriculture répondent aux revendications des praticiens

En cette période de crise liée à l'influenza aviaire, les autorités sont plus que jamais attentives aux revendications des vétérinaires sanitaires. En effet, ces derniers sont à la base du système de surveillance de la maladie. Rémi Gellé, président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), a bien insisté sur ce point lors d'une entrevue avec Jacques Chirac, en marge du salon de l'Agriculture, le 25 février dernier. Notre confrère était accompagné de Monique Eloit, directrice générale adjointe de l'alimentation, de Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) et de trois représentants de la filière avicole.

Christophe Brard a pour sa part développé l'idée de renforcer, au niveau local, la formation des vétérinaires sanitaires à la maladie, afin de compléter l'action initiale.

La veille, des représentants du SNVEL avaient rencontré Michel Cadot, directeur du cabinet du ministre de l'Agriculture. Si Jacques Chirac a félicité la profession « pour son investissement sans faille », Michel Cadot a quant à lui apporté des réponses concrètes aux revendications de nos confrères. Ainsi, d'un point de vue matériel, les services vétérinaires devraient fournir aux praticiens des tenues de protection, des masques et des lunettes, nécessaires à la réalisation des visites de suspicion. Ces dernières devraient être rémunérées, même si la suspicion est levée lors de la visite. Lorsqu'il est sérieux et nécessite l'appui des services vétérinaires, Michel Cadot s'est engagé au paiement par l'Etat du temps passé par le vétérinaire sanitaire sur le site, à hauteur de six AMO (74,34 € HT) par heure.

Un courrier relatif à la taxe sur les véhicules de société est envoyé à Thierry Breton

Le directeur de cabinet a indiqué la volonté du ministère de voir les visites sanitaires qui permettent une dérogation au confinement réalisées rapidement : dix millions d'euros ont été débloqués. Il a aussi promis de trouver le plus vite possible une solution au problème de responsabilité civile professionnelle et de risques professionnels liés à la réalisation de missions dans le cadre du mandat sanitaire. En outre, Michel Cadot a demandé aux préfets de faire participer les vétérinaires libéraux aux comités de lutte départementaux afin qu'ils puissent exprimer leurs propositions.

Concernant la nouvelle taxe imposée sur les véhicules de société, jugée injuste par de nombreux praticiens, Michel Cadot a indiqué qu'une lettre signée du ministre de l'Agriculture a été envoyée à Thierry Breton, son homologue aux Finances, afin de prendre en compte la demande des vétérinaires d'aménager cette mesure.

Localement, les vétérinaires sanitaires ont aussi pu exprimer leur inquiétude aux autorités, comme dans les Deux-Sèvres. Nos confrères ont été reçus et écoutés par le directeur du cabinet du préfet. Depuis, l'appel au boycott de la réunion de formation à l'influenza aviaire, lancé le 7 février dernier, a été levé. La session n'est plus qu'ajournée.