Des dizaines de nouvelles espèces ont été mises à jour en Papouasie

Plusieurs dizaines d’espèces d’animaux et de végétaux, pour certaines inconnues, ont été découvertes au cœur de la jungle de Papouasie occidentale, la partie indonésienne de Nouvelle Guinée, en novembre et décembre dernier. Pour les chercheurs de l’expédition, ce monde de biodiversité inviolé est apparu comme un jardin d’Eden. Cette zone, culminant à 2 200 m, s’étend sur 300 000 ha de forêt primaire. Elle n’a jamais été pénétrée par les tribus locales, dont la ressource principale, la faune sauvage, est encore abondante à proximité des villages. Elle est aussi difficile d’accès – l’équipe a dû se faire déposer par hélicoptère. Dans cet environnement, les espèces ont pu évoluer sans interférences humaines. A tel point que les chercheurs sont parvenus à s’approcher facilement de beaucoup d’animaux, qui ne manifestaient aucune crainte. Ils ont ainsi repéré une espèce d’oiseau méliphage à face orangée, un oiseau à berceau et un oiseau de paradis (Parotia berlepschi) que l’on pensait disparus, ainsi que des pigeons et des casoars géants. Quarante espèces de mammifères ont été observées. Parmi elles, six de kangourous arboricoles et notamment le dendrolague Dendrolagus pulcherrimus, inconnu jusque-là en Indonésie. Et puis aussi un échidné à long bec, qui a pu être manipulé à la main. Plus de 150 espèces de papillons ont été identifiées, dont quatre nouvelles, plusieurs sous-espèces, et le plus grand papillon du monde. 60 espèces de batraciens, dont 20 inconnues, ont été recensées, l’une d’elles n’ayant que 14 mm de longueur.

La flore n’est pas en reste. 550 espèces ont été découvertes, beaucoup non décrites, notamment 5 de palmiers. L’une des trouvailles les plus spectaculaires a été celle d’un rhododendron géant, dont la fleur mesure 15 cm de diamètre.

Cette zone est probablement la dernière grande forêt tropicale intacte d’Asie. Elle est légalement protégée, et l’avenir dira si le gouvernement indonésien parviendra à la préserver durablement des exploitants de bois et de minerais, qui mettent à sac le reste des forêts du pays. Les chercheurs ont fait leurs découvertes en ne défrichant que deux pistes de 4 km de long chacune, ce qui laisse à penser que quantité d’autres espèces sont restées invisibles. Une seconde expédition est prévue cette année.