Un tiers des consœurs et confrères restent attachés à leur ministère de tutelle - La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

La profession serait-elle mieux épaulée et représentée par le ministère de la Santé ? Dans le contexte actuel, la question peut se poser. Le ministère de la Santé semble s’être “accaparé” la crise liée à la grippe aviaire, il y a quelques mois, en faisant débloquer des millions d’euros pour l’achat de masques et d’antiviraux, alors que son homologue de l’Agriculture est resté relativement muet sur le sujet.

Certains vétérinaires s’étonnent pourtant que cette éventualité soit évoquée. « Le ministère de la Santé ? Et pourquoi pas la Sécu tant qu’on y est !, » remarque une consœur.

Que ce soit le ministère de la Santé ou celui de l’Agriculture, « rien ne changera »

D’autres l’envisagent. Ils sont plus d’un tiers (34 %), selon les résultats d’un sondage proposé sur le site Planete-vet, à être favorables à un changement de tutelle. Celui-ci pourrait favoriser le rôle des vétérinaires dans des domaines liés à la santé publique, tels que les zoonoses et la sécurité sanitaire des aliments, des sujets “porteurs” et plus que jamais d’Actualité. Un coup de pouce du ministère de la Santé à la prévention des risques sanitaires liés à l’animal ne serait pas superflu et permettrait, via une revalorisation du mandat, de maintenir le fameux maillage sanitaire du territoire, garant d’une épidémiosurveillance efficace.

Pour autant, selon 31 % des confrères qui se sont exprimés, un changement de tutelle ne modifierait pas la donne. « Vu le peu de considération apportée à la profession vétérinaire durant les dix dernières années, un passage sous la tutelle du ministère de la Santé n’aurait pas grand effet, » estime, résigné, un confrère. Il serait même préjudiciable, selon un praticien qui fait partie du tiers qui préfère rester sous la houlette actuelle de l’Agriculture. « N’aggravons pas notre faible poids démographique en nous plaçant sous une tutelle qui ne ferait aucun cas de nos spécificités. »

Enfin, certains proposent une solution intermédiaire : « Seuls les ruraux devraient dépendre de l’Agriculture, et les équins et canins de la Santé. » Toutefois, une idée au moins fait converger les réactions des vétonautes : le manque de considération et de reconnaissance que le ministère de tutelle actuel témoigne envers la profession.

réactions Internet

Les vétérinaires en infériorité

Les ingénieurs du génie rural et des eaux et forêts (Igref) dominent au ministère de l’Agriculture et font leur loi. Les médecins dominent à la Santé et font la même chose…

Le corps des Igref a dû, au fil du temps, composer avec les réalités : un modus vivendi existe, qui permet tant bien que mal aux vétérinaires de défendre les valeurs fondamentales de leurs attributions de santé publique et de « santé » économique.

A la Santé, la médecine, activité fondamentalement « sociale », s’impose. L’économie, c’est seulement le budget.

S’ils y étaient rattachés, les vétérinaires y seraient en situation d’infériorité.

Pierre-Maurice Troncy

L’Agriculture plus adaptée

Le ministère de l’Agriculture est plus à même d’avoir une approche pragmatique et économique des domaines d’intervention de notre profession que celui de la Santé. Il serait à craindre qu’un changement de tutelle induise une transposition irréaliste de l’encadrement des multiples activités vétérinaires par les dispositions mises en œuvre dans le domaine de la santé humaine, sans que soit prise en compte leur faisabilité.

Rémi Richard

Un changement inutile

Le ministère de l’Agriculture n’a aucun poids dans la politique actuelle, dans une société essentiellement urbaine, où même les habitants des campagnes estiment que l’agriculture n’est là que pour polluer l’eau, salir les routes, amener des mouches…

Le ministère de la Santé est une énorme machine qui gère des milliards d’euros, des centaines de milliers de personnes, sous une forte pression médiatique. Que viendraient faire quelques milliers de vétérinaires là-dedans ? Je ne suis pas certain que changer de ministère de tutelle modifierait grand-chose.

Christian Rives
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