LES ATOUTS DU CURSUS BELGE ENVOÛTENT NOS ÉTUDIANTS - La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006

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Auteur(s) : Valérie Zanini

Difficile de les retenir. Les jeunes générations ont le goût du large. Elles ont surtout appris à manier l’Europe et ses avantages. Les étudiants vétérinaires ont notamment la possibilité de se former hors de France puis de revenir exercer dans leur pays d’origine.

Alors pourquoi s’évertuer à réussir un concours national jugé si sélectif ?

Qu’il est doux le chant des sirènes qui émane des facultés européennes. Il a de quoi séduire bien des étudiants qui aspirent à une carrière de vétérinaire. Ces aventuriers se préparent à un voyage de cinq à six années dont l’issue est toujours incertaine. Alors, s’ils peuvent raccourcir leur périple sans affecter la qualité de leur diplôme, ils sont preneurs. D’autant que les “anciens” ont déjà tracé la route. Car le petit manège ne date pas d’hier. Nombreux sont les confrères qui sont partis se former hors de France, pour revenir s’y installer ensuite.

Certains se sont exilés par la force des choses. « J’avais dépassé la limite d’âge pour me présenter au concours français », explique un confrère. « Après deux échecs en France, je n’avais plus d’autre choix que de rejoindre une faculté européenne », indique un autre. En effet, jusqu’en 2005, les conditions d’inscription au concours A stipulaient que l’étudiant ne pouvait s’y présenter qu’à deux reprises, la seconde candidature devant survenir au plus tard deux ans après l’obtention du baccalauréat. Cette mesure instituait implicitement une limite d’âge. Depuis la réforme de ce concours, désormais commun aux futurs vétérinaires et agronomes (seuls les coefficients changent), certaines restrictions sont levées. Ainsi, aucune limite d’âge n’est mentionnée, mais le nombre de candidatures reste fixé à deux. Par conséquent, un bachelier désireux de devenir vétérinaire se destine à deux ans de classe préparatoire obligatoires suivis d’une, voire deux tentatives au concours A, ce qui porte au minimum à trois le nombre d’années le séparant d’une éventuelle intégration. « C’est long et plutôt risqué », estiment plusieurs étudiants. D’autant que ce parcours ne garantit nullement l’accès à une école vétérinaire française. Certains, peut-être conscients de leurs lacunes, ou désireux de placer toutes les chances de leur côté, préfèrent rejoindre une faculté européenne (Belgique, Italie, etc.). L’accès y est facilité, même s’il existe parfois un examen d’entrée. La Belgique vient toutefois de supprimer celui qui était en vigueur depuis trois ans.

La Belgique n’a pas recours au numerus clausus, une spécificité française

Depuis près de quinze ans, le numerus clausus est bloqué. Il autorise l’intégration d’environ 450 élèves (tous concours confondus) à chaque session. « C’est dommage, car la France ne se donne pas les moyens d’accueillir tous ceux qui souhaitent embrasser cette profession. Il ne faut pas s’étonner que les jeunes, motivés, préfèrent alors l’exil », estime une consœur. En 2001, les étudiants des classes préparatoires se sont mobilisés pour changer cette situation. A l’issue d’une manifestation, ils ont rencontré les représentants du ministère de l’Agriculture pour finalement s’entendre dire que l’organisation du numerus clausus n’évoluerait pas.

Selon une consœur, la sélectivité du concours est en grande partie responsable de l’engouement des Français pour le cursus belge. Car « s’ils pouvaient se former dans leur pays d’origine, ils n’hésiteraient pas à le faire », estime-t-elle. Le comble est que ce “quota d’admis” n’est pas en adéquation avec les besoins nationaux en vétérinaires (voir le témoignage ci-dessous). Cette situation inquiète certains praticiens. « Tous les diplômés des écoles françaises n’opteront pas forcément pour la clientèle. Ne risque-t-on pas, comme pour les médecins, d’aboutir à une situation de pénurie, notamment dans les zones d’élevages ? » La question mérite d’être posée, car ni le cursus français ni le cursus belge ne favorisent les vocations rurales. Si bien que les jeunes diplômés qui rentrent de Liège sont naturellement attirés par la canine.

Une formation de qualité qui nécessite un investissement régulier

« Je m’oppose à l’image d’un cursus belge au rabais, car elle ne correspond pas à la réalité », indiquait récemment dans nos colonnes1 un étudiant français en cours de formation à Liège. « Notre parcours n’est pas plus aisé que celui qui est en place en France et, surtout, il nous permet d’acquérir un bagage de qualité », précisait-il. « Je suis fier de mon école (Liège) et j’estime que nous y sommes bien formés », indique un jeune confrère qui a suivi un parcours similaire. Selon plusieurs témoignages, l’ambiance y est conviviale et d’une façon générale, les étudiants, quelle que soit leur nationalité, y sont bien accueillis.

Tout n’est pas rose pour autant, car il faut quitter ses attaches familiales et trouver de nouveaux repères. En outre, le système universitaire impose que les étudiants soient autonomes et travaillent avec méthode. Par ailleurs, l’entrée à la faculté, même si elle est facilitée par rapport à celle des écoles françaises, ne garantit pas l’obtention du diplôme. Chaque année (le cursus en compte six) est sanctionnée par une série d’examens. Les étudiants peuvent redoubler une fois. Ensuite, ils sont contraints de changer de voie. La sélection est donc rude, mais elle se fait sur plusieurs années et dans des matières spécifiquement vétérinaires et non via les mathématiques ou la géographie, comme en France.

  • (1) La Semaine Vétérinaire n° 12 11 du 28/1/2006 en page 10.

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