« La mixité professionnelle est la réalité d’une large majorité de nos adhérents » - La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006

Avef. Entretien avec Jean-Yves Gauchot, le nouveau président de l’association

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

L’Avef va en outre engager une réflexion de fond sur la mutualisation de la responsabilité civile professionnelle.

La Semaine Vétérinaire : La nature de votre exercice, praticien équin et mixte, représente-t-elle un apport pour l’Association vétérinaire équine française (Avef) ?

Jean-Yves Gauchot : Mon parcours professionnel est le même que celui de nombreux praticiens de ma génération. Sorti de l’ENVT en 1990, alors que l’enseignement en équine était limité à sa plus simple expression, j’ai dû me tourner vers les associations pour me former. Ma confrontation avec l’exercice illégal de la dentisterie m’a amené à structurer une commission sur ce thème afin de dynamiser la discipline. Dès mon arrivée au sein du conseil d’administration de l’Association vétérinaire équine française (Avef), j’ai travaillé à l’amélioration de ses services aux adhérents. Désormais, le niveau de formation de notre association est reconnu et largement apprécié par les praticiens français, mais aussi par la communauté scientifique internationale. Mes deux mandats d’administrateur m’ont permis d’apporter un soutien logistique au conseil scientifique afin que l’association atteigne ce niveau de qualité. Nous sommes passés de 350 membres il y a une dizaine d’années à 550 aujourd’hui et à plus de 200 juniors. La mixité professionnelle est la réalité d’une large majorité des adhérents. Pour autant, de par leur qualité et leur niveau scientifique, nos formations et journées s’adressent à l’ensemble des vétérinaires équins. Grâce à ma mixité professionnelle, j’ai participé à rendre l’Avef plus accessible à ses adhérents sur le plan tant de la formation que de l’aspect socio-professionnel. Je continuerai donc à fédérer autour de moi et dans ce sens ses actions.

S. V.: Quels projets majeurs souhaitez-vous voir avancer dans les mois à venir ?

J.-Y. G. : Le premier dossier et le plus emblématique est celui de nos relations avec les Haras nationaux.

La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a écouté les requêtes du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) et a dénoncé officiellement auprès de l’établissement public des Haras nationaux l’abus de position dominante et la concurrence déloyale par l’usage du fichier Sire. La DGAL a en outre relevé la confusion que certains courriers du Sire pouvaient entraîner dans l’esprit des propriétaires naisseurs, entre l’obligation effective d’immatriculation des poulains et le recours facultatif à des agents des Haras nationaux. Les discussions en cours avec la direction des Haras nationaux font apparaître des positions contraires. Ces derniers, sous la pression de la filière, s’opposent à une réévaluation des prix de leur service marchand, en concurrence avec la profession (identification électronique essentiellement). Des pistes de réflexion ont été évoquées, comme l’achat groupé des puces qui permettrait d’obtenir un prix identique à celui des Haras nationaux, le contrôle de leur distribution, ainsi que l’encadrement des agents identificateurs. Nous avons informé les Haras nationaux que, sans une réévaluation à la hausse de leurs tarifs, aucune entente ne sera possible et que la profession s’orientera alors vers une dénonciation de la délégation et de l’encadrement de l’acte vétérinaire. En attendant, ils se sont engagés à respecter les règles de concurrence en ce qui concerne le démarchage et l’application stricte de leurs tarifs (en ligne sur leur site Internet). Je ne peux que conseiller à mes consœurs et confrères de nous informer des manquements à ces engagements.

Deux autres dossiers seront abordés dans les mois à venir, et en premier lieu l’ostéopathie. Au sein de la commission d’exercice illégal, sous l’égide du Conseil supérieur de l’Ordre, la commission de médecine alternative participe à l’élaboration d’un référentiel pour une formation diplômante d’ostéopathie vétérinaire. Seule l’existence d’un diplôme d’Etat peut permettre à la profession de lutter contre l’exercice illégal dans ce domaine.

Une réflexion de fond, initiée par Richard Corde, mon prédécesseur et actuel vice-président de l’Avef, portera sur la mutualisation de la responsabilité civile professionnelle des vétérinaires. Il en va de l’équilibre économique de nos structures de parvenir à ce mode d’organisation déjà à l’œuvre chez les avocats notamment.

S. V.: Quel bilan réalisez-vous sur l’exercice illégal (dentisterie, écho, pharmacie) et quelles sont les étapes à venir ?

J.-Y. G. : La dentisterie connaît une situation relativement concurrentielle, mais la profession occupe désormais le terrain, ce que les pouvoirs publics semblent avoir entendu. Nous attendons maintenant les résultats des actions judiciaires pour enfoncer le clou. Cependant, nous ne sommes pas à l’abri d’un effet inverse ou d’une action de lobbying de ceux qui pratiquent la dentisterie sans autorisation, voire de la filière.

Michel Martin-Sisteron a fait un état des lieux de l’échographie à Angers. La jurisprudence nous est désormais favorable. Néanmoins, il convient de rester vigilant.

S. V.: Quel constat dressez-vous de l’identification équine ? Une évolution est-elle nécessaire ?

J.-Y. G. : Actuellement, cela consiste surtout à mettre en place l’identification électronique, avec les problèmes de concurrence déloyale évoqués plus haut. En 2005, le marché de l’identification électronique s’est réparti équitablement entre les Haras nationaux et la profession. En 2006, les 80 000 poulains de l’année et tous les équidés en compétition devront être identifiés à l’aide d’une puce. Les Haras nationaux ont décidé, sans consultation de la profession, de faire évoluer l’identification en 2006. La population équine sera catégorisée selon trois utilisations : rente, performance et loisir. Dès cette année, cette dernière catégorie dispose d’une tarification de 38 € et la performance de 42 €. Le passage de l’une à l’autre reste possible. Pour les chevaux de trait et les ânes, la procédure demeure identique (similaire au loisir) et sera gratuite en 2006.

S. V.: Où en sont l’indexation et la réflexion sur la formation des auxiliaires ?

J.-Y. G. : Une journée du congrès annuel sera consacrée à la formation des auxiliaires. La réflexion, menée en partenariat avec la profession et le Gipsa1, se poursuit sur le référentiel, notamment dans le cadre du projet de centres de formation plus spécifiquement dédiés à l’activité équine.

  • (1) Groupement d’intérêt public de santé animale.

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