Une étude confirme l’intérêt de l’insémination artificielle dans un atelier de taille importante - La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006

Reproduction cunicole

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Cette pratique permet d’optimiser les performances techniques, de réduire les coûts et de rationaliser les tâches.

Le réseau de fermes de référence Cunimieux fournit, depuis 1997, des informations sur les exploitations cunicoles, les pratiques des éleveurs, leurs performances zootechniques et leurs résultats économiques jusqu’au coût de production. Outil complémentaire des gestions technico-économiques, il permet de suivre l’évolution de la production de lapins à partir d’un échantillon d’une centaine d’élevages répartis sur l’ensemble du territoire.

L’analyse des résultats sur la campagne 2003-2004, synthétisés dans une étude présentée aux Journées de la recherche cunicole en novembre dernier(1), montre notamment que la pratique de l’insémination artificielle dans un atelier de production de taille importante permet une rationalisation des tâches, une optimisation des performances techniques, une réduction du coût de production et, finalement, une meilleure rémunération du travail des éleveurs.

Dans cette étude, les élevages sont répartis en quatre groupes selon le mode de reproduction adopté, insémination artificielle (IA) ou saillie naturelle (SN), et le degré de spécialisation de l’activité par rapport à l’ensemble de l’exploitation. Le seuil de spécialisation est fixé à 250 femelles pour les élevages en SN et à 400 femelles pour les élevages en IA.

Depuis 1997, la proportion d’élevages en insémination artificielle est passée de 54 à 84 %

L’insémination artificielle est le mode de reproduction prépondérant et sa part ne cesse de croître dans le réseau, comme à l’échelle nationale. La proportion d’élevages de l’échantillon pratiquant l’IA est passée de 54 à 84 % en neuf ans. La taille des ateliers est près de deux fois supérieure en IA (544 femelles, au lieu de 292 en SN) et cette pratique domine dans le grand Ouest.

L’insémination artificielle est mise en œuvre systématiquement en conduite en bande unique, majoritairement en conduite en bandes multiples et exceptionnellement en conduite à la semaine. La conduite en bande unique est prédominante et en augmentation au cours des dernières années (de 58 % des élevages en 2000-2001 à 67 % en 2003-2004).

L’étude montre en outre que la moitié des exploitations en IA utilisent un noyau de femelles grand-parentales pour 50 % au moins du renouvellement des reproductrices et 42 % achètent des femelles parentales. En revanche, les éleveurs qui optent pour la saillie naturelle ont davantage tendance à l’auto-renouvellement (53 % des élevages).

94 % des élevages en IA pratiquent régulièrement un vide sanitaire avec lavage et désinfection, au lieu de 43 % en SN. La durée du vide sanitaire après la désinfection est inférieure à trois jours pour près de la moitié des élevages.

Aucun atelier ne s’est installé en saillie naturelle depuis 1994. L’analyse révèle aussi que les éleveurs qui ont opté pour cette pratique sont plus âgés (entre quarante et un et cinquante-quatre ans) que la moyenne du réseau (quarante-quatre ans). Ceux qui pratiquent l’IA ont entre vingt-sept et cinquante-huit ans.

Un temps de travail par femelle et par an deux fois moindre en insémination artificielle

Selon l’auteur de l’étude, l’intérêt d’un système en IA, en termes de temps de travail, apparaît de façon nette. En effet, le temps passé par femelle et par an est près de deux fois plus faible qu’en SN (moyenne de 3,5 heures/femelle et par an en IA de plus de 400 femelles, au lieu de 6,6 h en SN de plus de 250 femelles).

Concernant l’évolution des marges brutes pour l’éleveur, elle est maximale dans les élevages en IA spécialisés (plus de 400 femelles), notamment grâce à une meilleure productivité par lapine. Les élevages en IA sont également supérieurs pour ce qui est des marges directes.

Les résultats de l’étude montrent par ailleurs que le coût de production estimé à partir d’une rémunération théorique de la main-d’œuvre est maximal dans les élevages en SN. Il est le plus bas dans les exploitations en IA spécialisés. Selon l’auteur, l’écart résulte certes d’une différence de coût du personnel, mais aussi de celui de l’aliment, minimal dans les ateliers en IA spécialisés. Ce dernier point s’explique par un coût de l’alimentation plus intéressant en raison de volumes supérieurs, et par l’utilisation d’une proportion plus importante d’aliment blanc. Le coût de production dépasse le prix de vente de 0,3 € dans les élevages en SN et en IA non spécialisés. En revanche, le prix de vente n’est inférieur que de 0,1 € dans les élevages en IA spécialisés, du fait d’un coût de production nettement plus faible (voir tableau).

  • (1) A. Azard : « Principaux résultats du réseau de fermes de référence cunicoles de 2000-2001 à 2003-2004 », 11e Journées de la recherche cunicole, Paris, novembre 2005.

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