Plus de cinquante animaux d’espèces rares ont péri - La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006

Inondations. Réserve africaine de Sigean (Aude)

Actualité

Auteur(s) : Alexandra Beck

Pour la seconde fois en deux mois, les intempéries ont ravagé la Réserve africaine de Sigean, dans l’Aude. Environ 70 % des 300 h de ce parc semi-naturel hébergeant plus de 3 800 animaux ont été inondés, dans la nuit du 29 au 30 janvier. L’eau, cette fois-ci, a atteint un niveau bien supérieur à celui du 15 novembre dernier. En effet, située de part et d’autre de la rivière La Berre, la réserve est particulièrement sensible à ce type de catastrophe naturelle depuis la crue de 1999, qui a détruit les digues qui la protégeaient, non encore reconstruites.

Les animaux survivants, surveillés de près, ne sont pas encore hors de danger

Outre les dégâts matériels considérables, le parc déplore la disparition d’une cinquantaine d’animaux d’espèces rares en voie d’extinction : onagres, zèbres de Grévy, springboks, gnous, élans du Cap, oryx gemsbok, etc. « Cela représente des pertes énormes, d’autant qu’ils faisaient partie de programmes européens d’élevage et devaient prochainement être transférés vers d’autres parcs. Trois onagres sont morts, par exemple, alors que l’espèce ne compte que quelque 300 individus dans le monde », précise Frédéric Tardy, responsable zoologique de la réserve.

« Ce premier bilan va certainement s’alourdir, car le tour complet du parc n’a pas encore pu être réalisé. La plupart des animaux sont morts de noyade, emportés par les flots, l’eau ayant atteint plus de 1,5 m par endroits. Beaucoup sont décédés dans un second temps, d’hypothermie ou de stress, après avoir passé plusieurs heures avec de l’eau glacée jusqu’à l’abdomen. La priorité a consisté à redresser les clôtures extérieures (ce qui a pris trois jours), pour éviter que les animaux ne sortent du parc, puis les clôtures intérieures, pour les empêcher de passer d’un enclos à l’autre », poursuit-il.

« Notre priorité pendant les trois jours qui ont suivi l’inondation a consisté à mettre tous les survivants au sec et au calme. Maintenant, c’est à l’équipe technique de tout reconstruire et cela risque de prendre des mois, voire des années », explique Laurence Kimmel, vétérinaire de la réserve. « Les animaux qui ont survécu aux intempéries ne sont pas pour autant hors de danger et font maintenant l’objet d’une surveillance particulière. Lors de la dernière inondation, à la suite du froid et de l’humidité, certains individus sont rapidement morts de broncho-pneumonie. D’autres, qui se sont malheureusement abreuvés dans les flaques d’eau insalubres ou ont consommé du fourrage trempé et moisi, ont développé dans le mois qui a suivi des entérites parfois hémorragiques à salmonelle ou coronavirus. Celles-ci ont entraîné 10 % de mortalité dans certains troupeaux, notamment les springboks », souligne notre consœur.

Même si de nombreux travaux sont réalisés dans le parc pour faciliter le passage de l’eau et limiter les dégâts, le problème principal est le refus des pouvoirs publics de reconstruire les digues détruites par les crues de 1999, seules protections réellement efficaces. D’ailleurs, une semaine après ce nouveau désastre, la réserve n’avait encore reçu aucun soutien ni manifestation de la part des autorités. Une pétition destinée à la préfecture a donc été lancée(1), demandant que ces réparations soient entreprises, de façon à préserver la mission de sauvegarde des espèces protégées du parc.

Une quarantaine de bâtiments d’élevage sont également touchés

Outre les dégâts provoqués à la Réserve africaine de Sigean, ces intempéries ont touché de nombreux animaux domestiques, en détruisant une quarantaine de bâtiments d’élevage qui les abritaient. Le poids de la neige accumulée, aggravé par la pluie qui a pris le relais, a provoqué l’effondrement de multiples toits. « Les bergeries écroulées, des milliers de brebis écrasées », titrait Le Midi Libre dans son édition du 31 janvier. « Des cadavres par milliers », ajoutait La Dépêche du Midi le 1er février, précisant « qu’un premier bilan fait état de 20 bovins, 874 ovins, 6 300 lapins, 1 400 canards, 30 lièvres et 15 tonnes de truites ayant péri » dans ces inondations.

  • (1) Pour soutenir la demande de réparation des digues détruites en 1999, il suffit d’envoyer un e-mail à ra.sigean@wanadoo.fr avec pour sujet « pétition Réserve africaine de Sigean », en précisant vos nom, prénom et localité.

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