Le virus H5N1 a gagné l’Afrique, il vient d’être détecté au Nigéria

C’est officiel depuis le 7 février dernier. Le sous-type H5N1 de l’influenza aviaire hautement pathogène est bien présent en Afrique. Il a été détecté au sein d’un élevage industriel de volailles dans la première division administrative de Kaduna, au Nigéria. Les résultats d’analyses ont été annoncés par le laboratoire de référence de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) de Padoue, en Italie. Ce que craignaient les spécialistes est donc arrivé. Et si le virus a voyagé jusqu’au Nigéria via les oiseaux migrateurs, ceux-ci ont donc auparavant survolé d’autres pays africains, notamment le Tchad où la présence d’un grand lac favorise leur regroupement. Mais, pour le moment, aucun d’entre eux n’a signalé la présence de la maladie sur son territoire.

Quelques jours auparavant, le 2 février, l’Irak avait officiellement notifié à l’OIE deux foyers d’influenza aviaire de sous-type H5 chez des volailles de basse-cour, dans la région de Raniyah (au nord du pays, près de la frontière turque). A l’heure où nous mettons sous presse, la caractérisation de la neuraminidase est en cours au laboratoire de référence de Weybridge, au Royaume-Uni. Toutefois, au regard de la situation chez son voisin turc (qui continue de déclarer des foyers animaux, 56 au 6 février dernier), il serait étonnant qu’il ne s’agisse pas du sous-type H5N1 hautement pathogène de l’influenza aviaire.

Cette notification intervient quelques jours après que les autorités irakiennes ont confirmé l’implication de ce sous-type viral dans le décès d’une adolescente originaire de cette même région kurde du pays. A ce jour, une deuxième victime (l’oncle de la jeune fille) est également décédée après avoir contracté le virus. Sept autres cas seraient suspects, selon une équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dépêchée sur place. En outre, des mortalités anormales chez des cygnes en Iran ont été signalées à l’OIE dans un rapport d’alerte, le 7 février dernier. Les analyses sont en cours pour déterminer la nature de l’agent pathogène en cause.

De son côté, la Bulgarie, voisine de la Roumaine (atteinte aussi par la grippe aviaire) et de la Turquie, a annoncé, le 3 février, avoir isolé le sérotype H5 de l’influenza aviaire chez des oiseaux sauvages (oies, cygnes, canards). La caractérisation de la neuraminidase est en cours.

Rôle des oiseaux sauvages et/ou trafics illégaux d’animaux, la grippe aviaire continue de se propager.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1212 du 4/2/2006 en page 17.