Le gouvernement envisage un quota de 30 % pour les étudiants non résidents

Depuis trois ans, l’accès aux études vétérinaires en Communauté française de Belgique est régi par un concours d’entrée. Il visait à limiter le nombre élevé d’étudiants (majoritairement des Français) intégrant le cursus dispensé par les quatre facultés vétérinaires en Wallonie, qui n’était jusque-là pas soumis à un numerus clausus. Toutefois, à l’issue du dernier concours (rentrée universitaire 2005-2006), seuls 34 étudiants diplômés de l’enseignement secondaire de Wallonie-Bruxelles ont été admis au concours, contre 216 Français. « Ce concours d’admission a donc finalement pour effet d’évincer progressivement les étudiants belges francophones des études de médecine vétérinaire. En l’absence de mesures nouvelles, la Communauté française serait à terme confrontée à une pénurie de praticiens », déplore le cabinet ministériel de l’Enseignement supérieur. Pour y remédier, un avant-projet de décret proposé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Dominique Simonet, a été adopté en première lecture le 3 février dernier. Il prévoit de limiter à 30 % la proportion d’étudiants non résidents s’inscrivant pour la première fois en premier cycle de certaines filières d’enseignement (notamment vétérinaire). Le texte vise donc à garantir l’accès à l’enseignement supérieur aux résidents en Belgique, sans discrimination de nationalité, et à limiter les non-résidents qui viennent spécifiquement pour entamer des études supérieures.

Les étudiants habitant depuis trois ans au minimum en Belgique (ainsi que les enfants des travailleurs qui y sont installés, les réfugiés politiques, les étrangers régularisés, etc.) ne sont donc pas concernés par cette mesure. De même, seules sont visées les premières inscriptions dans le premier cycle. « La mobilité (programmes Erasmus, etc.) ne sera donc en rien affectée par ces nouvelles dispositions », précise le cabinet ministériel. En pratique, le ministère se fondera sur le nombre total d’inscrits pour la première fois dans tous les établissements des filières concernées pendant l’année universitaire 2005-2006. Le nombre d’étudiants non résidents sera fixé à 30 % de ce total. Autre point majeur de ce projet de décret : le concours serait supprimé et aucune sélection ne serait organisée. Les étudiants non résidents seront inscrits dans l’ordre de présentation de leur dossier complet, à compter du 1^er septembre de l’année universitaire.