En Turquie, le confinement des oiseaux est dangereux pour les enfants « frileux » - La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006

Influenza aviaire. Le grand froid favorise la transmission à l’homme

Actualité

Auteur(s) : Éric Vandaële

Le confinement des oiseaux aurait favorisé la contamination humaine dans le pays, surtout des enfants.

Pourquoi les vingt et un cas turcs de contamination humaine par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont quatre mortels, sont-ils concentrés sur une période de quelques jours ? En l’occurrence, du 1er au 13 janvier, selon les notifications faites à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par les autorités turques. Cette “flambée” de cas humains, sans contagion interhumaine démontrée, a surtout touché de jeunes enfants, dont quatre en sont décédés.

Les vingt et un cas confirmés, dont douze reconnus par l’OMS, sont pourtant bien postérieurs à l’arrivée du virus hautement pathogène dans les régions concernées. Le virus H5N1 est en effet signalé début octobre dernier en Turquie, où il infecte les oiseaux de la région orientale dans laquelle sont répertoriés la majorité des cas humains sur plusieurs mois, avant l’apparition soudaine d’une série de cas en quelques jours.

Les oiseaux se sont retrouvés confinés « au chaud » avec les enfants

Le bulletin Eurosurveillance de la Commission européenne s’interroge, le 19 janvier, sur l’importance d’un facteur météorologique pour expliquer un lien chronologique entre l’infection aviaire et la “flambée” de cas humains bien postérieure, qui correspondrait à des contaminations après Noël. En effet, jusqu’à cette période, les températures sont restées proches de zéro dans ces régions de Turquie orientale. Juste après, elles ont brusquement chuté simultanément dans toutes les régions, pour atteindre entre – 15, voire – 30 °C entre le 25 décembre 2005 et le 5 janvier 2006. Elles se sont maintenues en dessous de 0 °C durant le mois de janvier (voir graphique).

Ce froid, bien plus rigoureux que les normales saisonnières, aurait amené les Turcs à protéger leurs enfants et leurs oiseaux du froid en les faisant tous rentrer dans les maisons d’habitation. Les oiseaux, dont certains infectés par le virus H5N1 hautement pathogène, se sont donc trouvés confinés “au chaud” avec les enfants. Le contact avec les volatiles, leurs déjections et leurs plumes souillées et contaminées a alors été amplifié. La transmission de l’infection par voie respiratoire, via les particules virales éventuellement portées par les plumes, a été de fait favorisée.

La France se prépare à la vaccination de certaines volailles, dont les canards

Contre l’avis des scientifiques de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), la France semble vouloir se protéger d’une introduction du virus IAHP par les oiseaux sauvages en enfermant dès maintenant ses oiseaux non infectés dans des bâtiments, selon une mesure de précaution dans l’immédiat abusive, inutile et d’ailleurs assez peu respectée, surtout dans les petits élevages familiaux de basse-cour. Toutefois, en cas d’infection accidentelle, cette disposition, qui limiterait évidemment l’extension des foyers aviaires, favoriserait aussi une contamination humaine si des oiseaux infectés se trouvaient enfermés. Le port des masques ne serait alors pas un principe de précaution inutile…

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a annoncé, le 31 janvier dernier, la constitution d’un stock de vaccins aviaires de 20 à 100 millions de doses pour une éventuelle vaccination d’urgence. La Commission européenne encourage chaque Etat membre à créer des banques nationales de tels vaccins et constitue en sus un stock communautaire. En France, l’appel d’offres n’a pas été officiellement publié. Il concernerait 100 millions de doses vaccinales contre le virus hautement pathogène, avec une première tranche à 20 millions de doses.

Dans son avis sur la vaccination, l’Afssa ne recommande pas la vaccination des oiseaux dans l’immédiat(1). Néanmoins, elle détaille les conditions dans lesquelles le recours à cette solution serait possible en France, en distinguant la vaccination préventive des canards prêts à gaver de la vaccination “en urgence” ou “en anneau”, en cas d’épizootie, de certaines volailles (poulets de chair exclus).

  • (1) A la date du 3 novembre 2005.

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