Près de la moitié des visites sanitaires restent à faire - La Semaine Vétérinaire n° 1212 du 04/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1212 du 04/02/2006

Élevages bovins. Bilan annuel obligatoire

Actualité

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

La date limite de réalisation de la visite sanitaire obligatoire dans les élevages bovins français est fixée au 31 mars prochain. L'échéance approche et des représentants de la profession s'inquiètent du faible taux de réalisation. En effet, au 11 janvier dernier, 52 % des visites avaient été effectuées. L'officialisation de ce bilan, le 24 janvier, « représente une innovation importante dans la nature des missions confiées au vétérinaire sanitaire », estiment pourtant Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), et Albert-Marie Roy, responsable du groupe de travail “maîtrise sanitaire en élevage” de la fédération.

Certains praticiens ont déjà exprimé un sentiment de malaise à propos de cette visite, expliquant leur volonté de ne pas être juge et partie. « Qui dit visite obligatoire pourrait sous-entendre intervention de contrôle. Même si l'un des objectifs de la visite sanitaire annuelle est de contribuer à identifier les élevages présentant une situation sanitaire “sensible”, ce n'est pas là l'unique objectif de la mission du vétérinaire, lequel n'a d'ailleurs aucun pouvoir de sanction, expliquent nos confrères. La visite annuelle se justifie surtout par des actions d'épidémio-surveillance et de conseil. Elle donne ainsi l'opportunité de faire passer simultanément des messages importants à l'ensemble des éleveurs. »

Prendre le temps d'analyser la situation de l'élevage, de sensibiliser et de proposer

L'objectif de la visite sanitaire annuelle ne se limite pas à une simple enquête épidémiologique, soulignent les représentants de la SNGTV. « Le recueil d'information, l'évaluation et la pédagogie sont les trois principes sur lesquels repose la visite. Ils permettent de construire un dialogue constructif avec l'éleveur », estiment-ils. Il s'agit de prendre le temps d'analyser la situation de l'élevage et d'identifier les points faibles, puis de sensibiliser l'exploitant à l'intérêt de mesures prioritaires et de proposer des solutions concrètes. Christophe Brard et Albert-Marie Roy avancent un autre atout : la démarche appliquée en vue d'une prévention des risques liés aux maladies réputées contagieuses (MRC) est transposable à d'autres risques infectieux, comme la diarrhée virale bovine (BVD). Par ailleurs, la visite peut être l'occasion de proposer la mise en place du bilan sanitaire volontaire qui, pour l'instant, “patine” un peu, en attente de la parution du décret “prescription-délivrance”.

« Oui à une conférence sanitaire annuelle »

La réalisation par les vétérinaires sanitaires d'une visite annuelle dans les élevages bovins marque un tournant majeur dans les missions confiées par l'Etat aux titulaires du mandat sanitaire.

Plus aguerris à la réalisation d'actes techniques et peu désireux de contribuer à la pléthore de contrôles administratifs que subit l'élevage, les vétérinaires ont mis quelques mois à s'approprier cette intervention. Il faut aussi rappeler que la mise en œuvre de cette action s'est trouvée « brouillée » par l'annonce tardive du passage à 20 % du nombre de prélèvements sérologiques par cheptel visant au dépistage de la brucellose. Cette décision, prise dans la hâte, a relancé un débat superflu sur la poursuite de dépistages devenus inutiles au regard des données épidémiologiques.

Ce n'est qu'après cet épisode que les vétérinaires sanitaires ont pu clairement programmer leurs interventions sanitaires et que le taux de réalisation des visites annuelles a décollé.

Autant d'éléments qui doivent militer pour que, comme l'indique le protocole d'accord signé du ministre de l'Agriculture fin 2004, une conférence sanitaire annuelle réunissant les acteurs du sanitaire définisse, plusieurs mois à l'avance, les actions que les vétérinaires sanitaires devront mener lors de la campagne suivante. Sans cette clarification chaque année, il est à craindre que des modifications de dernière minute interfèrent avec la seule mutation d'importance : le passage d'une démarche de contrôle des animaux par des actes techniques à un encadrement des pratiques sanitaires du troupeau.

J.-P. G.
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