1,9 milliard de dollars pour lutter contre la grippe aviaire - La Semaine Vétérinaire n° 1211 du 28/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1211 du 28/01/2006

Influenza aviaire. Conférence internationale de Pékin (Chine)

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les donateurs ont compris que le combat contre l’épizootie exige une responsabilité partagée. Les récents cas turcs ont sans doute contribué à « affiner » leur sensibilisation.

La conférence internationale sur la grippe aviaire, qui s’est tenue à Pékin (Chine) les 17 et 18 janvier derniers, est un succès. La somme allouée à la lutte contre la maladie, annoncée par la Banque mondiale et les cent trente pays participants, avoisine 1,9 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros), ce qui dépasse les objectifs fixés.

En effet, lors d’une première conférence internationale organisée à Genève (Suisse) en novembre dernier, la Banque mondiale avait estimé à environ 1 milliard de dollars la somme nécessaire à la lutte contre la grippe aviaire. Quelques jours avant la conférence, David Nabarro, chargé de ce dossier à l’Organisation des Nations unies (ONU), avait même placé la barre plus haut en jugeant les besoins à 1,5 milliard de dollars sur trois ans. Depuis plus de deux ans, le virus hautement pathogène H5N1 de l’influenza aviaire circule chez les volailles asiatiques. Les messages répétés de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), qui n’ont cessé d’insister sur la nécessité de combattre l’épizootie à la base, chez les animaux, semblent enfin avoir été entendus. En effet, la circulation endémique du virus H5N1 chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est augmente la probabilité qu’il évolue en une souche transmissible d’homme à homme, source de pandémie mondiale. Les récents événements liés à la maladie en Turquie, où quatre personnes en sont officiellement décédées, ont sans doute également contribué à accélérer le déblocage des fonds.

Les Etats-Unis ont proposé 334 millions de dollars, le Japon 135, la Commission européenne 100 millions et l’Australie 60 millions. Au sein de l’Union européenne, la France s’est engagée pour 41 millions de dollars, le Royaume-Uni pour 35 millions, l’Allemagne pour 28 millions et les Pays-Bas pour 13,5 millions. De son côté, la Russie avance 47 millions de dollars. La Chine, bien que touchée par la maladie et qui, il y a deux ans, a “tardé” à reconnaître sa présence sur son territoire, n’envisage d’investir que 10 millions de dollars.

La Banque mondiale a ajouté à ces dons une ligne de crédit de 500 millions de dollars pour aider les pays les plus en difficulté.

L’accent est mis sur un renforcement des services vétérinaires dans certains pays

Les intervenants, et notamment notre confrère Bernard Vallat, directeur général de l’OIE, se sont attachés à convaincre les participants que tous les Etats partagent la responsabilité de combattre la maladie. « Il est de l’intérêt des pays riches d’aider les pays pauvres afin qu’ils se mettent au plus vite en conformité. En agissant de la sorte, ils participent à leur propre protection tout en faisant une bonne action », insiste-t-il aussi dans les colonnes du Monde. Concrètement, la somme obtenue à Pékin servira à améliorer les services vétérinaires dans les pays les plus pauvres concernés par la maladie, à financer les abattages de volailles en cas de foyers déclarés et à indemniser les éleveurs. Elle sera également dédiée au renforcement des systèmes de dépistage précoce du virus, des capacités de diagnostic en laboratoire et des plans d’intervention rapide en cas de contamination humaine. Concernant la vaccination généralisée des volailles, elle ne serait mise en œuvre que si les mesures précédentes se révélaient insuffisantes.

« Plusieurs pays d’Afrique méritent une attention particulière »

Lors de la conférence, David Harcharik, sous-directeur général de la FAO, a par ailleurs rappelé que « le virus de l’influenza aviaire pourrait se diffuser dans les régions de la mer Noire, du Caucase et du Moyen-Orient en raison du commerce et des déplacements d’animaux. Il pourrait même se répandre davantage, notamment lors du retour des oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique au printemps prochain ». Dans ce contexte, « plusieurs pays d’Afrique méritent une attention particulière. Si le virus devait s’incruster dans les campagnes africaines, les conséquences seraient catastrophiques pour un continent déjà éprouvé par la faim et la pauvreté ».

La FAO a invité tous les pays situés sur les routes empruntées par les oiseaux migrateurs à faire preuve de la plus grande vigilance et à contrôler les mouvements des animaux, des denrées alimentaires et des populations dans les zones où le virus est endémique. Une telle vigilance est également fortement recommandée dans les Etats voisins des pays touchés. David Harcharik a en outre insisté sur le fait que « les gouvernements essuieraient un échec s’ils n’accordaient pas à leurs services vétérinaires le soutien politique nécessaire ainsi que les moyens techniques et financiers pour combattre le virus. L’influenza aviaire ne doit pas être considérée comme un problème de santé humaine, mais comme une question de santé à la fois humaine et animale ».

Concrètement, la somme obtenue à Pékin servira à améliorer les services vétérinaires dans les pays les plus pauvres concernés par la maladie, à financer les abattages de volailles en cas de foyers déclarés et à indemniser les éleveurs.© FAO
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