L’acquisition d’une développeuse automatique nécessite un choix raisonné - La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/01/2006

Développement des clichés radiologiques

Gestion

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Auteur(s) : Raphaële Dupré

Après la prise d’un cliché et avant sa lecture et son interprétation, le développement est une étape cruciale qui doit être soignée, notamment via l’emploi d’une développeuse automatique.

Un mauvais développement peut compromettre la lecture finale, au même titre que de mauvaises constantes lors de la prise du cliché radiographique. Il faut alors recommencer la radiographie et, pendant ce temps, le client attend…

L’intensité du “noir du fond” permet d’évaluer la qualité du développement

Quatre ou cinq étapes sont nécessaires au développement. La première, qui est aussi la plus importante, est la révélation. Le cliché est plongé dans un bac contenant un révélateur (adapté au film et au mode de développement), ce qui initie une réaction d’oxydoréduction au cours de laquelle les ions argent sont transformés en argent métallique, dont la couleur est noire.

Le développement dépend de plusieurs paramètres, en particulier la concentration en produits actifs, le temps de séjour dans le bain et la température. Ces trois facteurs sont essentiels et doivent être maîtrisés pour obtenir une bonne révélation.

Lorsque le développement du film est complet, le “noir du fond” est intense. Si la radiographie est sous-développée, le fond est grisé et les doigts sont visibles à travers. L’intensité du “noir du fond” est un moyen fiable et simple d’évaluer la qualité du développement et, ainsi, de détecter un éventuel problème de fonctionnement d’une développeuse automatique (ou de savoir quand il convient de changer les bains lors de développement manuel).

Après la révélation, le fixateur permet d’arrêter le processus du développement en éliminant les ions argent qui n’ont pas réagi et en rendant le cliché transparent. Si la fixation est inefficace, le film garde une couleur beige opaque qui empêche la lecture.

En outre, un film mal rincé devient jaunâtre avec le temps (par la cristallisation de sulfure d’argent).

Le développement manuel est moins fiable, car moins standardisé

Ces différentes étapes sont valables pour les deux modalités de développement qui existent : le développement manuel et le développement automatique. Celui-ci, moins fastidieux et permettant des résultats plus réguliers, est toutefois une solution plus coûteuse. En effet, outre l’achat de la développeuse, il faut tenir compte de l’utilisation d’un volume plus important de réactifs. Par ailleurs, l’entretien des bacs doit être tout aussi régulier et soigneux que pour le développement manuel, même en cas d’emploi occasionnel de la développeuse. Cette dernière permet toutefois d’obtenir un développement constant et standardisé des films.

A l’inverse, le procédé manuel est plus fastidieux, plus long, et fournit des résultats plus irréguliers (à cause de la température des bacs non uniforme, de la mauvaise dilution, etc.). Les clichés peuvent être facilement sous-développés. Dans ce cas, le noircissement est le même que si le réglage des mAs avait été divisé par deux lors de la prise du cliché. Or ce sous-développement est fréquent, car le temps à respecter dans le bain révélateur (habituellement de trois à cinq minutes) est parfois incompatible avec l’attente du client ou la gestion d’une urgence. D’autre part, le cliché n’est pas sec à l’issue de la manipulation.

La comparaison des modèles prend en compte plusieurs paramètres

Selon les besoins, l’achat d’une développeuse automatique est donc à envisager. De nombreux modèles sont disponibles sur le marché, adaptés ou non à l’utilisation en médecine vétérinaire. L’existence de développeuses portables est notamment intéressante en pratique équine. Pour leur part, les caissons “lumière du jour” permettent de s’affranchir de l’emploi d’une lumière rouge et de la nécessité de disposer d’une salle de développement hermétique.

Une fois l’investissement décidé, outre le prix d’achat et d’entretien (notamment le coût des réactifs), la comparaison entre les différents modèles se fait aussi sur l’aspect pratique de la manipulation et le temps de développement. L’encombrement et la simplicité de l’installation du matériel et du nettoyage sont d’autres paramètres à prendre en considération. En moyenne, les clichés sont prêts en deux minutes, mais des disparités existent entre les développeuses. Ainsi, ce temps est de deux minutes pour l’Agfa CP 1000, alors qu’il n’est que de quatre-vingt-dix secondes pour la CP 345.

Pour des prix équivalents, le choix se fait selon les besoins

Prenons l’exemple de quatre développeuses proposées cette année par les centrales d’achat.

• La développeuse Agfa CP 1000, proposée à 4 877 € HT, dispose d’un réservoir de régénération de cinq litres. Elle traite des films de dimensions variées (de 10 à 36 cm de longueur) pour une capacité de soixante films par heure. En contrepartie de ces performances, son poids est conséquent (77 kg avec chimie) et son encombrement non négligeable (55 x 65 x 99 cm). Toutefois, sa simplicité de conception permet un nettoyage et un replacement des pièces relativement faciles.

• La Velopex MD 2000, pour un encombrement à peu près équivalent (67,5 x 71 x 73 cm), présente l’avantage de pouvoir être complétée d’un accessoire utile, un caisson “lumière du jour” qui permet un développement en lumière ambiante. Il autorise également la conservation des films vierges de différents formats à l’abri de la lumière. Le prix de cette développeuse s’élève à 4 890 € HT sans le caisson (il faut compter 865 € HT pour ce dernier). Le traitement des films est rapide (trois minutes pour obtenir un cliché sec) et elle dispose d’un système de convoyage des films breveté autonettoyant, permettant d’obtenir un cliché traité uniformément, sans rayures mécaniques. Elle est en outre équipée d’un témoin de niveau bas des produits chimiques.

• La Velopex extra-X mobile, qui s’adresse aux praticiens équins, est plus compacte et légèrement plus longue (traitement des films en quatre minutes). Disponible pour 5 174 € HT, elle s’installe grâce à une simple prise protégée. Une alimentation en eau et une évacuation standard des eaux usées sont également nécessaires. Couplée à son faible encombrement (38 x 50 x 31,5 cm) pour un poids de 27 kg, livrée avec un support pour voiture et un caisson “lumière du jour”, elle permet de développer les clichés sur place.

• La CP 345 est proposée pour 4 503 € HT. Son intérêt réside dans son faible encombrement (56,5 x 70,8 x 45 cm pour un poids de 30 kg), et son utilisation relativement économique. Le nettoyage doit être effectué toutes les trois à quatre semaines.

Avant de faire son choix, le praticien doit prendre en considération le prix de revient des “consommables” selon la fréquence d’utilisation estimée et l’usage qu’il va faire de la développeuse. Le prix des produits chimiques, en particulier, est légèrement plus élevé pour les développeuses automatiques que pour les bains de développement manuel. Par ailleurs, les machines nécessitent un entretien soigneux, qui exige l’emploi de produits adaptés, mais aussi le remplacement éventuel de certaines pièces. Ces contraintes ont un coût et impliquent une maintenance sérieuse qui peut exiger le recours à une aide technique extérieure. Si les caractéristiques des machines sont relativement similaires, leur achat doit donc être raisonné selon les besoins et la place disponible. A la différence des radiologues en médecine humaine, aidés par des manipulateurs qui prennent en charge l’aspect technique, le vétérinaire doit choisir seul son matériel et sa façon de procéder.

A l’avenir, il optera de plus en plus pour la radiologie numérique qui permettra de s’affranchir de ces choix et de résoudre les problèmes de développement.

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