Des analyses réalisables au cabinet précisent les causes des diarrhées des veaux - La Semaine Vétérinaire n° 1208 du 07/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1208 du 07/01/2006

Pathologie néonatale bovine

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Paul Perié

Des techniques immunochromatographiques sur bandelette et des procédés de coloration sont utilisables.

Les diarrhées représentent encore la majorité des affections observées au cours de la période néonatale. Lors de la journée vétérinaire normande des Groupements techniques vétérinaires (GTV), organisée le 11 octobre dernier à Deauville, notre confrère Frédéric Lallet, praticien à l’Aigle (Orne), a présenté les différentes méthodes de diagnostic réalisables au cabinet.

Des techniques simples donnent des résultats en un quart d’heure

Des techniques immunochromatographiques sur bandelette, utilisables en cabinet, ont été développées (Speed V-Diar 5®). Des anticorps monoclonaux spécifiques de l’agent recherché sont disposés sur chaque bandelette : souche de coronavirus, protéines du groupe des rotavirus, ookystes de Cryptosporidum parvum, facteur d’attachement F5 (K99) d’E. coli et adhésine non fibrillaire CS31A. Cette technique simple donne des résultats en une quinzaine de minutes. La sensibilité est comprise entre 85 et 100 % selon l’agent, et la probabilité de ne pas le détecter ou de le confondre avec un autre est particulièrement faible.

Des méthodes de coloration existent aussi pour la mise en évidence de Cryptosporidium parvum. Dans celle de Ziehl Neelsen modifié, un frottis de fèces est réalisé sur une lame, puis séché et fixé, avant d’être coloré. Les oocystes sont teintés en rouge sur fond vert.

Pour la coloration de Heine, une goutte de prélèvement fécal est mélangée à une autre de carbolfushine, puis étalée sur une lame. Une goutte d’huile à immersion est ensuite ajoutée. Les oocystes apparaissent alors incolores et brillent sur le fond, plus sombre et coloré en rouge.

Enfin, il est possible d’employer la flottation sur lame. Une goutte d’échantillon est directement mélangée à une goutte de solution sucrée de densité élevée. La lame est observée immédiatement. Les oocystes remontent à la surface, ils sont rosâtres avec une à quatre granulations sombres.

« Ces trois méthodes sont simples, économiques et rapides, mais leur manque de sensibilité impose un recours au laboratoire pour un diagnostic de certitude », indique Frédéric Lallet.

La pathogénicité des souches d’Escherichia coli dépend de facteurs de virulence

Les colibacilles et les cryptosporidies semblent être les principaux agents pathogènes rencontrés lors de diarrhées néonatales bovines. La prévalence des cryptosporidies s’échelonne de 18 à 70 % selon les départements. Quant aux rotavirus, ils sont toujours plus fréquents que les coronavirus.

Il existe un nombre important de souches d’E. coli, mais toutes ne sont pas pathogènes. Ce caractère est déterminé par les facteurs de virulence : attachement (adhésines au niveau des pili ou pseudo-capsule), induction d’un attachement effacement, production de toxines (cytotoxiques, etc.), résistances vis-à-vis des antibiotiques ou de la défense locale de l’animal.

L’expression de ces facteurs provoque différentes formes de colibacillose. Les Escherichia coli entérotoxinogènes (ETEC) entraînent une fuite de sodium, de bicarbonate, de chlore et d’eau sans destruction de la muqueuse intestinale. Elles causent une diarrhée profuse chez des veaux de vingt-quatre heures. Les E. coli entéropathogènes (EPEC) sont à l’origine d’une altération des microvillosités. Les E. coli entéro-hémorragiques (EHEC), identiques aux EPEC avec une toxine cytotoxique en plus, engendrent une destruction de la cellule intestinale. Les E. coli nécrotoxinogènes (NTEC) associent une adhésine à une toxine nécrotique. Enfin, les E. coli septicémiques (SEPEC), qui ont les mêmes spécificités que les NTEC, montrent en outre une aptitude à l’invasion.

Quant aux coccidioses, elles atteignent généralement les veaux de plus de trois semaines, le cycle d’Eimera sp. durant vingt et un jours. Mais « certaines coccidies peuvent avoir une période prépatente de huit à dix jours et toucher alors des animaux plus jeunes », précise notre confrère.

La giardiose concernerait les veaux âgés de quinze jours à quatre mois et provoquerait une diarrhée semi-fluide à pâteuse ainsi que des retards de croissance. Elle multiplierait aussi par deux le risque de développer une diarrhée par un autre agent pathogène. Elle demeure difficile à diagnostiquer et son importance est encore mal évaluée.

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