2006 ouvre une fenêtre de conseil aux praticiens ruraux

L’année 2005 a été marquée par la mise en place de la visite sanitaire obligatoire dans les élevages bovins, payée par l’Etat. L’un de ses objectifs est de maintenir une veille sanitaire dans les exploitations, parallèlement à l’allégement inéluctable des prophylaxies obligatoires.

Après avoir connu un début difficile, la visite semble avoir atteint son rythme de croisière. Tous les élevages devraient en avoir bénéficié d’ici à fin mars prochain, comme prévu. Près de la moitié des visites avaient été effectuées à la mi-décembre⁽¹⁾. Les praticiens les ont réalisées bon gré mal gré, certains jugeant le contenu un peu léger. D’autres estiment qu’elles peuvent être l’occasion d’engager le dialogue avec l’exploitant, de pointer du doigt des problèmes sanitaires dans l’élevage et de proposer des plans de prévention. La visite sanitaire 2006, en cours de finalisation, sera sans doute plus étoffée que la précédente, satisfaisant davantage les confrères et les consœurs ruraux. Les avortements pourraient être l’un des thèmes retenus.

La nouvelle politique de maîtrise volontaire des risques sanitaires en élevage semble prometteuse. Annoncée par les organisations professionnelles agricoles et vétérinaires le 28 avril dernier, elle comprend un programme de formation des éleveurs et un bilan sanitaire volontaire. Malheureusement, ces actions, surtout la seconde, peinent à débuter. Le bilan sanitaire volontaire, dont une trame nationale a été élaborée, séduit peu d’éleveurs. Ses thèmes principaux sont le carnet sanitaire, la sécurisation du médicament, les pratiques et l’état sanitaire du troupeau. Facultative, payée par l’éleveur, ses ambitions sont pourtant plus grandes que celles de la visite obligatoire.

La réforme de la PAC peut créer des opportunités

L’un des freins à la mise en application du bilan sanitaire volontaire est la non-publication du décret “prescription-délivrance”. En effet, ce bilan pourrait servir de base à la réalisation de la visite prévue dans le projet de décret (voir l’article ci-dessus). Dans l’attente de ce texte, certains Groupements de défense sanitaire (GDS) rechignent à le “vendre” à leurs adhérents. Une parution du décret en 2006 accélérerait les choses et renforcerait le rôle des praticiens en tant que conseillers privilégiés de l’éleveur.

Décret ou pas, des opportunités devraient être à saisir dans le conseil en élevage cette année. En effet, la deuxième série de mesures de la réforme de la politique agricole commune (PAC) entre en vigueur dès ce mois-ci. Plusieurs études montrent que cela entraînera une baisse de revenu pour les exploitants laitiers. L’obligation d’être rentable sera plus forte. Ils pourraient être amenés à augmenter la productivité de leur élevage. Dans le cadre de la nouvelle PAC, les praticiens seront probablement confrontés à des exploitations laitières plus grandes et plus performantes. Certains praticiens voient dans ces changements une évolution positive, estimant qu’elle pourrait générer des opportunités : approche préventive privilégiée, conseils pointus, etc. Néanmoins, elle impliquera une modification de l’organisation des structures vétérinaires.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1207 des 24 et 31/12/2005 en pages 24 et 25.