Le TGV peut altérer les performances des élevages situés à moins de 300 m de la voie - La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005

Impact du bruit sur les volailles

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Une valeur de 70 décibels (dB) est avancée comme limite acoustique maximale tolérable par les volailles.

Une fois les travaux de construction de la ligne Méditerranée du train à grande vitesse (TGV) terminés, une étude (1) a été conduite en 2004 pour évaluer l’impact du bruit lié au passage des trains sur le comportement et les performances des volailles.

L’enquête a porté sur six élevages distants de 160 à 280 m de la voie : deux de dindes, avec une ventilation statique ; deux de poulets, l’un équipé de ventilation dynamique, l’autre labellisé avec parcours ; deux de pintades, dont un équipé d’une volière.

Le niveau sonore global à l’intérieur des élevages (appelé “LEQ ambiant”) se compose d’une part du bruit de fond émis par les animaux, les équipements et le matériel (ventilateurs, chaînes d’alimentation, etc.) et d’autre part du bruit extérieur (TGV, mais aussi avions, tracteurs, voitures, chiens, etc.).

Lors du passage du train, le LEQ ambiant des bâtiments avec une ventilation statique passe de 60,9 à 69,9 dB en moyenne. A l’extérieur des bâtiments et quel que soit le type de ventilation, il est de 47 dB (au lieu de 65 dB à l’intérieur), en moyenne globale pour les six élevages concernés dans l’étude. L’impact sonore du TGV est donc plus important dehors que dedans. Car le bruit de fond est nettement plus élevé à l’intérieur les élevages, au point que le passage d’un train ne se distingue pas toujours clairement sur les graphiques d’évolution temporelle des mesures de bruit réalisés (surtout dans les bâtiments équipés de ventilation dynamique, particulièrement bruyante). A l’extérieur, en revanche, les courbes indiquent sans équivoque le passage du train.

Pour deux élevages, l’un de dindes et l’autre de pintadeaux, les intensités sonores enregistrées dehors, supérieures à 70 dB en moyenne, laissaient craindre une incidence sur le comportement des oiseaux.

Des modifications comportementales sont notées au passage du train

Quel que soit l’élevage suivi, l’âge, le sexe ou l’espèce de volailles, le TGV n’a provoqué ni panique ni comportement de fuite. Toutefois, des modifications comportementales nettes ont été observées : soit les oiseaux se mettent à courir, soit ils restent figés.

L’évolution des résultats technico-économiques semble peu liée à la mise en place de la ligne à grande vitesse. Cependant, une sensible dégradation des résultats est enregistrée dans les deux élevages où le niveau sonore extérieur dépasse 70 dB : augmentation de la mortalité, dégradation de l’indice de consommation jusqu’à 10 %, diminution de la marge économique pouvant dépasser 20 %.

Cette détérioration peut être en partie due aux poussières, aux vibrations et à d’autres facteurs de stress engendrés par le passage du train. Néanmoins, les auteurs proposent de retenir la valeur de 70 dB comme maximale tolérable par les volailles. Au-delà de ce seuil, certains aménagements pourraient être préconisés, comme une isolation renforcée, un équipement de ventilation dynamique latéral, des entrées d’air placées du côté opposé à la ligne à grande vitesse, ou encore la construction de murs antibruit au niveau de la voie.

Si les résultats chiffrés de l’étude, menée dans des élevages peu nombreux et hétérogènes, sont à prendre avec précaution, ils ont toutefois le mérite d’exister. Ils évoquent un problème rarement abordé dans la littérature. La limite proposée de 70 dB demande confirmation, mais constitue un préalable intéressant à la fixation de normes acoustiques.

Tous les élevages inclus dans l’étude étaient situés à plus de 150 m des voies, les bâtiments situés en deçà de cette distance ayant été expropriés et déplacés. Il n’existe donc pas de références pour des exploitations qui seraient plus proches des voies.

  • (1) Y. Franck, S. Lubac, A. Juzeau : « Impact du bruit sur les élevages de volailles : exemple du passage des trains TGV Sud-Est », Sciences et techniques avicoles, 2005, n° 51, pp. 12-22.

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