La télémédecine est accessible aux praticiens informatisés

Le développement de l’imagerie digitale et de systèmes informatiques puissants a entraîné l’émergence d’une nouvelle pratique médicale : la télémédecine. Elle permet de consulter un confrère (souvent un spécialiste) à distance, soit directement par visioconférence, soit via l’envoi de documents digitaux (photos, images médicales, séquences vidéo).

L’une des premières applications de la télémédecine a été la transmission d’électrocardiogrammes par la ligne téléphonique, dans les années 50. En pratique vétérinaire, elle a émergé en Amérique du Nord il y a dix ans, avec l’apparition de services de téléconsultation par l’Internet, d’abord centrés sur la radiologie, puis étendus à d’autres spécialités telles que la dermatologie, l’ophtalmologie ou la cardiologie. Les spécialités “visuelles”, qui reposent principalement sur l’analyse de documents, sont particulièrement appropriées à la télémédecine. En revanche, celles qui nécessitent le “toucher”, comme la chirurgie, bénéficient plus difficilement de cette méthode, du moins pour le moment.

Le dossier informatique transmis doit inclure une anamnèse complète et des images digitales de qualité suffisante pour permettre un diagnostic équivalent à celui réalisé sur place.

Un atout à la fois pour les praticiens et les propriétaires d’animaux

L’avantage pour le praticien est de pouvoir bénéficier des services de spécialistes quel que soit son lieu d’exercice. De nombreux vétérinaires ne réfèrent pas leurs cas, par manque d’opportunité ou parce qu’ils craignent parfois de perdre leur client au profit de la clinique spécialisée. Or la télémédecine permet de consulter un dermatologue ou un ophtalmologue rapidement, sans que le client ait besoin de se déplacer. En outre, le spécialiste peut être choisi selon ses compétences ou des affinités personnelles et non uniquement en raison de sa proximité. La concurrence entre spécialistes peut alors jouer pleinement et le vétérinaire demandeur est certain de ne pas perdre son client au profit du confrère consulté.

Sur le plan déontologique, un propriétaire ne peut donc pas demander lui-même une consultation à distance pour son animal. C’est au vétérinaire de le faire, en envoyant les documents nécessaires au spécialiste. Les résultats sont transmis au praticien qui en informe à son tour son client. Le propriétaire doit en outre être informé de l’intervention du spécialiste dans le diagnostic ou le traitement de son animal.

De nombreuses structures en France possèdent déjà le matériel nécessaire à la télémédecine : un ordinateur, une connexion à l’Internet haut débit, des moyens de numérisation (scanner, appareil photo ou caméscope numérique). Il s’agit pour le praticien de constituer un dossier médical informatisé contenant, en fichiers attachés, les images produites (radiographie, échographie, ou encore photos de lésions). Ce dossier est envoyé au spécialiste choisi qui rédige alors un rapport sur la base des informations fournies. Une réponse rapide est obtenue, généralement dans les vingt-quatre heures.