L’agressivité canine soulève des questions de terrain - La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005

Bien-être animal. Législation et gestion au quotidien

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Un symposium sur le bien-être animal s’est tenu le 4 décembre dernier dans le cadre des journées annuelles de l’Afvac, organisées à Toulouse. Il a permis aux confrères d’évoquer les problématiques auxquelles ils peuvent être confrontés au quotidien, notamment par rapport aux chiens agressifs et à l’application pratique de la loi du 6 janvier 1999 relative aux chiens dangereux et à la protection animale.

Claude Beata, consultant en comportement (Var), a notamment développé le thème « traiter ou euthanasier les chiens agressifs ? ». Une question qui ne lui convient pas, a-t-il déclaré en préambule. Les éventuels problèmes juridiques liés à la gestion de ces animaux ont été évoqués. Notre confrère estime que lorsqu’il existe un danger réel pour les personnes, il est possible de s’affranchir du secret professionnel.

Etablir un document qui notifie la dangerosité du chien peut être utile

Par ailleurs, le vétérinaire chargé d’apprécier ce danger doit-il être un comportementaliste ? Dans ce domaine, il convient d’être vigilant à la notion de perte de chance qui pourrait être évoquée en cas de litige si le chien avait été examiné par un confrère généraliste. « Dans les situations qui mettent en jeu un animal agressif, il est recommandé de le faire évaluer par un vétérinaire comportementaliste », estime ainsi Christian Diaz, président de l’Association francophone des vétérinaires praticiens de l'expertise (AFVE). Il est en outre conseillé de faire signer au propriétaire un document qui notifie la dangerosité de son chien. « A défaut, nous pourrions être attaqués pour ne pas avoir rempli notre devoir d’information », poursuit Christian Diaz.

Notre consœur Joëlle Finez-Leteneur, comportementaliste dans le Nord, a également rappelé que la prise en charge des troubles du comportement doit s’effectuer à un niveau individuel, mais aussi collectif, ce qui implique une prise en compte et une responsabilisation des différents protagonistes du monde canin. Dans ce cadre, les écoles du chiot sont des voies intéressantes.

« Nous sommes tenus au secret professionnel et nous n’avons pas à fournir la liste des personnes qui possèdent des chiens de première catégorie », explique Christian Diaz. En outre, il n’existe aucune raison de refuser de soigner ces animaux. Mais lorsqu’ils sont présentés en consultation, la salle d’attente doit-elle être perçue comme un lieu privé, puisque la loi du 6 janvier 1999 interdit leur présence dans les lieux publics ? Tel est en effet le cas, car le confrère y reçoit une clientèle privée.

Le problème du passage des frontières a également été évoqué, dans le cadre de l’importation illégale en France de chiots âgés de moins de trois mois. « Cela peut relever du dol », précise Christian Diaz. Par ailleurs, lors de l’arrivée d’un chien non identifié en provenance d’Afrique du Nord, région où le risque de rage n’est pas négligeable, il convient de prévenir les propriétaires du danger encouru et d’informer la Direction des services vétérinaires (DSV).

Les participants se sont en outre interrogés sur la possibilité d’apporter des soins à un animal qui fait partie d’un protocole de suivi pour chien mordeur. S’il est en effet envisageable de le soigner, il convient, par exemple, de ne pas lui administrer de psychotropes qui interféreraient avec l’examen de l’animal.

Autre problème soulevé : l’attitude à adopter lorsqu’un propriétaire décide d’euthanasier son chien après qu’il a mordu quelqu’un. Que faire alors entre le moment de la morsure et le délai d’attente instauré avant l’euthanasie pour la surveillance des chiens mordeurs (qui demande trois examens par le vétérinaire) ? En effet, le maître souhaite parfois se séparer de l’animal sans attendre, dès le jour de l’accident. Le placement en fourrière peut alors être utile. En outre, certains se rétractent dans les jours qui suivent leur première décision.

Autant de situations qui impliquent un fort enjeu émotionnel. Selon notre consœur Catherine Mège, comportementaliste, « la réalisation d’une consultation comportementale permet de prendre du recul par rapport à ce contexte ».

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