La vaccination des volailles n’est pas une chose aisée au Viêtnam, selon VSF - La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005

Influenza aviaire. Stratégie de lutte

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Pour l’association, la lutte contre l’épizootie exige aussi l’amélioration des services vétérinaires et logistiques.

Si les représentants au Viêtnam de l’association Agronomes et vétérinaires sans frontières (VSF-Cicda) jugent indispensable de juguler l’épizootie de grippe aviaire à sa base, chez les animaux, dans les pays où le virus est endémique, ils considèrent toutefois que « la vaccination n’est pas la solution la plus adaptée dans le contexte vietnamien »(1). Les principales raisons évoquées par VSF sont l’organisation de l’élevage en petites unités dispersées, parfois dans des zones difficiles d’accès, et le coût élevé d’une opération vaccinale.

Les membres de VSF au Viêtnam estiment par ailleurs que les campagnes de vaccination sont efficaces à condition de toucher l’ensemble des volailles. Or cela n’a pas été le cas de celle engagée en septembre dernier dans le pays, qui devait concerner 60 à 80 % des volailles.

Renforcer les services vétérinaires et la transmission des informations

Toujours selon l’association (dont les projets au Viêtnam sont coordonnés par notre confrère Patrice Gautier), « le problème lié à la grippe aviaire peut être résolu en améliorant les capacités de gestion et le pouvoir des services vétérinaires privés et publics. Cela passe par un renforcement des liens entre les différents acteurs (services vétérinaires, éleveurs, entreprises d’aliments du bétail) et de la transmission de l’information ». « Ce n’est que si, et seulement si ces aspects sont améliorés que les mesures “techniques”, du type détection et contrôle rapide des foyers, abattage, vaccination, etc., pourront être efficaces », insiste VSF.

En outre, « si l’abattage sélectif (des volailles de l’élevage infecté et des autres élevages en contact) est une solution efficace, l’abattage systématique dans un rayon de 3 km autour des exploitations infectées n’est pas forcément nécessaire. Une enquête doit pouvoir permettre de connaître les mouvements des hommes, des animaux, des équipements et des véhicules au cours des trois semaines qui ont précédé la suspicion. L’abattage sélectif peut se révéler moins coûteux qu’un abattage à l’aveugle ».

La vaccination est indispensable, estime pour sa part l’OIE

La position de VSF Viêtnam quant à la vaccination diffère quelque peu de celle de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Cette dernière considère que la vaccination des volailles est à préconiser dans les pays où le virus est endémique et qui ne sont pas en mesure de combattre le H5N1 par le seul abattage.

« Certes, la restructuration des services vétérinaires et logistiques est indispensable au Viêtnam, mais elle nécessite du temps. Or il y en a déjà eu assez de perdu dans cette lutte contre la grippe aviaire, estime Jean-Luc Angot, directeur adjoint de l’OIE. Il est vrai qu’en matière de vaccination au Viêtnam, le bémol vient de la Chine, qui a décidé de vacciner toutes ses volailles à la mi-novembre(2). Nous pensions pouvoir utiliser la capacité de production chinoise – plus de 100 millions de doses de vaccin aviaire mensuelles –, mais si elle l’utilise en totalité pour son propre cheptel, cela peut être gênant. » Toutefois, le Viêtnam peut se procurer des doses de vaccins ailleurs, voire en produire s’il dispose de financements suffisants. En outre, des aides internationales sont promises. La Banque asiatique de développement (BAD) a annoncé l’octroi d’un don de trente millions de dollars au Viêtnam, au Cambodge et au Laos, le 29 novembre dernier, afin de les aider à lutter contre la grippe aviaire.

Le Viêtnam est le pays le plus durablement touché par la maladie. Au 25 novembre, 1 838 foyers avaient été recensés depuis le début de l’épizootie, fin 2003. Ce pays est l’un de ceux où le risque de mutation du virus H5N1 est le plus important. D’où l’urgence d’une lutte organisée et efficace.

  • (1) Communiqué de VSF-Cicda daté du 28/11/2005.

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005 en page 18.

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