La qualification du personnel auxiliaire s’organise - La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005

Auxiliaires vétérinaires. Régionalisation de la formation

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

La validation des acquis de l’expérience (VAE) et la formation continue tout au long du parcours professionnel sont deux nouveaux outils destinés à favoriser la qualification.

Les deux projets européens Phénix et Hermès (voir encadré) ont pour objectif de favoriser le recours à la formation continue et d’ouvrir de nouvelles voies de motivation et de qualification pour les auxiliaires des secteurs de santé. Ils se sont intéressés à la formation et aux attentes à la fois du personnel et des employeurs vétérinaires. Les premières données récoltées ont fait l’objet d’une présentation l’an passé, lors des Rencontres nationales vétérinaires de La Rochelle, et sont confirmées aujourd’hui par de nouveaux résultats. Désormais, la formation continue et la validation des acquis de l’expérience (la VAE a été relancée par la loi de modernisation sociale de 2002) permettent d’envisager autrement l’évolution professionnelle. L’accès à ces dispositifs est perçu avec un intérêt majeur par les personnels sans qualification professionnelle, dans un objectif d’évolution, mais aussi d’acquis pour un éventuel changement de lieu d’exercice.

La formation continue est une attente commune du salarié et de l’employeur

La formation est l’élément majeur qui ressort des études Phénix et Hermès. Elle constitue une attente de la part de l’employeur comme du salarié. Néanmoins, il apparaît que leur motivation commune diminue avec l’âge. L’obstacle premier à la formation reste le remplacement du personnel durant son absence : c’est un argument avancé dans 68 % des cas. La solution majoritairement adoptée est alors l’augmentation du temps de travail des salariés habituellement à temps partiel. Le recours à du personnel extérieur à la clinique est plus rare, car il n’est pas toujours aisé de trouver un remplaçant pour un besoin ponctuel. Le partage des tâches est adopté dans 12 % des cas. « Les confrères peuvent avoir du mal à entrer dans le système de la formation, car ils ont peur des absences et des coûts qui y sont rattachés. C’est pourquoi nous devons les sensibiliser à la plus-value que représente un personnel qualifié et motivé », explique Michèle Colin, responsable ingénierie du Gipsa(1) (ex-CNFA, voir encadré), en charge de ces projets.

L’un des objectifs est aussi de favoriser le recrutement commun des salariés entre les secteurs de santé. Outre le recours à des compétences transversales, cela présente un intérêt au niveau du cumul possible de postes à temps partiel, dans des zones ou des structures où l’embauche d’une personne à temps plein ne serait pas envisageable. « Les entretiens nous ont montré que le temps partiel n’est pas, en général, un choix du salarié, mais est imposé par l’employeur pour des raisons de fonctionnement de l’entreprise », explique Michèle Colin.

La formation au poste de travail s’effectue surtout par la voie du tutorat

La formation des nouveaux recrutés s’effectue majoritairement par l’employeur lui-même. Ensuite, sont désignés tuteurs, par ordre décroissant : un salarié expérimenté non qualifié (l’expérience est donc reconnue par les employeurs, malgré l’absence de diplôme !), un salarié qualifié, un autre vétérinaire de la clinique, voire un peu tout le monde. Le recours aux auxiliaires expérimentés pour former un nouveau salarié peut donc encore être développé ; c’est l’une des pistes ouvertes par le projet Hermès.

Les objectifs de ce projet sont de capitaliser les moyens et les méthodes entre les professions libérales, au service de l’évolution des compétences de leurs salariés. « Nous souhaitons rapprocher la formation des entreprises et pour cela recenser et mettre en commun les moyens de formation entre les secteurs libéraux au sein des régions », explique Michèle Colin. Pour la formation, l’accent est aussi mis sur « la création d’un réseau d’entreprises formatrices en valorisant les compétences des salariés expérimentés qualifiés qui y travaillent ». L’activité d’insertion permettra en outre d’accompagner les personnes en difficulté vers la qualification et « de construire un parcours professionnel permettant aux demandeurs d’emploi de découvrir les métiers auxiliaires des professions libérales de santé pour s’y intégrer ». Enfin, comme plusieurs catégories de salariés semblent avoir du mal à s’impliquer dans une évolution professionnelle, en particulier celle des seniors, le but d’Hermès est de les accompagner vers la VAE ou la formation tout au long de la vie professionnelle. « D’un point de vue “culturel”, les salariés seniors ne se pensent souvent pas capables de suivre ces parcours et craignent d’aller se confronter à la formation. Cela constitue un frein, car ils n’ont pas assez confiance en eux pour évoluer », précise Michèle Colin.

Toutes les formations ne sont pas diplômantes ou reconnues par la profession

Si le monde du vivant continue de faire rêver de nombreux jeunes, la vigilance doit rester de mise. En effet, plusieurs formations, parfois d’un coût élevé, prétendent délivrer des diplômes d’auxiliaires ou d’aides-soignants qui ne sont pas reconnus dans le secteur vétérinaire. A l’issue de leur formation, les étudiants n’obtiennent pas le titre officiel et leur qualification n’est donc pas inscrite dans la convention collective, contrairement au titre homologué d’auxiliaire de santé vétérinaire.

En outre, toutes ces formations n’ont pas un niveau uniformisé. Il est notamment difficile d’envisager de se former à la pratique par des systèmes à distance. Pour remédier à cette situation, la VAE peut permettre, lors d’une mauvaise orientation, d’obtenir l’un des titres officiels d’auxiliaire délivré par le Gipsa, après une expérience de trois ans au sein d’une clinique vétérinaire.

  • (1) Gipsa : Groupement d’intérêt public de santé animale.

Les phases des projets Phénix et Hermès

• Le projet Phénix fait partie du programme européen Equal et englobe plusieurs professions libérales de santé (vétérinaires, pharmaciens, radiologues). Pour la profession vétérinaire, le Gipsa et le SNVEL en ont été les promoteurs, selon trois étapes :

- une enquête nationale, réalisée auprès des praticiens en 2002 ;

- une approche intra-entreprises fondée sur des entretiens individuels réalisés auprès du personnel et des employeurs dans les cliniques : le premier a eu lieu de façon indépendante avec l’employeur d’une part et le salarié d’autre part, afin de recueillir leur vision respective des compétences développées par l’auxiliaire ; le second a permis de restituer à chaque partie, après quelques semaines, la synthèse de leurs évaluations et d’identifier les compétences acquises à valoriser par l’auxiliaire, ainsi que celles qui restent à développer, notamment par le biais de la formation ;

- l’élaboration d’un plan de formation professionnelle individualisé, centré sur les besoins identifiés.

• Le projet Hermès a succédé au projet Phénix afin de renforcer la synergie interprofessionnelle au service des très petites entreprises libérales. Le constat de départ est celui d’une pénurie croissante de personnel qualifié dans les professions de santé. L’objectif est alors d’aider les salariés expérimentés à se qualifier et à entretenir leurs compétences, de favoriser le transfert de savoir entre salariés et d’encourager l’accès à la formation via une organisation facilitée.

M. N.

Les centres de formation du Gipsa

Le Groupement d’intérêt public de santé animale (Gipsa) a remplacé le Centre national de formation par alternance (CNFA) pour gérer, au plan national, la formation du personnel auxiliaire des vétérinaires praticiens. La convention constitutive du Gipsa, signée le 21 avril dernier, a pour objectif la mise en œuvre de la politique de formation et de qualification des auxiliaires vétérinaires, qu’il s’agisse des jeunes recrutés par l’apprentissage ou des salariés en poste.

Ce groupement s’appuie sur un réseau de centres de formation régionaux d’apprentissage (CFA). Il est lié par convention avec les conseils régionaux pour les formations par apprentissage et avec l’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA PL) pour les contrats de professionnalisation et la formation continue.

Actuellement, cinq sites de formation sont répartis dans l’Hexagone : trois en région parisienne (Poissy, Juvisy-sur-Orge, Rambouillet), un en région Aquitaine (Bordeaux), un en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Aix-en-Provence). D’autres sites devraient voir le jour en 2006-2007 (régions Nord, Est, Centre-Est, Ouest).

M. N.
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