La vaccination est envisageable, mais « pas dans l’immédiat » - La Semaine Vétérinaire n° 1202 du 19/11/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1202 du 19/11/2005

Influenza aviaire hautement pathogène. Avis de l’Afssa

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Compte tenu de la situation sanitaire actuelle au regard de l’influenza aviaire, tant en France que dans les autres pays de l’Union, l’Afssa ne recommande pas le recours à la vaccination des volailles dans l’immédiat [dans l’Hexagone] », concluent les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), dans un avis du 3 novembre dernier. Il complète celui du 25 août relatif au même sujet. Toutefois, le terme « immédiat » reste vague et l’Agence préfère jouer la prudence. Elle considère en effet que le recours à la vaccination est « possible dans le cadre du risque influenza H5N1 hautement pathogène, seul étudié dans cet avis, dans certaines conditions ».

Ainsi, selon les experts, « la vaccination préventive devrait être initiée dès la suspicion de contamination des couloirs migratoires “Rhin-Rhône” [dès cet automne indique l’avis] ou “Est-Atlantique” (observation d’une succession de foyers dans des pays de l’Union situés sur cet axe, non imputables à une cause autre que les oiseaux migrateurs) ». Cette vaccination préventive concernerait uniquement les canards prêts à gaver et se ferait à l’aide d’un vaccin à virus inactivé (voir encadré). Elle pourrait se limiter aux départements de la Vendée, de Loire-Atlantique et « éventuellement » des Landes.

La vaccination pour certaines espèces et à certaines conditions

Concernant la vaccination d’urgence en anneau, les experts de l’Afssa ne l’envisagent « qu’en cas d’apparition de foyers dans une zone de forte densité avicole et d’insuffisance avérée de l’efficacité des seules mesures de police sanitaire, tout en maintenant une prophylaxie strictement sanitaire chez certains types d’oiseaux et d’élevages (oiseaux en fin de période d’engraissement et oiseaux de basse-cour) ». L’avis précise « qu’il va de soi qu’une telle vaccination prendrait en considération le souci de préserver prioritairement les lignées génétiques des élevages de sélection, ainsi que les volailles sensibles et/ou à durée de vie longue et/ou à haute valeur économique (reproducteurs et multiplicateurs des espèces poules, dindes, canards, ainsi que les pondeuses et éventuellement les dindes de chair) ».

L’Afssa évoque également le cas particulier des oiseaux détenus dans les parcs zoologiques. Elle considère que la vaccination des volatiles captifs des espèces sensibles (dont une liste est jointe en annexe III de l’avis) serait également recommandée en cas de suspicion avérée de contamination des couloirs “Rhin-Rhône” ou “Est-Atlantique”. Cette vaccination s’appliquerait seulement aux oiseaux maintenus dans des conditions excluant tout contact direct ou indirect avec des volailles domestiques ou des oiseaux sauvages libres.

Saisis par les ministères de la Santé et de l’Agriculture sur l’opportunité de la vaccination des volailles, le 20 août dernier, les experts de l’Afssa rendent donc un avis qui repose sur plusieurs incertitudes, notamment en terme de plan de vol des oiseaux migrateurs.

  • L’avis de l’Afssa sur « l’opportunité du recours à la vaccination des volailles domestiques et des oiseaux captifs des parcs zoologiques contre l’influenza aviaire hautement pathogène », daté du 3/11/2005, est disponible en intégralité sur le site www.afssa.frApport Apport

Choix du vaccin

Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), les vaccins contre le risque actuel de grippe aviaire, à utiliser chez les volailles s’il y a lieu, seraient de type inactivé ou recombinants (fowlpox virus).

La souche vaccinale devra appartenir à la lignée eurasienne (de type faiblement pathogène dans le cas de vaccin inactivé), sous une forme monovalente (valence H5 uniquement, avec un sous-type de neuraminidase différent de N1 pour distinguer les animaux vaccinés des animaux infectés).

N. D.
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