LES THÉSARDS SORTENT “GRANDIS” DE CET EXERCICE IMPOSÉ - La Semaine Vétérinaire n° 1201 du 12/11/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1201 du 12/11/2005

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Auteur(s) : Valérie Zanini

L’univers professionnel est un espace qui se mérite. Six ans de formation sont nécessaires, auxquels s’ajoute l’ultime épreuve, celle de la thèse, dernier cordon reliant le futur diplômé à son école. Sa rupture est plus ou moins pénible. Elle permet toutefois à l’étudiant de grandir.

Peur du vide ? Il faut pourtant sauter dans la vie active une fois la thèse en poche. Si certains redoutent ce moment qui marque la fin d’une certaine insouciance, liée aux études, d’autres trépignent d’impatience à l’idée de devenir “docteur”. La préparation d’une thèse vétérinaire est donc une période vécue avec une certaine ambivalence, où se mêlent des sentiments positifs comme négatifs.

D’ailleurs, c’est après plusieurs années de recul que certains confrères reconnaissent que ce qu’ils ont subi comme une contrainte s’est au final transformé en bon souvenir.

Près d’un vétérinaire sur deux considère l’exercice comme utile

Interrogés via l’Internet (Planete-vet.com) sur l’intérêt de la thèse vétérinaire, 560 confrères ont exprimé leur perception de ce “passage obligé” (voir graphique). Pour 49,5 % d’entre eux, cet exercice se révèle utile, notamment parce qu’il contribue à compléter la formation dispensée dans les écoles. « C’est une expérience directe de la science. Elle permet de mieux comprendre ce qui peut réellement en être déduit, et les limites des avancées scientifiques », témoigne Gaël Virlouvet (Vendée). « Elle permet de s’informer plus profondément sur un sujet intéressant », estime pour sa part Adrien Cristinelli (Meurthe-et-Moselle). Notre consœur Elise Jézéquel (Loire-Atlantique) est, quant à elle, pragmatique : « Etant donné que la thèse est obligatoire et qu’elle exige d’y consacrer du temps, l’idéal est de choisir un sujet qui nous intéresse et qui pourra nous être utile plus tard lors de notre exercice. » C’est également ce que recommande le professeur Bernard Toma, responsable de la pédagogie à l’école d’Alfort (voir l’article ci-dessous). « La thèse est d’autant plus profitable que le thème choisi est en relation avec le secteur d’activité vers lequel l’étudiant souhaite s’orienter », souligne-t-il.

Le chemin de la soutenance est parfois semé d’embûches

Tout n’est pas rose dans la vie du thésard. D’autant qu’il est souvent amené à se frotter à des techniques qu’il maîtrise mal (recherches bibliographiques, rédaction scientifique, gestion informatique des données, etc.). Lors d’une enquête de satisfaction(1) réalisée à l’ENVA au cours de l’année scolaire 1999-2000, une quarantaine d’étudiants ont exprimé les problèmes rencontrés au cours de la réalisation de leur travail personnel.

L’un d’eux cite les nombreux déplacements qu’il a dû réaliser en raison de l’absence de matériel informatique performant à son domicile. Un autre considère que l’analyse statistique des résultats a été particulièrement chronophage. Pour certains, les difficultés ont concerné la rédaction de la thèse, la traduction des publications scientifiques anglaises, la synthèse des multiples informations pour constituer un ensemble cohérent, etc. Mais n’est-il pas enrichissant de pouvoir finalement surmonter ces embûches ? Ainsi, 92 % des étudiants qui ont participé à cette enquête estiment que la thèse leur a appris quelque chose. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils en gardent un bon souvenir…

Certains envisagent de tordre le cou à cette « pénible » contrainte

« En tant que “thésarde”, je maintiens que la thèse est un exercice contraignant. Certes, elle souligne la fin théorique de notre cursus, mais nous devons y consacrer un volume horaire conséquent, le plus souvent sur notre temps libre », estime Aude Morvan (Loire-Atlantique).

Pour Hélène Grosjean (Oise), ce travail « ne modifie pas notre valeur ». D’autant que « lorsqu’on se destine à la pratique, un stage serait plus judicieux », suggère Hélène Charles (Gard). Le caractère non obligatoire de la thèse pour certains étudiants vétérinaires européens fait aussi grincer des dents (voir l’article en page 33). Par exemple, à la faculté de Liège (Belgique), le diplôme est obtenu après un stage pratique. Pourtant, lorsque les confrères issus de cette faculté s’inscrivent à l’Ordre en France, ils peuvent se prévaloir du titre de docteur. Certains, comme Simon Quilly (Loire-Atlantique), estiment qu’un examen de fin d’études serait préférable.

Faut-il s’attendre à une réforme de la thèse au même titre que celle des études vétérinaires ? L’Ordre répond par la négative, indiquant ainsi aux futures générations de vétérinaires que la soutenance de la thèse continuera de conditionner le droit d’exercer.

  • (1) « Enquête de satisfaction sur la soutenance des thèses de doctorat vétérinaire de l’école d’Alfort, année 1999-2000 », réalisée par l’intermédiaire d’un questionnaire de satisfaction remis à 100 vétérinaires soutenant leur thèse. 40 ont répondu.

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