Les praticiens sont prêts à espacer les rappels en préservant une consultation annuelle - La Semaine Vétérinaire n° 1200 du 29/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1200 du 29/10/2005

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Valérie Zanini

Etes-vous à jour de vos vaccins ? Outre le tétanos et la rage (contre lesquels vous veillez peut-être à être efficacement protégés), prêtez-vous attention aux autres valences (diphtérie, polyomyélite, etc.) ? Il fut un temps où vos parents, l’Education nationale et l’armée (quand le service militaire était d’actualité) ont veillé à maintenir votre couverture vaccinale. En passant dans la vie active, vous avez hérité du devoir de gérer seul votre statut immunitaire. Pas simple quand certains rappels ne se pratiquent que tous les dix ou quinze ans ou que certains vaccins (contre la rage notamment) se renouvellent après un titrage du taux d’anticorps. Ce qui peut vous paraître difficile ou fastidieux risque de susciter la même réaction chez vos clients si d’aventure le protocole vaccinal des animaux vient à se compliquer.

Un renouvellement de six mois à trois ans selon les valences

Outre-Atlantique, des recherches scientifiques ont été menées sous la pression des associations protectrices des animaux afin d’étudier la possibilité d’espacer les rappels vaccinaux. Les résultats montrent que la vaccination contre la maladie de Carré, la parvovirose et l’hépatite de Rubarth peut, avec les vaccins adaptés(1), n’être renouvelée que tous les trois ans sans affecter le niveau de protection des chiens. Parallèlement, la valence leptospirose reste conseillée tous les six à douze mois, selon le contexte épidémiologique. Les protocoles deviennent donc difficiles à gérer, aussi bien pour le client que pour le praticien.

« Nous avons déjà du mal à motiver nos clients lors de rappels annuels, il est illusoire d’espérer les voir revenir tous les trois ans », s’inquiètent certains confrères. Le risque de rupture d’immunité leur paraît élevé, malgré les études d’efficacité qui démontrent le contraire.

Moins de prévention signifie logiquement plus d’urgences

« Trois ans, c’est long. D’une visite à l’autre, beaucoup d’événements peuvent se produire dans la vie de l’animal sans que nous puissions forcément intervenir à temps », précisent certains praticiens. La consultation vaccinale est en effet l’occasion de pratiquer un examen général et de détecter précocement certains signaux d’alerte, comme une polyuro-polydipsie. « Quelle que soit l’évolution des protocoles vaccinaux, il est essentiel qu’une visite annuelle soit maintenue si nous ne voulons pas devenir des urgentistes. »

  • (1) Un vaccin contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth et la parvovirose a obtenu une AMM en Grande-Bretagne avec un protocole comprenant un rappel tous les trois ans après une primo-vacccination. En outre, aux Etats-Unis, plusieurs fabricants de vaccins conseillent désormais des rappels plus espacés pour ces trois valences.

Réactions Internet

Sachons rester prudents

Les rappels vaccinaux sont souvent la seule occasion de voir les animaux durant l’année et donc notre seule chance de déceler certains troubles ou affections. En outre, les chiens, comme les hommes, ne réagissent pas de façon identique à la vaccination. Comment être certain que tous seront effectivement protégés durant l’intervalle écoulé entre deux rappels ? La biologie n’est pas une science exacte. De fait, un excès de prudence est parfois utile. D’autant que ces études américaines ne font pas encore l’unanimité.

Christelle Laurent

Maintenir une visite annuelle

Dans notre pays, la culture préventive est peu développée. Supprimer la visite vaccinale annuelle risque d’empêcher le diagnostic de certaines affections de manière précoce. Car nous ne faisons pas que vacciner durant cette consultation. Elle nous permet de faire le point sur l’état de santé de l’animal. Il me paraît risqué de réaliser ce bilan tous les trois ans, car des maladies peuvent se déclarer et évoluer durant ce laps de temps, jusqu’à mettre en péril le pronostic vital de l’animal.

Magali Marbach-Mevel

Nous risquons des pépins

Vacciner ne signifie pas protéger à 100 %. Dans un effectif, certains présentent une réponse immunitaire insuffisante malgré un protocole correctement effectué. Nous observons régulièrement un titrage en anticorps antirabiques inférieur au seuil requis chez des chiens normalement vaccinés. Dans les élevages, des cas de parvovirose et de maladie de Carré persistent malgré un suivi vaccinal rigoureux. Si les rappels sont espacés de trois ans, le nombre d’affections augmentera.

Yves Piedvache
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