« L’ESB n’est pas totalement sous contrôle »

Je constate que les crédits accordés actuellement à la recherche sur les maladies à prions diminuent, en France et en Europe. La crise est considérée comme passée. L’assouplissement des mesures de lutte contre l’ESB est une bonne chose dès lors qu’il s’agit de remplacer de façon pondérée des dispositions globales, qui coûtent cher, par d’autres, ciblées, qui offrent une protection égale, voire supérieure pour la santé humaine et animale, pour un coût qui devient raisonnable. Les avancées scientifiques, qui ont d’ores et déjà permis de définir ces mesures plus adaptées, permettront d’aller encore plus loin. Les crédits alloués à la recherche, minimes par rapport aux pertes engendrées lors de périodes de crise (avec un ratio de 1/1 000 au niveau de l’Europe), doivent donc être pérennisés.

Par ailleurs, la vigilance est toujours de mise. Même si le nombre de cas d’ESB a diminué globalement en Europe, des zones d’ombre subsistent vis-à-vis des maladies à prions (ESB chez les petits ruminants, risque transfusionnel de transmission du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, etc.). Localement, la découverte de nouveaux cas – un bovin positif polonais né en 2002 et un cas britannique né en 2001 – démontre que l’affection n’est pas totalement sous contrôle. Le Canada subit une crise sans précédent depuis mai 2003. Pour leur part, les Etats-Unis ont reconnu leur premier cas d’ESB en juin 2005 et la diffusion d’aliments contaminés a été mondiale. La durée d’incubation de l’ESB et du vMCJ est particulièrement longue et il est trop tôt pour baisser la garde. La prévention, étayée par les données scientifiques, sera toujours plus efficace que la gestion d’une crise.

• (1) Commissariat à l’énergie atomique.