Congrès Avef à Angers. Les vermifuges à la pomme et au praziquantel font la différence
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
Sur les stands ou sur l’Internet, l’offre de vermifuges endectocides s’élargit, à un prix jusqu’à 40 % moins cher.
Le lancement des génériques d’ivermectine restera le point majeur de l’exposition commerciale du congrès annuel de l’Association vétérinaire équine française (Avef) à Angers. Premier stand et première surprise : Audevard présente aussi un générique d’ivermectine, Noromectin®. Il est fabriqué par Norbrook, l’un des nombreux laboratoires irlandais réputés pour le développement de génériques européens. Toutefois, ce dernier n’a pas encore obtenu officiellement de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) les autorisations de mise sur le marché (AMM) pour commercialiser cette seringue en France. Le distributeur français Audevard a donc profité du congrès de l’Avef pour organiser le lancement marketing de son produit, dont les AMM sont « en cours ». La disponibilité réelle de Noromectin® est annoncée pour la fin de l’année, voire au début 2006.
Les caractéristiques techniques de ce générique inattendu sont apparemment similaires à celles des princeps Eqvalan® (Merial) ou Furexel® (Janssen), à l’exception du prix. Le slogan du nouveau vermifuge, « une protection maximale pour un prix minimal », est ciblé sur cet argument, le tarif centrale annoncé devant être 40 % inférieur à celui des princeps, soit aux alentours de 8 €. Audevard souligne que les vétérinaires peuvent néanmoins conserver leur marge en valeur absolue, tout en faisant bénéficier leurs clients d’un générique moins cher.
Deux autres laboratoires, Ceva et Virbac, présentent aussi des pâtes orales d’ivermectine, disponibles depuis le 30 septembre en centrales à des prix “seulement” 15 à 20 % moins chers que les deux princeps.
Pour Ceva, « l’important, c’est la pomme ». La pâte orale d’ivermectine Bimectine®, aromatisée, constitue un véritable atout pour faciliter l’administration de ces seringues. Virbac présente de son côté une pâte orale simple à base d’ivermectine, Eraquell®. Mais, pour ce laboratoire, l’important c’est le praziquantel, associé à l’ivermectine et dosé à 1,5 mg/kg dans la seringue Equimax®. En sus de l’activité de l’ivermectine, le nouveau vermifuge est efficace contre les trois espèces de ténias. En outre, il est le seul à combiner un endectocide et le praziquantel et à être indiqué, selon le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP), à la fois chez les poulains (à partir de quinze jours d’âge), les juments gestantes ou allaitantes et les étalons reproducteurs. Ses concurrents ne sont sans doute pas plus dangereux, mais ils n’ont pas réalisé toutes les études permettant de le vérifier et donc de bénéficier de ces recommandations officielles en termes d’innocuité. Proposée à un prix assez proche de celui d’Eqvalan® Duo, Equimax® permet de traiter 700 kg de poids vif, ce qui n’est pas si exceptionnel chez un cheval de sport, alors que les autres seringues sont conçues pour traiter les chevaux jusqu’à 600 kg au maximum.
Pour Fort-Dodge, l’important c’est aussi le praziquantel, mais combiné non pas à l’ivermectine, mais à la moxidectine, dans sa nouvelle seringue Equest® Pramox.
Autre actualité dans les couloirs du congrès : le site Internet vermifuge.com. Ce site britannique, mais totalement francophone, permet aux cavaliers français d’acquérir non pas en toute légalité, mais en toute impunité, la quasi-totalité des vermifuges équins, évidemment sans ordonnance. Les prix proposés sont voisins des tarifs hors taxes en centrales des vermifuges français, avec toutefois une TVA réduite. Le site ne demande bien entendu pas une copie de l’ordonnance avant d’envoyer les vermifuges commandés dans un banal colis postal qui ne devrait pas vraiment attirer l’attention des douaniers ou des inspecteurs. Inutile de préciser que ce type d’importation est illégal… D’ailleurs, les vermifuges livrés ne sont pas ceux qui bénéficient de l’AMM française. Les emballages et les étiquetages sont tous en anglais.
Dans le milieu équestre, les propriétaires et les vétérinaires sont déjà bilingues, à en juger par le nombre pléthorique de produits de soins ou de traitements “nutritionnels”, toujours “sans AMM” et qui, présentés au congrès de l’Avef ou ailleurs, sont importés d’Irlande, du Royaume-Uni, des Etats-Unis, sans que l’étiquette de l’emballage ne soit traduite en français…
Du côté des “vrais” médicaments avec AMM française, Intervet est le seul laboratoire à présenter deux innovations qui, depuis le début de l’année, élargissent réellement l’arsenal thérapeutique du praticien. Il s’agit d’une part, du vaccin contre la gourme équine Equilis® StrepE et, d’autre part, de la solution buvable d’altrenogest (Regumate® Equin). Elle permet la suppression de l’œstrus pendant le traitement et, éventuellement, le déclenchement d’un œstrus et la synchronisation de l’ovulation après l’arrêt du traitement.
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