Préférez-vous pratiquer en libéral ou avec le statut de salarié ? - La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005

Entre nous

FORUM

L’association permet une complète intégration

Yvic Boëdec, praticien mixte à Machecoul (Loire-Atlantique).

Je suis devenu le 4e associé de ma clinique le 1er juillet dernier, après y avoir été salarié pendant quatre ans. Cette opération m’a d’abord permis de doubler mon salaire, sans augmenter foncièrement le volume de mon travail. En termes de responsabilités, cela n’a pas changé grand-chose. Je me suis davantage impliqué dans l’encadrement du personnel. Cet aspect est le plus difficile à gérer, notamment quand le nouvel associé a été salarié auparavant. Pour ma part, cela se passe bien. Cette remarque vaut aussi pour la relation avec mes associés, car je participais déjà un peu aux projets de la clinique avant d’avoir le statut libéral.

Les relations avec la clientèle sont plus agréables. L’association permet d’officialiser les choses, de voir son nom sur les ordonnances. Cela donne l’impression d’être complètement intégré. Notre faible formation à la gestion d’une structure libérale me frappe. Pour la comptabilité, nous faisons appel à un expert. Devenir associé m’a amené à considérer de près l’aspect administratif et à peser dans la balance des décisions prises.

Mon association a aussi été l’occasion de changer la forme juridique de la structure : elle est passée d’une société civile professionnelle (SCP) à une société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL). Pour mes associés, cela était avantageux. Pour moi, c’était plus simple, car la plus lourde partie de mon emprunt a été prise en charge par l’entreprise. Cependant, l’opportunité de passer en SELARL est à examiner au cas par cas.

Plus d'investissement intellectuel

Cyril Berg, praticien mixte à Ancenis (Loire-Atlantique).

Je préfère le statut libéral. Pour les revenus d’abord : mon salaire a augmenté quand je me suis associé en 2002. Cependant, le libéral ne compte pas son temps, particulièrement en rurale, où il faut gérer les visites. En outre, le salarié a statutairement des congés payés et une protection sociale ; le libéral non. Cela dit, dans notre clinique à quatre associés, il est plus simple d’organiser notre temps.

Le salarié n’est qu’un praticien. Le libéral est aussi chef d’entreprise. Son investissement intellectuel est plus important : il réfléchit à la rentabilité de sa structure et à son développement. Les soucis qui en découlent en sont la contrepartie.

Temps partiel et statut libéral sont incompatibles

Sophie Bureau, praticienne canine au Taillan Médoc (Gironde).

J’exerce maintenant depuis un peu plus de dix ans en tant que salariée et je préfère nettement cette manière de pratiquer. Cela a été un choix quasi obligatoire. J’ai épousé un vétérinaire qui exerce en libéral et subit un rythme de travail soutenu. Avec une petite fille, il fallait que quelqu’un puisse gérer l’intendance familiale. Or, en libéral, il me paraît difficile de concilier vie de famille et vie professionnelle.

Je travaille un peu plus de vingt-cinq heures par semaine. Avec ce rythme, il me semble que mon revenu serait moindre si j’étais à mon compte. Le niveau et le confort de vie en pâtiraient, surtout pendant les années de remboursement des emprunts professionnels.

Le temps partiel ne me paraît donc compatible qu’avec le statut de salarié, lequel est en outre le seul à offrir une protection sociale et un congé de maternité. En outre, je n’ai pas à gérer le quotidien d’un cabinet et tout ce que l’entreprise vétérinaire suppose : les pannes, le personnel, les gardes, etc.

Le salariat offre une liberté que le statut libéral n’a pas. Je peux quitter plus facilement une structure qui ne me plaît pas. En d’autres termes, pour travailler, il suffit de trouver l’employeur idoine. Cela est plus simple que de trouver un associé, car l’investissement et la prise de risque sont moins importants. A contrario, être salariée enlève une liberté de décision. Médicalement, je suis libre, car responsable de mes actes, comme l’indique le Code de déontologie. Mais, même si je peux donner mon avis, c’est l’employeur qui mène “la boutique”. Je ne peux pas décider moi-même des services proposés à la clientèle.

Ma conception du métier est cependant que le salariat doit s’adapter aux contraintes d’une profession libérale. Il m’arrive, par exemple, de partir plus tard s’il le faut. Même si je suis payée pour ça, j’offre une disponibilité nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise. Je conçois la structure pour laquelle je travaille comme la mienne, même si mon employeur reste mon employeur.

L’arrivée prochaine de la convention collective des vétérinaires salariés amènera peut-être un changement. Elle déterminera une valeur du travail, un revenu minimal, ainsi que des règles du jeu. Elle aura l’avantage de protéger contre les abus, du côté des salariés comme de celui des employeurs. Cette convention modifiera sans doute l’offre de travail salarié. Elle légitime en tout cas la question que vous posez : le salariat est un statut à part entière.

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