Le stress se gère plus facilement par une analyse systématique - La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005

Maîtrise de la tension nerveuse

Gestion

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Auteur(s) : Alix Martin-Descotes

Quelques recettes permettent au praticien de préserver sa qualité de vie.

Face à des clients qui exigent pour leurs animaux des soins toujours plus rapides et moins chers, il n'est pas facile de rester efficace tout en se ménageant du temps libre et en réduisant son stress. Pour y parvenir, notre confrère Alo Van der Beek propose d'adopter une démarche d'analyse systématique. Elle consiste à rassembler toutes les données d'un problème et à les consigner par écrit. Cela doit se faire de façon objective, comme si ce document devait être soumis à une tierce personne. Il faut ensuite peser les faits, puis décider et agir sans se pencher de nouveau sur le problème. L'action est l'aboutissement de la réflexion.

En résumé, devant une difficulté, il convient de répondre à quatre questions clés : quel est le problème ? Quelles en sont les causes ? Quelles sont les solutions envisageables ? Quelle est la meilleure d'entre elles ?

Il faut s'efforcer de briser le stress avant qu'il ne vous brise

Se tenir occupé permet de diminuer l'emprise des pensées stressantes. En outre, il faut garder à l'esprit l'adage populaire selon lequel il est inutile de s'en faire pour des broutilles. En un mot, mieux vaut relativiser.

«  Faites un calcul de probabilités pour chaque événement redouté », conseille Alo Van der Beek. En effet, 80  % des situations appréhendées ne deviennent jamais réalité. Certes, certains événements désagréables ne peuvent manquer de se produire. Mais il est inutile de tenter de les contrer ou d'y résister. «  Faites tout simplement avec », ajoute notre confrère. Il est en effet impossible de tout contrôler ou de tout faire. Voilà une bonne excuse pour garder du temps pour soi.

La diminution du stress permet de libérer une source d'énergie

L'ennui, le ressentiment, le stress et le sentiment injustifié de dévalorisation nous épuisent et augmentent notre tension nerveuse. Dès les premiers signes de fatigue, il convient donc de prendre un peu de repos. «  Trente minutes de sieste et six heures de sommeil valent une longue nuit de sommeil réparatrice. »

Si le stress devient souvent une habitude, la détente peut l'être aussi, à la clinique, entre deux consultations ou une fois rentré chez soi, le soir. Pour augmenter l'impression de détente, il est, par exemple, utile de garder un espace de travail dégagé. Un bureau encombré constitue une barrière entre le praticien et le client, mais aussi une source de stress pour l'inconscient qui ne peut oublier la somme de travail à accomplir pour se concentrer sur la tâche en cours. Une autre astuce est de ne manipuler les documents qu'une seule fois : sitôt reçus, sitôt traités. De même, mieux vaut effectuer les tâches pénibles le matin, ce qui évite d'y penser toute la journée.

En outre, il est utile de faire son “autocritique” une fois par semaine : quelles ont été les erreurs commises ? Comment mieux faire ? Il s'agit d'un excellent moyen de progresser. Dans ce contexte, Alo Van der Beek a mis en place dans sa clinique un livre de “compliments et d'incidents”, où sont notés tous les événements positifs ou négatifs en relation avec la clientèle. Ils font l'objet d'une analyse et d'une discussion avec l'ensemble de l'équipe, pour tenter de faire en sorte que les problèmes ne se reproduisent pas.

Enfin, le recours à la musique peut être envisagé, y compris dans le chenil…

  • Source : Alo Van der Beek : «  Le lotus véto ou savoir rester zen », conférence présentée au congrès de Belle-Ile, 2005.

Des risques réels

Le burn out, ou syndrome d'épuisement professionnel, est le fruit :

-  d'un épuisement physique ;

-  d'un épuisement émotif (par exemple, cela peut conduire à “craquer” lors d'une euthanasie ;

-  d'un épuisement psychique.

L'accumulation de petits stress peut amener le praticien au burn out s'il ne prend pas garde. Il convient donc de s'efforcer d'appliquer les “recettes antistress”, qui peu à peu deviennent naturelles.

Par ailleurs, les confrères qui n'arrivent pas à faire face peuvent s'adresser à l'association Vétos-Entraide, susceptible de les soutenir dans les moments difficiles.

A. M.-D.
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