L'Ordre des médecins a instauré un Observatoire de la sécurité - La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005

Un “livret de sécurité” est distribué à tous les praticiens

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Auteur(s) : Alexandra Beck

Combien de médecins souffrent d'un sentiment d'insécurité ? Comment faciliter leurs démarches après une agression ? En 2002, le Conseil national de l'Ordre des médecins a décidé de réagir face à l'insécurité dont sont victimes les praticiens dans le cadre de leur exercice professionneL. Un Observatoire de la sécurité des médecins a vu le jour, afin de recueillir toutes les déclarations d'agressions émanant des conseils départementaux. Ces données permettront de quantifier les agressions que connaissent les médecins au quotidien, mais aussi de peser auprès des ministères concernés (Sécurité intérieure, Justice, Santé, Collectivités locales) pour qu'ils prennent des mesures adéquates.

Selon une enquête téléphonique réalisée par l'Ipsos en 2002 auprès de 801 praticiens, 51  % ont le sentiment que leurs conditions d'exercice se sont dégradées ces cinq dernières années. 67  % déclarent avoir déjà eu peur d'être agressés dans l'exercice de leur profession. 87  % ont déjà été confrontés au moins une fois à une altercation verbale avec un patient, et 43  % à une violence physique. Les expériences de vandalisme sont plus limitées, tout en restant élevées (36  %). Parmi les médecins en butte à l'insécurité, les généralistes et les praticiens exerçant en Ile-de-France sont surreprésentés (expériences récurrentes). Chez les spécialistes, les psychiatres et les ophtalmologistes sont davantage concernés, pour des raisons liées respectivement aux mala­dies des patients et aux délais de rendez-vous.

Parmi les médecins victimes d'incidents, 29  % ont modifié par la suite leurs pratiques : mise en place d'un système de sécurisation (50  %), attitude plus méfiante vis-à-vis de certains patients (44  %), arrêt des visites à domicile ou des gardes (21  %).

La majorité des agressions sont verbales, et souvent sans motif identifié

Depuis 2002, date de mise en place de cet observatoire, l'Ordre des médecins dresse des bilans chiffrés annuels.

L'an dernier, sur 439 déclarations d'incidents, 44  % étaient des agressions verbales, 23  % des vols ou des tentatives de vols, 16  % des agressions physiques, 12  % des actes de vandalisme, 3  % des menaces ou des lettres anonymes, et 2  % des séquestrations ou autres actes. Dans 39  % des cas, une plainte a été déposée et 13  % ont donné lieu à une main courante. Mais pour 43  % des agressions, la victime n'a donné aucune suite. Selon Michel Legmann, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins, «  ces chiffressontinsuppor­tables. Ilnefaut pas oublierqu'ils concernent des hom­mes et des femmes qui, dans l'exercice de leur activité au service despatients, ont été agressés ».

Lesprincipaux motifs identifiés à l'origine d'incidents entre des patients etleurmédecin étaient, en 2004, les refus de prescription (11  %) et le temps d'attente jugé excessif (10  %). Viennent ensuite, loin derrière, les reproches liés au traitement et la contestation de décisions médicales (4  %), le refus du médecin de donner un médicament (3  %), le refus de certificat médical ou d'arrêt de travail (2  %), le prix de la consultation (2  %), etc. Au total, trente-cinq causes sont recensées par l'observatoire. Toutefois, dans 28  % des cas, aucun motif n'est identifié par le médecin à l'origine de la déclaration !

Un document détaille la marche à suivre dans le cas d'une agression

Pour prévenir ces actes, un livret de sécurité à l'usage des médecins a été rédigé, en collaboration avec la Direction générale de la police nationale. Ce document comprend une fiche de déclaration d'incident et de nombreux outils pédagogiques (textes juridiques, adresses, détail des démarches, conseils pratiques en prévention à une agression ou une menace, etc.). Il a été envoyé à tous les médecins (salariés et libéraux).

Au chapitre prévention, par exemple, la plaquette liste des conseils de bon sens : ne pas laisser cons­tamment ouverte la porte de son cabinet, penser à ranger dans un lieu sûr les ordonnances et les carnets à souche (susceptibles d'intéresser les délinquants), disperser dans plusieurs endroits les sommes d'argent pour limiter le préjudice en cas de voL. Pour les visites à domicile, il est conseillé aux médecins qui doivent se rendre chez un patient qu'ils ne connaissent pas, qui plus est dans un quartier réputé difficile, de demander à un proche du patient de les attendre au pied du domicile.

En outre, le livret encourage au dépôt de plainte et rappelle que le conseil départemental de l'Ordre peut se constituer partie civile aux côtés du médecin.

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