L'immunisation des mères limite les effets de la cryptosporidiose

L'immunoprophylaxie permet de diminuer les pertes financières liées à la cryptosporidiose, concluent les auteurs d'une étude néerlandaise^*. Elle abaisse également le risque de contamination humaine en limitant l'excrétion du parasite dans le milieu extérieur. L'expérimentation a été menée chez des ovins. Elle a consisté à administrer du colostrum et du lait issus de brebis immunisées à des agneaux.

Les nouveau-nés, âgés de trente-six à quarante-huit heures, sont infectés par l'administration expérimentale de 106 oocystes de Cryptosporidium parvum. Tous les animaux développent des signes cliniques de la maladie. Néanmoins, les agneaux nourris par les brebis immunisées excrètent moins d'oocystes que les témoins. Par ailleurs, l'excrétion se fait pendant une période plus courte. La diarrhée est également moins sévère.

Les meilleurs résultats sont obtenus chez les animaux nourris par les brebis qui ont reçu une injection intramusculaire d'émulsion réalisée à partir de 2  ml d'adjuvant complet de Freund et de 2  ml de solution saline tamponnée au phosphate (PBS) contenant de l'antigène anti-C. parvum. L'injection a lieu quatre semaines avant la mise bas. Elle s'accompagne de l'administration intramammaire du même type d'émulsion contenant 25 µg d'antigène. Ces brebis sont celles qui présentent les titres d'anticorps anti-C. parvum les plus élevés dans leurs sécrétions lactées.

Un point supérieur de 2 kg chez les agneaux nourris par des brebis immunisées

Chez les agneaux nourris par ces femelles, le début de l'excrétion d'oocystes est retardé de deux jours. La période patente est raccourcie de trois jours. Par ailleurs, la diarrhée est observée pendant trois jours seulement et la quantité d'oocystes excrétés est diminuée de 77  %. A la fin de l'étude, les animaux nourris par des mères immunisées présentent un poids supérieur de 2 kg par rapport aux autres agneaux. La cryptos­poridiose est une cause majeure d'entérite néonatale des ruminants. Les chevreaux, devant les veaux et les agneaux, sont les nouveau-nés les plus sensibles à l'infection. Chez l'animal, une multiplication asexuée a lieu, suivie d'une reproduction sexuée du parasite. A cela s'ajoutent des phénomènes d'auto-infection et de rétro-infection qui participent à l'augmentation exponentielle du nombre de parasites produits chez l'animal et rejetés dans le milieu extérieur.

• * S. Martin-Gomez et coll. : «  Immunization protocoles against Cryptosporidium parvum in ovines : protection in suckling lambs », Veterinary Parasitology, 2005, voL. 129, n°  1/2, pp. 11-20.