La France a les moyens de circonscrire la grippe aviaire dans les élevages - La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005

À la une

Auteur(s) : N. D.

Le maillage sanitaire permettrait de détecter rapidement la maladie.

Depuis la confirmation de la présence de la grippe aviaire dans des élevages aviaires de Sibérie et du Kazakhstan, en août dernier, l’Europe s’inquiète pour ses propres exploitations. En effet, les oiseaux migrateurs présents dans cette zone vont migrer cet automne plus au sud, au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique. Au printemps 2006, ces oiseaux vont remonter et emprunter un flux migratoire est-ouest qui peut faire planer un risque de contamination sur les élevages européens. « Toutefois, il n’est pas certain, selon les spécialistes, qu’un oiseau migrateur atteint par le H5N1 hautement pathogène puisse survivre à une telle migration ou continuer à excréter le virus au terme de son voyage. Par ailleurs, les oiseaux migrateurs ne représentent pas le seul risque de diffusion de la maladie ; le virus peut en effet être introduit par le biais d’importations illégales de volatiles », rappelle notre confrère Jean-Luc Angot.

En l’absence de risque zéro, que se passera-t-il si la maladie atteint les élevages français ? Nul ne peut vraiment le prédire. Cela dépendra aussi de la densité avicole de la région touchée par le premier foyer. Toutefois, selon notre confrère Gilles Salvat, de l’Afssa de Ploufragan, l’épisode de maladie de Newcastle de cet été en France démontre que le système d’alerte sanitaire fonctionne bien et vite. Pour lui, le maillage sanitaire français permettrait de détecter rapidement la maladie et de prendre les mesures adéquates de protection, avec toutefois un bémol pour les volailles en plein air intégral ou celles à gaver.

« Nous nous sommes préparés à l’éventualité de l’arrivée de la grippe aviaire en France. Vétérinaires sanitaires, laboratoires et Direction générale de l’alimentation coopèrent », ajoute notre confrère. La France dispose en outre d’un bon réseau de laboratoires agréés pour le diagnostic de la grippe (dix en sérologie, trois en virologie). Quant à l’Afssa de Ploufragan, elle a récemment mis au point une technique RT-PCR qui a été testée et permet de diagnostiquer la grippe en moins de quarante-huit heures, donc plus vite que la méthode virologique.

Des plans de surveillance des virus grippaux multipliés par cinq en 2004 et 2005

Gilles Salvat souligne en outre que les plans de surveillance en France sur la grippe aviaire (divers sous-types) sont multipliés par cinq depuis ces deux dernières années.

L’Afssa de Ploufragan est le laboratoire national de référence (LNR) pour la maladie. Dans ce cadre, de nombreuses recherches sont effectuées sur la phylogénie des virus, leur épidémiologie et sur les nouveaux vaccins. Notre confrère estime d’ailleurs que, si la France décide de vacciner ses volailles, les vaccins recombinants sont à l’heure actuelle les plus fiables et les plus efficaces.

Il convient toutefois de ne pas minimiser le danger d’extension de la maladie : « En 2003, les Néerlandais, qui disposent pourtant d’un système sanitaire bien organisé, ont quand même dû abattre 30 millions de volailles lors du passage sur leur territoire du virus H7N7. »

Quelques rappels sur le virus de la grippe aviaire

La grippe aviaire est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs types, dont les influenza virus A. Ce type est divisé en sous-types (H5 et H7 sont les plus “dangereux”). L’infection touche presque toutes les espèces d’oiseaux, domestiques ou sauvages. Elle peut être contagieuse chez les poulets et les dindes et entraîner une grande mortalité dans les élevages. Mais le virus de l’influenza aviaire peut également infecter d’autres espèces, comme le porc, voire d’autres mammifères.

Le virus grippal se transmet d’un sujet à l’autre essentiellement par voie aérienne (sécrétions respiratoires), soit par contact direct avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux infectés, soit indirectement par une exposition à des matières contaminées (nourriture, eau, matériel).

Le virus de la grippe aviaire de type A et de sous-type H5N1 peut passer de l’animal à l’homme. Une transmission d’homme à homme est possible, mais reste exceptionnelle. Il n’y a eu que trois cas intrafamiliaux documentés aux Pays-Bas au printemps 2003 avec le virus A H7N7.

N. D.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr