Le vaccin contre la teigne bovine a permis de maîtriser la maladie chez des moutons - La Semaine Vétérinaire n° 1195 du 24/09/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1195 du 24/09/2005

Parasitisme ovin

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Francis Personne*, Liliane Rehby**

Un essai est réalisé avec succès dans une station de contrôle individuel de jeunes béliers.

Le vaccin, Bovilis® Ringvac (Intervet), récemment commercialisé, est destiné à prévenir ou à traiter la teigne chez les bovins(1). Face au vide thérapeutique pour lutter contre cette mycose en élevage ovin, pourtant provoquée par le même champignon que chez les bovins, un essai de terrain est mis en place dans une station de contrôle individuel, en mai dernier. Dans cette station, les animaux sont atteints de teigne depuis plusieurs années. L’essai porte sur l’utilisation de Bovilis® Ringvac “hors RCP”(2) (ou “hors AMM”).

L’agent responsable de l’affection est un champignon, Trichophyton verrucosum. Il provoque la teigne, ou “dartre”, chez les béliers. Cet agent zoophile se développe aussi chez les hommes. La teigne est l’une des zoonoses les plus importantes chez les éleveurs de bovins. Les spores peuvent résister pendant quatre années dans l’environnement. Une prophylaxie efficace passe donc par un traitement parallèle des locaux avec un fongicide agréé.

Depuis plusieurs années, la teigne sévit dans l’espèce ovine, en particulier lors de rassemblement d’animaux, dans les stations de contrôle individuel des jeunes béliers destinés à la reproduction et les centres d’insémination. Les produits disponibles ne permettent pas une prévention efficace et encore moins une guérison totale.

Un seul animal appartenant au lot vacciné développe une petite lésion de teigne

Deux lots de jeunes béliers âgés de quatre à cinq mois, composés respectivement de trente et un et vingt-huit animaux qui ne présentent aucune lésion de teigne, sont placés dans un bâtiment avec un accès direct au pâturage et une réelle séparation physique. Le premier lot, d’un poids vif moyen de 48 kg, reçoit deux injections de 2 ml de Bovilis® Ringvac par voie intramusculaire, espacées de quatorze jours. Le lot témoin, d’un poids moyen vif de 42 kg, ne reçoit aucun vaccin ni traitement préventif. Les animaux sont élevés en semi-plein air et font l’objet d’un contrôle individuel soixante-quinze jours après la première injection.

Sur le plan de l’efficacité, seul un animal appartenant au lot vacciné développe une petite lésion sèche de teigne sur le chanfrein (comme si elle n’avait pu se développer). Les autres n’en présentent aucune. La peau de la tête reste lisse, ce qui n’est pas le cas habituellement dans un troupeau charollais tout-venant.

Dans le lot témoin, une douzaine d’animaux ont des lésions circulaires de teigne avec des croûtes et des croutelles plus ou moins sèches sur l’ensemble de la tête. Sur le plan de l’innocuité, aucun phénomène particulier n’apparaît à la suite des injections. Aucune différence de croissance n’est constatée entre les deux lots.

Dans le groupe vacciné, les animaux semblent avoir des têtes plus “saines” que ceux du lot témoin. Il s’agit certes d’un élément subjectif, mais qui se révèle capital lors de la vente aux enchères de ces futurs reproducteurs.

D’autres essais devront confirmer ces résultats, car l’emploi de ce vaccin pour la filière ovine est particulièrement important, surtout dans les centres d’élevage de jeunes béliers, ainsi que dans les centres d’insémination. Cela permettrait de protéger les troupeaux lors de l’introduction de nouveaux reproducteurs.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1175 du 2/4/2005 en page 30

  • (2) Résumé des caractéristiques du produit.

L’usage hors RCP

Le dispositif légal de la cascade permet à un vétérinaire de prescrire “hors RCP” un vaccin bovin chez les ovins.

Cette prescription est justifiée en l’absence de vaccin ovin « approprié et disponible ».

La retranscription en droit français de la cascade oblige toutefois à indiquer sur l’ordonnance un temps d’attente forfaitaire minimal de vingt-huit jours, même si le délai d’attente est nul chez les bovins, tout comme le risque de résidus dangereux pour le consommateur liés à ce vaccin…

Eric Vandaële

BIBLIOGRAPHIE

  • • M. Franc et M.-C. Cadiergues : « Les teignes bovines », Revue Méd. Vét., 1992, n° 143, vol. 2, pp. 91-94.
  • • D. Marciat, J. Munoz Bielsa : « Evolution de la prévalence de la teigne dans les troupeaux norvégiens suite à l’introduction d’un plan de vaccination curative et préventive », Intervet.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr