La fertilité de certaines races ou lignées d’ânes est faible et les métrites fréquentes

La reproduction des ânes revêt des aspects spécifiques. « L’âne et le cheval possèdent une anatomie proche, mais ce sont des espèces distinctes avec une physiologie et un comportement sexuel qui diffèrent », déclare Daniel Tainturier, professeur à l’école de Nantes.

Le cycle sexuel de l’ânesse se déroule régulièrement du 15 février au 1^er novembre, avec une meilleure fertilité à la fin de l’été. La durée du cycle est de vingt-six jours, celle des chaleurs de sept jours. La gestation dure douze mois. Au moment de l’œstrus et en présence du mâle, l’ânesse mâchonne, couche les oreilles vers l’arrière et émet souvent des jets d’urine. Ce mâchonnement, qui n’existe pas chez la jument, est également observé chez le zèbre femelle. Le chevauchement des ânesses en chaleurs par le mâle est fréquent, comme chez la vache.

Le mâle manifeste plusieurs périodes successives de stimulation sexuelle

Le comportement du mâle est spécifique chez cette espèce. Les baudets ne copulent jamais immédiatement avec des ânesses en œstrus. Entre la phase précopulatoire et la saillie, le mâle alterne plusieurs périodes successives de stimulation sexuelle, dont les préludes peuvent être particulièrement violents (morsures, ruades), avec un désintérêt apparent pour les femelles. En monte libre, les ânesses contribuent substantiellement au rituel sexuel. Les habitudes, le stress et l’alimentation interviennent aussi dans ce comportement particulier du baudet. Si à l’état sauvage l’étalon garde un groupe de juments, l’âne quant à lui cherche à saillir toutes les ânesses qu’il croise sur son territoire.

Le développement folliculaire peut être suivi par échographie chez l’ânesse

La pratique de l’échographie chez l’ânesse est la même que chez la jument. Au début des chaleurs, une vague folliculaire apparaît, sept jours avant l’ovulation. Le follicule dominant a un diamètre de 20 mm au printemps et de 25 mm l’été. Au moment de l’ovulation, il atteint une taille respectivement de 34 et 36 mm, la croissance du follicule étant plus lente en fin de chaleurs ! L’insémination artificielle peut être réalisée avec du sperme congelé, mais il n’existe pratiquement pas de paillettes disponibles sur le marché. Elle est donc essentiellement pratiquée avec de la semence fraîche pour gagner du temps lorsque plusieurs ânesses en chaleurs sont à saillir. L’insémination en elle-même est délicate, car le col utérin est plus difficile à cathétériser que chez la jument.

La fertilité de certaines races ou lignées est faible (par exemple chez certains baudets du Poitou, avec une translocation 1/4 à l’état hétérozygote et jamais retrouvée à l’état homozygote). Les résorptions embryonnaires ou les avortements peuvent être provoqués par des maladies comme la néosporose. Les métrites sont également fréquentes.

Si un traitement se révèle nécessaire, le corps jaune est sensible aux prostaglandines et l’ovulation peut être provoquée par une injection de 1 500 UI de hCG