Les cavaliers king Charles sont prédisposés aux troubles neurologiques - La Semaine Vétérinaire n° 1194 du 17/09/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1194 du 17/09/2005

Affections raciales

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Gwenaël Outters

Hernie discale, syringomyélie, instabilité atlanto-axiale et méningo-encéphalomyélite sont majoritaires.

Depuis leur apparition dans les années 1920, les cavaliers king Charles ont fait l’objet d’une sélection génétique pour éliminer les anomalies des valvules mitrales et les tares oculaires. Parallèlement, certaines maladies neurologiques sont apparues dans cette race.

Chondrodystrophiques, les cavaliers king Charles sont prédisposés aux hernies discales de type 1, qui surviennent rarement avant l’âge de deux ans. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est alors l’examen complémentaire de choix, devant la myélographie, risquée chez cette race sujette à la syringomyélie. Le traitement médical repose sur l’administration d’analgésiques et la restriction de l’exercice physique. La chirurgie s’impose dans les vingt-quatre heures qui suivent la suppression de la sensibilité profonde.

Les corticostéroïdes réduisent la douleur liée à la syringomyélie

La syringomyélie, due le plus souvent à une hypoplasie occipitale et bloquant le flux du liquide céphalo-rachidien, est une dilatation du canal épendymaire. Elle peut provoquer une hernie du cervelet à travers le foramen magnum. Les signes cliniques apparaissent entre l’âge de cinq mois et trois ans. Ils se caractérisent par une douleur multifocale, des écorchures unilatérales des épaules, des oreilles, de l’encolure et du sternum, parfois accompagnées de scoliose cervicale, d’ataxie, de paralysie faciale et/ou de surdité. L’évolution est variable selon les individus. Le diagnostic de certitude fait appel à l’IRM. Les corticostéroïdes (0,5 mg/kg/j) réduisent significativement la douleur et les déficits neurologiques, mais rarement totalement. La gabapentine, anticonvulsivant coûteux, utilisée à la dose de 10 à 20 mg/kg deux à trois fois par jour (associée ou non à des anti-inflammatoires non stéroïdiens), offre des résultats variables et une somnolence à forte dose. La décompression chirurgicale du foramen magnum est indiquée lors de forte douleur et de graves signe neurologiques, mais elle ne supprime généralement pas tous les symptômes.

L’instabilité atlanto-axiale, qui résulte d’une anomalie de croissance de la dent de l’axis, se traite chirurgicalement par arthrodèse.

La méningo-encéphalomyélite granulomateuse, d’origine inconnue, provoque une douleur spinale, une dépression, des convulsions, un syndrome vestibulaire, une parésie et/ou des déficits posturaux. Un diagnostic d’exclusion des autres causes de méningo-encéphalomyélite (IRM et analyse du liquide céphalo-rachidien) est utilisé. La confirmation nécessite un examen histologique. Cette affection touche les chiens d’âge moyen, avec une légère prédominance chez les femelles. Le traitement repose sur l’administration à long terme (plus de six mois) de prednisolone (1 mg/kg, deux fois par jour) et de cyclophosphamide, avec une surveillance des constantes hématologiques (risque de cystite hémorragique).

Un trouble comportemental a été récemment décrit. Il survient parfois chez le chien dès l’âge de douze semaines. L’animal présente des épisodes durant lesquels il secoue la tête, s’écorche les oreilles et mâchonne violemment ses membres postérieurs. Toutes les hypothèses dermatologiques ayant été infirmées, l’IRM a mis en évidence une légère hypoplasie occipitale sans syringomyélie. Ces symptômes ne répondent pas à l’administration d’anti-inflammatoires stéroïdiens ou non, d’anticonvulsivants ou de psychotropes. Leur cause et leur traitement demeurent mystérieux.

Différentes causes de crises convulsives traitées médicalement ou chirurgicalement

L’épilepsie essentielle a une composante héréditaire chez le cavalier king Charles. Son diagnostic repose sur l’exclusion des autres causes de convulsion. Le phénobarbital et le bromure, seuls ou en association, ainsi que d’autres anticonvulsivants (levetiracetam, topiramate) sont utilisés avec succès.

Dans cette race, l’hydrocéphalie se développe secondairement à l’hypoplasie occipitale et provoque dépression, convulsions et amaurose. Les jeunes chiens présentent une déformation du crâne avec une persistance de la fontanelle et une déviation ventrale des yeux. Le traitement peut être médical ou chirurgical.

Le “collapsus épisodique”, pendant de l’hyperexplexie chez l’homme, touche de jeunes chiens (trois mois) et se traduit par une bascule de la tête en arrière, avec un corps arqué en forme de virgule. Progressivement, les membres se raidissent.

Ces symptômes, secondaires à une excitation ou à un exercice, durent environ deux minutes et rétrocèdent suite à l’administration de clonazépam (0,5 mg/kg, trois fois par jour). Antérieurement considérés comme de l’épilepsie partielle, les épisodes de chasse de mouche sont désormais classés dans les troubles compulsifs. Le traitement repose sur des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et une thérapie comportementale fondée sur le renforcement positif et l’apprentissage de comportements incompatibles avec la stéréotypie.

La race est sujette aux syndromes vestibulaires

Le syndrome vestibulaire, central ou périphérique est l’une des causes les plus fréquentes d’anomalie du port de tête. Il peut s’accompagner d’ataxie, de marche sur le cercle, de mouvements de tonneaux et d’une déviation ventrale de l’œil.

Prédisposés aux affections des valvules mitrales, à l’agrégation plaquettaire et à l’infestation par Angiostrostrongylus vasorum, les cavaliers king Charles sont sujets aux accidents vasculaires cérébraux. Ils présentent alors un syndrome vestibulaire aigu.

  • Source : C. Rusbridge : « Neurological diseases of Cavalier King Charles spaniel », Journal of Small Animal Practice, 2005, n° 46, pp. 265-272.

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