La grippe aviaire est un défi scientifique et politique - La Semaine Vétérinaire n° 1194 du 17/09/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1194 du 17/09/2005

Epizootie. Entre alarmisme et pondération

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

La question n’est plus de savoir si une pandémie de grippe aviaire va se produire chez l’homme, mais quand », a déclaré Jai P. Narain, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d’un sommet sud-asiatique sur la santé organisé au Sri Lanka le 7 septembre dernier. L’OMS est donc très alarmiste. Elle a toujours exprimé son inquiétude sur la possible mutation du virus H5N1, responsable de l’épizootie chez les volailles en Asie et en Russie, aboutissant à un virus qui pourrait se transmettre facilement d’homme à homme. Elle insiste aussi sur l’hypothèse que le virus aviaire se recombine avec un virus grippal humain pour créer un virus nouveau, face auquel les hommes ne présenteraient pas de défense immunitaire.

La crainte actuelle vient des oiseaux migrateurs qui pourraient répandre la maladie dans les élevages d’Europe via les pays touchés, et donc représenter un risque pour l’homme.

En France, la grippe aviaire est prise au sérieux par l’Elysée, qui a décidé d’appliquer pleinement le principe de précaution(1). Trop au sérieux peut-être, à moins que Jacques Chirac dispose d’informations supplémentaires par rapport aux scientifiques. En effet, l’Afssa se veut rassurante dans son avis du 20 août dernier. Elle déclare que le risque d’introduction de la grippe par les oiseaux migrateurs est faible. Dans un courrier adressé aux professionnels de la filière avicole, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) émet, elle, un avis différent, préconisant même l’utilisation de filets au-dessus des élevages de plein air. Encore faut-il que leur maillage soit bien étudié, personne n’étant à l’abri d’une fiente tombée du ciel… De son côté, Bruxelles tempère le risque et estime, contrairement aux Pays-Bas, que l’enfermement des volailles n’est pas justifié actuellement.

Notre confrère Jean-Claude Manuguerra, virologue à l’institut Pasteur et responsable de la cellule française d’intervention biologique, a été interrogé par divers quotidiens nationaux et est intervenu au Sénat. Il craint que le virus H5N1, conservé l’hiver dans les glaces de Sibérie (région au carrefour des migrations des oiseaux sauvages) se perpétue et se diffuse. Dès lors, les trajets des oiseaux migrateurs laissent présager un scénario inquiétant pour l’avenir. « Sans nous résigner face à l’inéluctable, nous devons organiser la lutte », estime notre confrère.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1193 du 10/9/2005 en page 22.

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