Le choix d'une souris n'est pas aussi anodin qu'il y paraît

Apparue en 1973 au sein de la société Xerox, la souris a été commercialisée par Apple à partir de 1983. Dès 1990, le développement de Windows (à partir de la version 3) a démocratisé son usage, ainsi que la notion d'interface graphique. La souris s'est également imposée sous Unix et Linux. Le branchement de la souris s'effectue par l'une des trois interfaces classiques : le port série (en voie de disparition), le port PS2 (norme de type IBM) et le port USB (universal serial bus), plus récent et compatible avec les PC et les Macintosh.

L'utilisation d'une souris sans fil nécessite de brancher le boîtier récepteur sur l'ordinateur, en général sur la sortie USB.

Le fonctionnement des boutons de la souris se démocratise également, les mêmes boutons ayant des fonctions identiques sur des logiciels différents. Ainsi, le gauche est communément utilisé pour sélectionner des éléments, le droit affiche un menu contextuel et le double clic exécute par défaut l'action qui correspond à l'icône sélectionnée (par exemple, “ouvrir un document”).

Les systèmes d'exploitation actuels reconnaissent spontanément la plupart des souris. L'emploi de fonctions supplémentaires (molette, troisième bouton, etc.) peut cependant nécessiter l'installation d'autres pilotes.

Mécanique, optique et laser sont les trois technologies de pointage disponibles

La souris à pointage mécanique constitue la technologie la plus ancienne, la moins chère, mais aussi la moins performante. Une boule en caoutchouc, située sous la souris, est en contact physique avec la surface de déplacement. Sa rotation transmet le mouvement à deux petits rouleaux placés perpendiculairement, reliés à des capteurs qui convertissent le mouvement en signaux électriques (une composante verticale, une autre horizontale).

Ce type de souris présente de nombreux inconvénients comme l'encrassement de la boule et des rouleaux, l'usure mécanique des composants, la faible précision des mouvements, les déplacements erratiques du pointeur (mauvaise transmission mécanique) et la nécessité d'utiliser un tapis de souris. En contrepartie, les modèles mécaniques sont les moins onéreux en entrée de gamme (environ 10 €). A fil, ils possèdent deux ou trois boutons, et parfois une molette de défilement vertical (^{voir tableau en page 64}).

Depuis 1995, les fabricants de périphériques proposent des souris à pointage optique. Celles-ci s'affranchissent des inconvénients des modèles mécaniques. Plus performantes, car plus précises dans la détection des mouvements, elles peuvent être employées sur de nombreux supports (le tapis de souris est aboli). Un rayon lumineux oblique éclaire la surface sur laquelle la souris se déplace. Le capteur optique (ou IAS pour système d'acquisition d'image) photographie la surface tous les 1/1 500^e de seconde. Un processeur de signaux numérique (ou DSP) détermine le sens et la distance du mouvement, puis le traduit en déplacement relatif vertical et horizontal. Ces informations sont transmises à l'ordinateur par voie filaire ou sans fil (selon les modèles).

La résolution des capteurs optiques s'est considérablement améliorée. Aux 400 pixels par pouce (ppp) des premiers modèles ont succédé les 800 ppp des souris optiques actuelles. Il en existe quelques-unes extrêmement précises qui disposent d'une résolution de 1 600 ppp.

De nombreux modèles de souris optiques sont commercialisés, la gamme de prix variant de 20 à 100 € selon les fonctionnalités offertes (modèles filaires ou sans fil, nombre de boutons et molettes, etc.).

Les trackballs optiques constituent un cas particulier. Ce n'est pas le dispositif de pointage qui est déplacé sur une surface, mais une boule qu'il renferme, située sur le dessus, qui est bougée à la main. Filaires ou sans fil, ces périphériques s'affranchissent des inconvénients des trackballs mécaniques (encrassement et usure des constituants internes).

Le laser constitue la technologie la plus récente. Une souris laser est capable de voir vingt fois plus de détails que ses concurrentes optiques. Les modèles disponibles sont peu nombreux. Ils associent plusieurs techniques récentes (absence de fil, batterie rechargeable, molette multidirectionnelle, etc.).

Les modèles sans fil permettent à l'utilisateur d'organiser son bureau en toute liberté

Selon l'organisation du bureau de l'utilisateur, le fil de la souris peut constituer un handicap : il est placé au mauvais endroit, il est trop court, etc. Les modèles sans fil permettent de s'affranchir de ces divers inconvénients. Deux grandes familles existent : le bluetooth et les technologies propriétaires.

Le bluetooth est une norme internationale de communication sans fil à courte distance (10 m) destinée aux périphériques informatiques. Développé à l'origine par la société Ericsson pour les téléphones mobiles de sa marque, il s'est imposé mondialement et permet aujourd'hui de faire communiquer téléphones portables, PC, ordinateurs portables, PDA et d'autres périphériques. Le bluetooth utilise la bande de fréquence de 2,4 GHz (comme le WiFi), crypte les données à transmettre en 128 bits, offre une portée de 10 m, réduit les risques d'interférence par une technique de saut de fréquence (jusqu'à 1 600 fois/s sur 70 fréquences), supporte jusqu'à sept appareils dans la même zone et offre un débit maximal de 500 Kbits/s.

Certaines souris sans fil utilisent la technologie bluetooth. L'absence de fil nécessite une alimentation interne à la souris via des piles alcalines (longévité de deux à trois mois), des piles rechargeables ou une batterie rechargeable.

Les fabricants de périphériques informatiques ont développé des normes propriétaires de transmission sans fil. Il existe, par exemple, des technologies d'une fréquence de 27 MHz qui supportent un cryptage et une portée de 2 m (Logitech, Creative).

Des fonctionnalités particulières permettent d'améliorer l'usage quotidien

A l'origine, la souris assurait le pointage du curseur sur l'écran, le clic droit et le clic gauche. Un 3^e bouton central est ensuite apparu, assurant certaines fonctions dans des logiciels graphiques. Il a d'abord été exploité sous Unix/Linux, puis sous Windows.

La molette de déroulement vertical (et horizontal) permet de faire défiler les pages à l'écran sans utiliser les ascenseurs dans des logiciels de types traitement de texte, navigateur Internet, etc. Certaines molettes multidirectionnelles autorisent les mouvements verticaux et horizontaux.

Des modèles de souris possèdent d'autres boutons aux fonctions programmables. Par exemple, sur un périphérique qui en possède cinq, deux peuvent être affectés aux fonctions “précédent” et “suivant” du navigateur Internet. L'ergonomie n'est pas en reste. Ainsi, les modèles de souris ont été adaptés, notamment pour diminuer la fréquence des tendinites de la main observées chez certains professionnels particulièrement exposés.